He is my wave

Chapitre 5 : S'évader

Le lendemain, je me lève à l'aube pour aller courir. J'ai besoin de me défouler, de prendre l'air, de m'évader. La douleur de ma cheville s'est enfin entièrement dissipée. Je rentre prendre une douche et passe au Sammy's m'acheter un café avant d'aller en cours. À midi, je rejoins le groupe à la cafétéria. Tristan n'est pas là.

- Il a dit qu'il allait manger en rentrant de la salle., dit Samuel. Il devient totalement addict, tu devrais peut-être lui dire de se calmer Ariane.

Je lève les yeux de mon assiette.

- Mouais.

- Quoi ? Y'a quoi ?, demande-t-il après le regard de travers que lui jette sa copine.

- Ils se sont disputés hier soir., explique Emma.

- Ah bon ? Pourquoi ?

- Samuel !, gronde mon amie face à la curiosité de ce dernier.

- Pardon..., formule-t-il.

- C'est rien, t'inquiètes., lui dis-je.

Dylan me jette un regard avant de relancer la conversation autour du match de basketball qu'ils vont aller voir dans trois semaines.

Je finis les cours tôt dans l'après-midi et décide donc d'aller faire un tour dans la boutique de surf près de la plage. Je m'adresse au vendeur.

- Bonjour, est-ce que vous faites louer des planches ?

- Bien sûr, suivez moi dans le fond.

Je ressors avec une vieille planche sous le bras. La peinture a commencé à disparaître mais c'était la dernière en réel bon état. J'envisagerai d'en acheter une un peu plus tard. Pour l'instant, les vagues m'appellent. J'ai enfilé un maillot de bain avant de passer à la boutique et le temps nuageux prédit de merveilleuses vagues. Je dépose mes objets de valeurs et mon short dans un casier et me précipite dans l'eau. Je m'éloigne un peu de la plage en avançant avec mes bras puis je me relève. Je capte les vagues comme si je ne formais qu'un avec elles. J'aime cette sensation. Après un moment, je reste assise sur ma planche à observer la surface de l'eau. Je souris alors qu'une larme coule le long de ma joue. Elle rejoint l'immensité de la mer comme si elle n'avait jamais existé.

- Pas mal, la nouvelle.

Dylan se rapproche de moi, couché sur sa planche. Il se redresse, assis, et s'arrête à côté de moi. J'étais tellement absorbée par les vagues que je n'ai pas du faire attention aux autres surfeurs. Il a l'air moins pété que toutes les dernières fois où on a parlé mais je ne pourrai pas garantir qu'il n'a pas fumé plus tôt dans la journée.

- C'est qui qui t'as appris à surfer ?

- Ma mère., réponds-je nostalgique. On allait à Perth tous les étés pour rendre visite à ma grand-mère. Et toi ?

- M. Parker est mon mentor, c'est...

Il marque un temps d'arrêt.

- ...un très gentil homme.

- Waouh, je suis impressionnée, je pensais que tu étais incapable de formuler un compliment envers qui que ce soit !, dis-je avec sur-enjouée. 

- Ta gueule la nouvelle., réplique-t-il un petit sourire sur les lèvres.

Ouf, j'ai eu peur que ma blague passe mal. 

- T'as bientôt fini de m'appeler comme ça ? Cela fait presque cinq mois que je ne suis plus nouvelle.

- Pardon, la vieille.

C'est un Dylan que je n'avais encore jamais vu. Il a l'air joueur aujourd'hui, ça le rajeunit. J'aime bien ça.