The Marvelous Lion [ÉDITÉ CHEZ HLAB]

2 - Mon Prince

« Un autre magnum de champagne pour monsieur Oblivion ! »

Tout autour de moi les femmes crient à l'arrivée d'une nouvelle bouteille alors que les lumières stroboscopiques me forcent à fermer les yeux.

La musique est assourdissante et la boite souffre d'un manque d'air frais accentuant la transpiration des dragueurs et dragueuses en ce samedi soir...

Ou plutôt, dimanche matin.

Mon harem d'inconnues se sert allégrement de champagne et l'une d'elles me propose même de venir boire dans sa bouche le liquide alcoolisé. Une piètre excuse pour un échange salivaire avec une fille passable et qui n'a d'extraordinaire que ses fesses s'agitant près de moi.

Moi, Thérius Oblivion, Lion noir des enfers, a décidé d'ignorer le diagnostic incertain d'autophobie et de sortir faire la fête pour tout oublier. Enfin « faire la fête », rester chez moi à regarder la télévision serait plus une activité hors du commun que ce que je fais actuellement et presque chaque soir.

Par réflexe, je réponds à la demande de cette fille en venant l'embrasser et en goûtant ses lèvres avant qu'une autre jalouse nous sépare en me donnant sa coupe de champagne et fusillant du regard celle ayant voulu prendre la « première place ».

La première place de quoi, mesdames ? Il y a beaucoup de la place pour vous dans mon lit.

Je bois d'une traite lorsque je sens ma poche vibrer et me lève de la banquette en ignorant les plaintes des dames autour de moi. D'une démarche nonchalante, j'arrive devant le vigile de la boite qui me laisse sortir pour répondre à mon appel alors que la file d'attente est toujours aussi longue qu'au début de la soirée.

Les gens me dévisagent et se mettent à supplier l'homme en noir pour prendre ma place à l'intérieur mais peine perdu, je ne suis pas n'importe qui ici. Tout m'est réservé.

— On m'a informé que des sorciers allaient s'attaquer à vous ce soir.

— La politesse, Ruby.

— Bonsoir « mon Prince rempli d'ivresse et de sex-appeal ».

— Tu vois quand tu veux. Plus d'informations ?

— On m'a dit qu'ils étaient trois, deux femmes et un homme. Ils arrivent dans une vingtaine de minutes.

— Qu'est-ce qu'ils me reprochent ?

— Votre existence.

— Il va falloir faire la queue alors.

— Est-ce que je dois prévoir des nettoyeurs ?

— Pas besoin, je vais régler ça rapidement.

Je raccroche et retourne dans la boite d'une démarche nonchalante avant de me laisser tomber sur la banquette où mes groupies viennent se coller à moi et me servir du champagne.

J'ai encore une vingtaine de minutes pour prendre du bon temps, parfait.

Je détaille chacune des femmes de mon harem avant de choisir les deux plus belles et de les entrainer sur la piste de danse avec moi. Ces deux dernières gloussent et se mettent encore plus en avant face à leurs concurrentes pour montrer que ce soir, ce sont elles qui ont gagné la partie.

Alors que j'esquisse quelques pas de danse, elles commencent à se déhancher sensuellement contre moi et mon entre-jambes, dessinant un sourire carnassier sur mon visage. Je les fais danser quelques minutes avant de les embrasser chacune leur tour et de leur chuchoter la suite de mon plan pour la soirée.

Les deux groupies accrochées aux bras, je quitte la boite en lâchant un billet au barman puis au videur. Alors qu'elles remettent leurs manteaux et s'allument des cigarettes, mon instinct animal me pousse à les faire patienter devant la boite, prétextant une affaire de dernière minute à gérer.