Alice
Le lendemain matin, je me réveillai de très bonne humeur grâce à la merveilleuse soirée que nous avions passé hier soir. Je me dépêchai de me préparer et quittais l'appartement juste après avoir déposé un bisou sur le front d'Aron.
Comme d'habitude, Trish, ma collègue et également meilleure amie, m'attendait au Starbucks à quelques ruelles du bureau. Commencer la journée avec elle me mettait immédiatement de bonne humeur. Lorsque j'étais arrivée ici il y a presque deux ans, elle avait été une des premières personnes à m'avoir pris sous son aile. Une fois notre café terminé, nous nous dirigions vers le bâtiment gris foncé qui faisait tâche dans cette si belle rue isolée à l'extérieur de Londres. J'avais eu une minute d'hésitation avant de prendre mon courage à deux mains et poussais la porte d'entrée qui me propulsais directement en enfer. En effet, je détestais mon travail. J'étais assise du matin au soir devant un écran, à gérer les comptes de l'entreprise, à écrire des petits communiqués de presses et à m'occuper des salaires. En réalité, c'était un peu plus compliqué que ça, je touchai un peu à tout mais surtout, c'était à moi que revenaient les tâches ingrates.
Lorsque nous avions emménagé ici, je ne m'étais pas réellement faite de soucis quant à retrouver un travail aussi agréable et gratifiant qu'à Glasgow. Mon patron m'avait fait une lettre de recommandation plus qu'excellente et m'avait conseillé auprès de plusieurs entreprises à Londres. Malheureusement, le marché du travail était très saturé et le taux de chômage était bien plus élevé que ce à quoi je m'attendais. C'était pourquoi, lorsqu'on m'avait proposé ce poste, je ne pouvais pas refuser.
Au début, le travail ne me dérangeait pas plus que cela et j'étais encore assez bien payée. Je m'étais rapidement liée d'amitié avec Trish et avait obtenu une place assez importante au sein de mon équipe. Puis, une fois que l'effet de nouveauté était passé, j'avais rapidement commencé à me rendre compte que l'ambiance pesait sur mon humeur. Mes tâches étaient rapidement devenues de moins en moins intéressantes et mon patron avait révélé une toute autre facette de sa personnalité. Seule Trish était au courant de mes états d'âmes. Je savais qu'Aron aurait été plus que compréhensif, mais il m'aurait aussi rappelé que je n'étais pas obligée de travailler, qu'il avait assez d'argent pour s'occuper de nous deux, etc. J'avais toujours refusé d'arrêter de travailler et de profiter de son argent car, premièrement, je tenais à mon indépendance et ne voulait en aucun cas lui être redevable sur ce point-là. Puis, deuxièmement, je ne voulais encore moins toucher à de l'argent qui venait directement des poches de ses parents, cela me mettait mal à l'aise.
- Alice ! m'appelait Trish, me sortant de mes pensées.
- Pardon. Tu disais ?
La belle blonde m'indiquait par un léger coup de tête vers la droite, l'arrivée imminente de Bastian, notre patron.
- Bonjour Trish, bonjour Alice, dit-il avec un grand sourire.
Je lui souriais timidement en guise de réponse en espérant qu'il continue son chemin.
- Alors, comment c'était ton week-end en Italie ? me demanda-t-il en posant sa main sur mon bras.
Je me raidissais face à ce contact. Je sentais une sorte de malaise dans la pièce et sa présence me donnait la nausée. Il serrait mon bras un peu plus fort pour attirer mon attention avant de descendre celle-ci sur le haut de ma cuisse, tout en vérifiant que ma collègue ne le regardait pas.
Je détestais la façon qu'il avait de poser ses mains sur moi sans jamais m'avoir demandé ma permission, mais surtout, je me détestais moi-même de ne jamais avoir réussis à le repousser. Je m'étais juré de ne plus laisser quelqu'un me toucher sans mon accord, de toutes les façons possibles. Pourtant, mon corps et mon cerveau étaient incapable de réagir. Je murmurais un « oui, oui, très bien » à peine audible en priant intérieurement pour qu'il s'en aille loin d'ici, loin de moi.
- Bien. Excellent même ! Oh et, en passant, il faudrait que tu passes dans mon bureau plus tard, d'accord ?
Je sentais l'air remplir mes poumons à nouveau lorsqu'il retirait sa main pour s'en aller. Je me dirigeais vers les toilettes avant de me pencher au-dessus de la cuvette et de laisse sortir toute ma peur qui se mélangeait à un profond dégoût de moi-même. Il était hors de question que je reste ici pour aujourd'hui alors je prenais mon téléphone et envoyais un message en urgence.
« Serait-ce possible de venir pour onze heures ? »
Je regardais ma montre pour constater qu'il était uniquement neuf heures
« Je vous attend. »
Il me restait deux heures à tirer avant de pouvoir sortir de cet endroit pour le reste de la journée et tout ce que j'espérais était que Bastian ne s'approche plus de moi ni aujourd'hui, ni jamais.
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Bonjouuuuuur,
comment allez-vous ?
Voici le chapitre 4, un peu court, désolée ahah ! Je vous présente donc le personnage Bastian. Il va avoir une place assez importante dans l'histoire, vous comprenderez plus tard.
J'espère que vous allez apprécier ce chapitre.
Bonne journée,
- Chiara
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A travers tes mots
عاطفيةLorsqu'Alice avait demandé à Aron de lui enseigner son art, jamais elle ne se serait doutée que les mots prendraient une aussi grande place dans sa vie. Revivre leur cinq années de relations à travers des lettres lui servait d'échappatoire face à un...