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pleure.

de toutes les larmes de ton corps.
jusqu'à en mourir.

des gouttes tombent. elles coulent.

tu es triste.

la douleur t'enserre la cage thoracique. tu as du mal à respirer.

tu pleures. seul dans ton malheur.

tu ne sens plus cet éclat de vie qui t'animait. tu es anéanti.

puis...​ton flot de larmes se tarrit.

tu es comme anesthésié.
tu ne sens plus la brûlure de l'amour, la plaie infectée de la colère...

tu es comme mort.

il te reste ton enveloppe corporelle, et celle posée sur ton bureau.
blanche et cachetée.
à l'intérieur se trouve une lettre qui a la réponse que va se poser ton entourage.

pourquoi ?

parce que j'ai arrêté de vivre. au début, je n'ai pas vu c'était discret.
la vie me quittait, vicieuse.
puis...​j'ai commencé à comprendre.
ces coups encaissés. ces blessures cachées. mon cœur qui pleurait.
j'ai réfléchi.
ne me pleurez pas.
ma vie s'est arrêtée il y a longtemps, ne restait qu'un résidu physique.
ne soyez pas égoïstes. acceptez mon départ.

tu es assis sur le rebord de la fenêtre.
tu penses.
tu ouvres la fenêtre, respires un grand bol d'air frais. il est trois heures du matin. des lumière de la villes sont allumées, des bureaux. tu trouves ça beau.

tu te lèves, le fenêtre ouverte en grand.
tu vas chercher les somnifères que tu utilises pour dormir. tu en prends un. puis deux. puis trois. quatre, cinq.
c'est bon.
tu te rassois sur le rebord. la nuit t'ouvre grand ses bras. tu somnoles.
et tu bascules.

tu sens le vent froid te fouetter le visage. tu es rassuré. bizarrement, tu te sens terriblement vivant.

et tu tombes.

*****

Voilà.
J'ai mis du temps à trouver les bons mots. Mais ils sont là. Enfin, je crois.
Je vous laisse, pleins de bisous. <3

non-luciditéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant