Aron
Lorsqu'Alice quittait l'appartement, je me laissai tomber sur notre lit en me replongeant dans mes pensées. Je savais qu'elle avait raison et que je devrai croire un peu plus en moi, mais tout de même... Avoir été choisi pour intégrer « L'University of the Arts » de Londres comme jeune talent n'était pas une situation que je pouvais me permettre de prendre à la légère. Il m'arrivait de travailler très dur sur des projets d'écritures ou sur des projets photos. Parfois, je restai debout très tard pour finir ceux-ci et Alice finissait par s'endormir sans ma présence à ses côtés. Elle avait tout quitté de sa vie à Glasgow pour me suivre ici. Elle me disait souvent que son ancienne vie ainsi que ses amis et le peu de famille qui lui restait ne lui manquaient pas, mais je savais que pour la plupart du temps, c'était des mensonges.
Après une bonne dizaine de minutes de remise en question, je m'emparai de mon pull favori en daim et l'accordait avec un pantalon beige. Être dans une école d'art avait beaucoup d'avantages, dont celui d'apprendre à toujours être bien habillé. J'attrapai ma sacoche contenant toutes mes notes de cours, mon perfecto noir et m'en allai.
Nous habitions près de Covent Garden et donc, heureusement, le trajet en transport publique n'était pas très long. Quelques mètres après être sorti de la bouche de métro, j'apercevais l'énorme façade du bâtiment, faite presque entièrement de vitres.
Après quelques secondes d'hésitations, je poussai la porte d'entrée et pénétrai à l'intérieur. Les murs étaient principalement peints de noir et de blanc, typique d'une école d'art. Je saluai Jenn, la réceptionniste qui s'était chargée de mon inscription et de la visite guidée du premier jour. Je décidai d'emprunter les escaliers jusqu'au troisième étage afin de m'éviter de me retrouver au milieu d'une cohue générale vers les ascenseurs.
Arrivé dans la salle, je m'asseyais à ma place du fond habituelle. Je n'avais jamais réellement été un bon élève lorsque j'étais plus jeune. J'avais même souvent tendance à être celui qui troublait le cours, mais je m'étais assagis lorsque j'avais découvert le pouvoir des mots sur ma personne. Quelques minutes après que je m'étais installé, Sam, qui était en retard comme à son habitude, faisait son entrée.
- Vous êtes en retard Monsieur Miller, déclara notre professeur de journalisme, visiblement agacé.
- Vous savez, Monsieur, comme le dirait André Roussin : « J'ai remarqué souvent que les gens qui sont en retard sont de bien meilleure humeur que ceux qui ont dû les attendre ».
Je manquai de pouffer de rire lorsqu'il adressait un regard soutenu à notre enseignant.
- Allez vous asseoir, répondit celui-ci visiblement insensible à l'humour de mon ami.
Sam prenait place à mes côtés tout en me lançant un clin d'œil triomphant.
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La journée était passée relativement vite. Nous avions eu cours de journalisme, de photographie et puis, pour finir, un peu plus tard, cours de lettres. Nous avions aujourd'hui étudié la célèbre écrivaine Virginia Woolf, une des préférées d'Alice. Je décidai de prendre mon portable en cachette pour faire une photo du cours. Je l'envoyai à Alice avec comme légende : « Je ne crois pas à la valeur des existences séparées. Aucun de nous n'est complet en lui seul. ». J'aimai beaucoup partager certaines citations ou certains poèmes avec elle, surtout quand ceux-ci me rappelaient directement la femme de ma vie. Alice. Une femme que je considérai comme ma muse. Elle était, à elle seule, la lumière de ma vie, ma première et, je l'espérai, ma dernière.
Le cours se termina à seize heures trente avec les directives de notre enseignante concernant un énième projet à réaliser durant les prochaines semaines. En sortant de l'établissement, je partais faire quelques courses au Tesco qui se situait près de chez nous et où il m'arrivait de travailler quelques fois par mois.
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Alice arrivait vers les dix-huit heures, ce qui m'avait largement laissé le temps de ranger les courses et de préparer à manger. Je savais qu'elle allait rentrer en étant épuisée et il me semblait normal de l'aider dans les tâches quotidiennes autant que je le pouvais.
- Bonsoir, me dit-elle en venant se nicher dans mes bras, sa tête sur mon torse. Ça sent bon ici.
- J'ai profité du temps que j'avais avant que tu arrives pour nous préparer quelque chose à manger.
Elle se défaisait de moi pour aller déposer ses affaires vers l'entrée quand, en même temps, je nous servais un verre de vin.
- Il y a quelque chose à fêter ? me demanda-t-elle intriguée.
- Pas exactement, non. Mais en effet, j'ai une proposition pour toi, répondis-je avec un sourire narquois.
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Bonjouuuuur tout le monde,
j'espère que vous vous portez bien pendant ce confinement !
Je suis ENFIN de retour et je compte bien rester cette fois :)
Voilà donc le deuxième chapitre, j'espère qu'il vous plaira.
Bonne soirée,
- Chiara
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A travers tes mots
RomantikLorsqu'Alice avait demandé à Aron de lui enseigner son art, jamais elle ne se serait doutée que les mots prendraient une aussi grande place dans sa vie. Revivre leur cinq années de relations à travers des lettres lui servait d'échappatoire face à un...