neuf; le deuil

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la mort de carl avait anéanti son fils,
mark avait eu du mal à simplement se lever de son lit pendant des semaines.
malgré les efforts des thompson pour qu'il ne manque de rien, il avait perdu tant de poids qu'il en avait perdu toutes ses forces.
carl était mort en juin, quelques jours après l'anniversaire de donghyuck, et mark n'avait pas quitté son lit avant mi-juillet, il n'avait même pas prononcé un mot pendant plus de deux semaines.
il avait fallu qu'il tombe malade et qu'il entende donghyuck pleurer à son chevet pour avoir un déclic.

alors, doucement, mark avait réappris à vivre.
ella lui avait cuisiné tous les plats du carnet de recettes de sa mère afin de lui redonner l'appétit.
paul s'était occupé de son terrain avant de lui trouver quelqu'un pour l'aider sur le long terme.
et donghyuck, et bien donghyuck avait été là pour lui chaque minute de chaque jour qui avait suivi le décès de son père.
dès que mark se mettait à pleurer en repensant à l'un de ses parents, donghyuck était là pour entourer son maigre corps de ses bras bronzés.
il avait passé un nombre incalculable de nuits à veilleur sur son aîné et pourtant, malgré  son omniprésence, les deux garçons s'éloignaient.

ils n'arrivaient plus à discuter comme auparavant et mark, qui avait toujours été si doux avec donghyuck, se mettait parfois en colère pour des choses qui ne l'auraient même pas fait réagir en temps normal.
donghyuck souffrait du rejet constant du noiraud mais ne lui en faisait pas part.
l'aîné aurait aimé lui expliquer. mettre des paroles sur ses sentiments.
il aurait voulu lui dire qu'il se sentait coupable de ne pas avoir été aux côtés de son père lorsque celui-ci avait poussé son dernier soupir.

il y avait donc une partie de lui qui regrettait amèrement de ne pas avoir pu dire adieu à son père mais d'un autre côté, mark aurait également voulu terminer ce que lui et donghyuck avaient commencé et enfin pouvoir goûter aux lèvres du châtain, même si cela était contraire à tout ce qu'on lui avait toujours appris.
c'était ce cocktail de regrets qui rongeait mark et le rendait si acariâtre.

un matin où le soleil brillait un peu plus que d'habitude, mark avait pris son courage à deux mains et avait tenté de faire part de ses émotions à donghyuck.
les mots étaient restés coincés dans sa gorge.

— je suis désolé. pour tout avait-il réussi à déclarer, les yeux rivés sur le carrelage.

— je comprends avait alors répondu 'hyuck. comme dit paul, le deuil endurcit le cœur.

puis, il avait pris la main pâle de mark dans la sienne et avait souri, laissant le silence les envelopper.

le serment d'aimer sans espéranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant