Chapitre 35 : À LA TIENNE

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Madara entra dans le bar en premier. Il se rendit jusqu'au comptoir, Hashirama dans son sillon. Ils s'installèrent côte à côte, épuisés et à la fois heureux de se retrouver comme au bon vieux temps. Visiblement, cette partie du village avait résisté aux coups de la bête. Le propriétaire parlait avec un client de son immense soulagement.

Les deux hommes furent bien vite reconnus par les quelques personnes qui buvaient en groupe. Madara se chargea de les fusiller du regard pour qu'ils les laissent tranquilles. Il n'avait pas du tout envie de papoter avec des inconnus, déjà qu'il avait passé un mauvais début de seconde vie...

- Tu penses qu'elle me ramènera à la vie pour de bon ? demanda le Uchiha, pas persuadé d'en avoir vraiment envie.

- Il faudrait pour ça qu'elle ramène tous ceux qui sont morts par ta faute... Je pense que ses copines elles-mêmes lui en voudraient sinon, expliqua Hashirama.

- Et pourquoi ça ? s'agaça Madara.

- C'est simple. J'ai discuté avec Yamato tout à l'heure... Le cousin de la petite Hyuuga est mort pendant la guerre. Le père d'Ino, aussi. Et je ne compte pas leurs sensei, certaines de leurs connaissances...

- Tu ne comprends pas. J'avais une autre vision de la paix et certains étaient d'accord avec moi... Si je n'avais pas été trahi, peut-être que le monde aurait été différent mais... Il n'aurait sûrement pas été pire.

- Tu crois qu'en privant le monde de sa volonté propre, les humains auraient été plus heureux ?

- Ils n'auraient même pas su qu'ils n'avaient plus de volonté propre, râla Madara.

- Tu es tombé dans l'extrême, Madara. De toute façon, il n'y a pas de bonheur sans malheur. On ne peut pas ressentir l'un si l'on n'a jamais connu l'autre...

Madara n'était pas d'accord. Il fusilla son ami du regard et baissa la tête vers la boisson du jour qu'Hashirama avait commandé pour eux deux.

Ils burent un premier verre, puis un deuxième.

- Tu vois, je pense que c'est mieux, que je meurs demain. Je veux dire, Izuna n'est plus là, toi, tu m'as piqué la fille que j'aimais, et... Ma vie n'a été rien d'autre qu'un échec.

- N'importe quoi ! Je te signale que sans toi, Konoha n'existerait pas. Et tu as vu o combien ce village est devenu un foyer pour tous ces ninjas... hoqueta Hashirama qui avait toujours du mal à tenir l'alcool.

Ils vidèrent un verre de plus.

- Tu parles. Nous, on est des symboles. Le vrai fondateur de Konoha, c'est ton frère. C'est lui qui a évité tous les conflits politiques, qui a mis en place les grandes institutions du village...

- Mais c'est nous qui avons créé la volonté du feu ! Nous qui avons serré nos mains pour la paix, nous qui avons été à la base de tout cela ! fit Hashirama en bombant le torse.

Il était fier de ce qu'ils avaient fondé ensemble. Tobirama avait sans doute été le Hokage le plus important de tous, c'était vrai... Mais si Hashirama et Madara n'avaient pas rêvé de paix, un jour, en haut d'une gigantesque falaise où tout leur était permis, alors ce village n'aurait jamais pris vie.

- Nous sommes le rêve qui a mené à la réalité. J'ai été le premier du nom... Et j'en suis fier. D'avoir été ton ami, d'avoir fondé Konoha grâce à notre ambition commune.

- Mais regarde... La guerre continue d'éclater. Il y a des conflits, de la haine qui mène à de nouveaux affrontements... La paix est toujours aussi utopique... Ce que l'on a fondé n'a pas eu l'effet escompté. Nos enfants ne sont toujours pas plus en sécurité qu'avant.

Hashirama vida son verre cul sec. Madara fit de même avec le sien et plongea son regard dans celui de son ami.

- Je ne suis pas d'accord avec toi ! Souviens-toi de la façon dont sont morts nos frères, Madara. Cette époque est révolue grâce à nous ! Le système de mission évite à des ninjas faibles de mourir pour rien et aux enfants d'accomplir des tâches qui ne mettent pas leurs vies en jeu... Certes, tous n'est pas parfait, mais on ne peut pas non plus les enfermer au village et arrêter de vivre parce que le danger existe ! Ce qui compte, c'est d'éviter à la génération suivante d'avoir à souffrir autant que la nôtre...

- Et alors ? Ceux qui ne souffriront pas ne comprendront jamais ce qu'est la vraie douleur ! Ils ne sauront pas ce qu'est la guerre et la provoqueront sans se rendre compte du mal qu'ils engendreront... Et alors, leurs générations mettront des siècles à rattraper leurs erreurs, jusqu'à ce que le cycle se répète !

- Mais certaines choses mises en place pourront éviter à la catastrophe de se répéter complètement ! Un peu comme pour nous... Lorsque la deuxième puis la troisième guerre ninja a éclaté, ce que nous avions créé a permis d'éviter bien des malheurs... Le monde des ninjas évolue. Je suis persuadé qu'il évolue dans le bon sens... Ayons confiance !

- Espèce de crétin ! Tu es trop naïf, grogna Madara.

Hashirama bouda une seconde et finit par rire ouvertement lorsque le Uchiha rata son verre trois fois d'affilée.

Le Senju leva la main et on leur amena une bouteille de saké.

- Ces discussions ne nous mènemeneront à rien, baragouina-t-il.

- Mènemeneront ? Bah alors, tu parles comme un attardé, se moqua Madara.

- Et toi, tu vois pu bien et tu rates ton verre... Attardé toi-même.

- Pff, j'ai toujours eu plus de charisme que toi, même assommé par l'alcool.

Madara eut un hoquet qui le fit sursauter sur son tabouret.

- Ooooh, il fait son rot ? Tu veux que je te porte et que je tapote dans ton dos ? fit Hashirama en imitant le bébé.

- Ce sont les gonzesses qui se rabaissent à ça... râla-t-il en donnant une pichenette à Hashirama.

- Ça se voit que t'as pas eu de gosse, avec ta sale tête c'est pas étonnant, ricana le Shodai qui lui rendit son coup d'index.

Les deux hommes finirent par se battre. Évidemment, personne n'osa les séparer. Le barman osa finalement leur demander de sortir, ce qu'Hashirama accepta en traînant son ami par le pied. Ils tombèrent devant le bar et se mirent à glousser. En marchant difficilement droit, en plein milieu de la nuit, ils se perdirent au casino... Puis dans un autre bar... Puis dans une boulangerie... Puis dans la rue...

- Pouah... Je suis mort... grogna Hashirama.

- Très drôle, ça...

Ils regardèrent le soleil se lever, tout en décuvant difficilement des quantités astronomiques d'alcool qu'ils avaient englouties.

- Je vais mourir de faim, gloussa le Shodai.

- Arrête, c'est pas drôle. Il me reste quoi... Huit heures ?

- C'est à mourir de rire.

- Tu veux revenir avec moi ou quoi ?

Les deux hommes se mirent à glousser.

- Tu vas me manquer, quand même, avoua Hashirama.

- Je sais, sourit Madara.

~

Hey!

Désolée pour l'heure de publication, j'ai plus de chapitres d'avance et je m'y prends tout le temps trop tard. 😂

Comme j'adore leur amitié, j'ai voulu écrire un peu sur eux. 🥰

J'espère que ça vous a plu. Je vous aime.

HIER, POUR MON ANNIV, on a atteint les 2K et les 400 votes. Blblbl. Merci ❤️❤️❤️❤️

Des bisous.


SECOND LIFE || Hashirama SenjuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant