Chapitre 1

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1. Ambre
Je rentre chez moi, exténué après avoir passé une journée plus qu'éprouvante à la fac de droit. J'ai toujours voulu être avocat, pour défendre les gens, me sentir utile. Ayant souvent été victime d'injustice dans ma vie à cause de ma classe sociale, de mon orientation sexuelle, de mes moindres faits et gestes, maintenant j'ai l'injustice en horreur.

Je pose mes affaires dans ma chambre et me dirige vers la cuisine. Je vais faire des Gaufres, ça me détendra après cette longue journée, de plus j'adore les gaufres. Je commence ma préparation en me déhanchant sur ma chanson de Disney préférée, et sans mentir, je la massacre complètement, mais au moins ça me détend. Ce matin, je suis allé à un débat sur l'homosexualité avec ma classe et j'ai défendu mon opinion avec calme, je suis plutôt fier de mon effet, car à la fin de mon speech tout ceux qui protestaient se sont tu.


Je finis les gaufres et les laisse refroidir sur la paillasse pendant que j'enlève l'emballage d'un plat cuisiné au hasard dans mon placard, le passe au micro-onde et l'avale en moins de deux. Je me dirige ensuite vers la douche, l'eau brûlante sur ma peau enlève les dernière tension de la journée. À peine séché, je m'écroule sur mon lit et me glisse sous ma couette, ma meilleure amie, et me plonge dans un sommeil profond. 

Un bruit sourd me tire de mon sommeil d'un sursaut quelques minutes après que je me sois endormi. Agacé de ce réveil brutal et un peu froussard, je me demande si je dois y aller ou pas. Après quelques minutes de réflexion, je décide quand même d'y aller, je suis un homme et c'est chez moi quand même ! J'enfile un caleçon en grognant. Ça à l'air de venir de la cuisine. Je prends la poêle cachée sous mon lit et me dirige vers le bruit.


Et là, en entrant dans MA cuisine, un homme est en train de manger MES gaufres avec MA confiture de myrtilles.


-Non mais c'est une blague là ? M'exclamais-je, surpris.


L'inconnu sursaute et se tourne vers moi, tenant une de MES gaufres devant sa bouche, croque un morceau l'air de rien et réponds :


- Hm... Bonsoir ? Répond l'inconnu. Il est roux aux yeux vert avec une barbe de trois jours sur une mâchoire carrée. Il est vraiment beau et ne doit pas être beaucoup plus vieux que moi.


- J'hallucine, tu bouffes mes gaufres avec ma confiture préféré, celle que ma mamie à spécialement préparer pour moi ! Et tout ce que t'as à dire pour ta défense, c'est bonsoir ?

L'étranger me regarde l'air étonner, puis prend la même position que moi et imite mes mimiques :


- J'hallucine, je rentre chez toi par effraction et tout ce qui t'importe, ce sont tes gaufres ? Répond-il sur le même ton, un sourire insolent sur les lèvres.


- L'effraction, passons ... À la limite, je m'en fous. Tel un gros lâche, je me serais enfermé dans la salle de bain avec mon téléphone pour appeler la police. Ils se seront occupés de ton cas, et peut-être que l'un d'eux... Euh... Je m'arrête avant de dire une bêtise en revanche mes gaufres qui va les remplacer hein ? J'ai mis des heures à les faire ! (bon, j'exagère, j'ai à peine mis une demie heure.)


- Oups.... Rit-il, pas le moins du monde désolé. Et puis tu pensais te la jouer en mode Raiponce avec ta poêle ? N'importe qui de normal aurait pris un couteau. Réplique-t-il.


- Je suis tout sauf normal, être normal, c'est ennuyant, et l'ennuie rend dépressif. En plus les couteaux ça coupe et peut provoquer une hémorragie, j'ai la phobie du sang, de plus, je ne veux pas avoir une mort sur la conscience, ça ferait tâche sur un CV d'avocat. Une poêle à frire ça assomme juste, c'est parfait. Répondis-je en levant les bras vers le ciel.


- Tu sais que tu parles beaucoup, et puis le Traumatisme crânien, tu connais ?


- Déjà, je parle beaucoup si je veux, je suis chez moi aux dernières nouvelles. Non mais quel culot ! Et le traumatisme crânien, c'est toi qui vas l'avoir si tu continues. Dis-en en le pointant avec ma poêle.


- Ouuuh, princesse Raiponce sort ses griffes ?


- Plutôt ma poêle qui va finir dans ta face si tu ne dégages pas.


- Ok, je te propose un marché, je te refais tes gaufres demain, les miennes sont bien meilleurs que les tienne, et tu me laisses dormir ici.


- Euh, tu critiques mes gaufres en plus. Laisse moi réfléchir... Non. Et bouge de là sinon je t'assomme.


- S'il te plaît... Dit-il en me regardant avec des yeux de chien battu.


- Pourquoi je devrais faire ça ? T'es bien gentil, mais tu rentres chez moi par effraction et tu bouffes mes gaufres ! Je ne sais pas qui tu es ni comment tu t'appelles. Alors dit moi pourquoi j'accueillerais un voleur chez moi ? Je le regarde, je suis confus et perdu. Je sais déjà que je vais accepter quels que soient ces arguments. Il y a quelques choses chez lui...


- Je viens de faire mon coming out, avec cette phrase, il me tire de mes pensées.
Mes parents m'ont foutu dehors, reprend-il. Son visage ne laisse paraître aucune émotion, mais sa voix s'est légèrement rayée au mot parent.

D'un coup, mon adolescence me revient en pleine face, mon coming out. Je me rappelle de la gifle, des cris de mon père et des pleurs de ma mère.
Je pousse un long soupir. Mon cœur se sert.


- Ok reste, tu peux prendre le canapé et t'as intérêt à ce que tes gaufres soient aussi bonnes que tu le dis. Il baisse les yeux, l'air soulagé.

- Merci. Répond-il sincèrement.

Je me retourne et me dirige vers ma chambre.

- Is e m 'ainm Grian... Dit-il doucement.

Sa voix m'a coupé dans mon élan. Je l'interroge du regard, ne comprenant pas un traître mot de ce qu'il dit :
- Quoi ?

- Je m'appelle Grian, traduit-il avec un léger sourire.

- Moi c'est Ambre.

- Bonne nuit, Ambre. Dit-il doucement.

- Bonne nuit, Flynn Rider. Répondis-je en souriant un peu.
Sur ces mots, je retourne me coucher.









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⏰ Dernière mise à jour : Jun 06, 2020 ⏰

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Éclipse| BoyxBoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant