El respecto de la licencia (1).

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A mon humble avis, ce qui fait la valeur d'une fanfiction : c'est le respect de sa licence d'inspiration.


Dans la plupart des commentaires positifs sur Haruka Aizawa, on me complimente sur le fait que je respecte bien les caractères des personnages de My Hero Academia.

Mais n'est-ce pas la base que de respecter l'univers de la licence originale ?

Y a t-il donc une bonne et une mauvaise façon de faire une fanfiction suivant les critères de proximité avec l'oeuvre originale ou non ?

Vous allez me dire : on fait ce qu'on veut. La magie créative de notre cerveau nous donne le pouvoir de nous saisir de n'importe quelle histoire et de la modifier à notre guise, de la transformer pour qu'on puisse y rêver notre propre monde parfait. C'est ce qui est beau, et c'est ce qui fait l'immense liberté de notre imagination. 

A cela je réponds :

Oui, on fait ce qu'on veut... mais faut pas déconner quand même.


N'oubliez pas une chose essentielle : nous sommes sur Wattpad.

Nous sommes sur une plateforme en ligne de partage d'histoires et autres fantaisies, nous sommes sur un réseau social ; ce que nous postons, des personnes inconnues peuvent les lire. Il y a un public.

Et respecter la licence d'origine, c'est respecter votre (potentiel) public.

Existe-t-il quelque chose de plus rageant que d'ouvrir un KatsukiXOC dans lequel le hérisson jaune est tendre comme une grosse boule de guimauve ? Est-ce que cela nous donne envie de voir, en début d'histoire, un disclaimer nous prévenant que tel ou tel personnage a quelques années de moins dans la fanfiction, mais que les événements gardent la chronologie d'origine, simplement pour faciliter le ship (malsain) de l'auteur ?

Non, il n'y a pas plus rageant. Non, cela ne donne pas envie.

Je parle pour moi, bien entendu. Certains et certaines n'y verraient aucun inconvénient, au contraire. Mais je trouve que ce n'est pas respecter le lecteur que de ne pas respecter la licence.

En changeant ainsi le caractère et en modifiant des données d'un personnage, on "oblige" donc le lecteur à modifier des informations qui lui sont acquises, puisqu'il connait la licence (lui). Changer de telles informations, prendre trop de libertés, cela reviendrait à lui demander de faire un effort pour adhérer véritablement à la fanfiction. Bref, cela lui gâcherait une partie de la lecture.

J'extrapole peut-être, mais vous verrez que mes raisonnements fonctionnent avec les extrêmes.

Imaginez-vous, tout de même, lire un AizawaXReader dans lequel ont aurait retiré une dizaine d'année au professeur chenille mais avec un.e Reader se trouvant dans la même classe que Izuku (l'équivalent avec d'autres personnages existe vraiment sur la plateforme)

Dans ce genre de cas, vous devriez sans cesse vous rappeler que "ah non, il a 20 ans, pas 30 !" pour accepter la relation ambiguë (pédophile à l'origine) qu'auront les deux protagonistes.

Et c'est ainsi que les vraies problématiques sont occultées.

Faire de Katsuki un bonbon rose timide dans un KatsukiXIzuku, c'est occulter la relation toxique qu'ils ont eu étant enfants (et qu'ils n'ont toujours pas vraiment résolue). Trop de jeunes auteurs et autrices oublient que Katsuki a violenté Izuku pendant de longues années. Violenté, tabassé, menacé, incité au suicide...

Oublier ces "détails", c'est oublier l'essence de la licence, l'histoire intime des personnages, leur véritable "eux".

Et c'est faire un gros doigt d'honneur à l'auteur original (de mon point de vue) qui n'a pas fait ces personnages pour les voir se rouler des pelles dans les fanarts.


Je sais à quel point les KatsukiXIzuku ignorant leur passé pullulent sur Wattpad, et trouvent un public fan et avide de ces histoires. Qui cautionne et apprécie ces changements parce que cela lui plait, parce que cela répond aux fantasmes que ce public à de la licence. Et je comprends bien cela.

Mais il y a des quelques KatsukiXIzuku qui respectent cette relation tumultueuse et ce passé difficile (il y en a sûrement plus que je ne le pense), et leur beauté, leur intérêt, leur valeur, résident dans ce jonglage délicat entre fantasme et crédibilité , ce qui mène à des histoires complexes, passionnantes et véritables.


Respecter la licence d'origine, c'est créer une fanfiction fidèle, attachante, et réelle.

C'est placer le lecteur dans un univers connu, confortable pour lui, qui lui parle, pour mieux lui raconter une histoire originale et inédite.


Regardez, pour exemple, Shoto dans Haruka Aizawa.

Certains et certaines brûlent d'envie qu'Haruka et lui se mettent ensemble (déjà, vous ne savez pas si j'ai prévu d'en faire un couple ou non !), mais Shoto est lent à la détente, il n'est pas démonstratif, il est même un peu benêt (comme le montrent les scans). Et Haruka n'est vraiment pas mieux !

Alors certains ou certaines d'entre vous me disent : "A quand le [insérer un des noms de couple donné à ce duo] ?", ou d'autres s'énervent carrément sur l'impassibilité de la glace bi-goût !

Mais moi, innocente et pure "écrivaine" de fanfiction que je suis, je ne fais que respecter le caractère de ce garçon aux cheveux blancs et rouges. ^^

Et je sais que, même si certain.aine.s s'impatientent, vous comprenez que Shoto ne peut agir autrement. Qu'en étant lent ainsi, son caractère reste fidèle à celui du manga, ce qui donne encore plus l'impression que je vous décris le même personnage que celui qui se trouve dans la licence originale, bien que tout ce que je vous raconte n'a jamais eu lieu dans MHA.


Imaginez Shoto courir dans les couloirs de Yuei à la recherche de son aimée, criant haut et fort qu'il l'aime, la couvrant de câlins en public et lui racontant toute sa journée avec amuuuuur pendant qu'il ponctue ses phrases de "mon bébé", "ma lapinette", "mon roudoudou".

Pas crédible, n'est-ce pas ?

Et pourtant certaines fanfictions ne se gênent pas pour le rendre aussi niais et romantique qu'un marshmallow. Je ne sais pas vous, mais moi, je n'arrive pas à adhérer à une histoire qui me présente un tout autre mec déguisé en Shoto. "Ça a la texture, ça a la couleur du chocolat, mais ce n'est pas du chocolat" (si vous voyez ce que je veux dire).


(Encore une fois : "on fait ce qu'on veut". Encore une fois : oui...mais non. J'y reviendrais plus tard...)


(A suivre...)

Lieutenant au rapport ou Blabla d'une fille en pyjamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant