Nous étions assis à la table d'une des nombreuses terrasses du bord de mer que possédait Positano, en Italie. C'était notre dernière soirée ici et je savais déjà que la légère brise de début avril me manquera terriblement. Aron griffonnait quelques mots sur son cahier qu'il ne quittait jamais et, quant à moi, j'admirai la vue qui s'offrait à nous tout en appréciant la beauté de celui qui me rendait heureuse au quotidien.
- Je me demande quelle sensation ça doit faire de savoir aligner les mots de la façon dont tu le fais, lui dis-je alors qu'il levait les yeux pour me regarder.
- Si tu y mettais un peu du tien, je suis sûre que tu pourrais même être encore plus douée que moi, me répondit-il avec ce sourire en coin que j'aimais tant.
- Tu rigoles ? Ecrire une lettre serait déjà un exercice trop compliqué, plaisantais-je
Je le voyais regarder au large. La mer était calme et, pour notre plus grand bonheur, il n'y avait pas beaucoup de monde ce soir-là. Le soleil commençait gentiment à décliner pour laisser place à un ciel dégagé et rempli d'étoiles.
- Ça te plairait d'apprendre ? me questionna-t-il d'un air sérieux.
- Je...Oui, bien sûr. Quelle question ! Mais, est-ce que tu crois vraiment que j'en suis capable ?
- Et voilà que tu te sous-estime encore ! Tu serais capable de grandes choses si tu croyais un peu en toi Alice. Maintenant, je veux que tu fermes les yeux et que tu te souviennes de ce moment précis pour toujours. C'est à partir de ce souvenir que tu puiseras tes plus belles inspirations.
Je suivais son conseil et, tout en fermant les yeux, me remémorais les quelques jours que nous venions de passer ensemble dans ce paradis sur terre. Je ressentais encore la chaleur du soleil cogner contre chaque parcelle de mon corps. Le manque de cette douce sensation allait cruellement se faire ressentir lorsque nous serons de retour à Londres. Je décidai de chasser cette pensée de mon esprit pour pleinement profiter de ces dernières heures ici. Lorsque je revenais à la réalité, je voyais le regard d'Aron, toujours fixé sur moi, remplis d'amour et de tendresse à mon égard.
- Est-ce que tu sais à quel point tu es belle Alice ? Belle à en couper le souffle.
Je sentais mes joues s'empourprer dû à l'effet que ses paroles avaient sur moi. Je poussai légèrement ma chaise en arrière afin de réussir à m'extirper de ma place, puis m'asseyais délicatement sur ses cuisses.
- Je t'aime Aron.
- Je t'aime Alice.
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A travers tes mots
RomanceLorsqu'Alice avait demandé à Aron de lui enseigner son art, jamais elle ne se serait doutée que les mots prendraient une aussi grande place dans sa vie. Revivre leur cinq années de relations à travers des lettres lui servait d'échappatoire face à un...