Chapitre 2

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– Je refuse de porter quelque chose d'aussi restrictif qu'une jupe crayon. Insista Kagami.

L'escrimeuse était assise sur le bord de son lit en disant ça, bien qu'elle soit prête à se lever et tourner sur elle-même à la demande de Marinette. La styliste était installée de l'autre côté de la pièce, à cheval sur une chaise de bureau ergonomique, elle était assise à l'envers et utilisait le haut du dossier en tant que support impromptu pour son cahier.

– Kagami, j'ai vécu les mêmes attaques d'Akuma que toi. Je ne suis pas idiote. Tu te souviens de comment j'ai décrit les rayures sur les côtés ? Ce sera des fermetures. Ou peut-être du velcro ? Enfin, le fait est que si tu as besoin de courir, tu le pourras.

– Velcro. Répondit la fille aux yeux bandés. Durant une crise, la moindre seconde compte.

– Bien, dans ce cas, je vais devoir refaire tout ce sur quoi nous avons travaillé pour que ça corresponde aux boucles d'un fourreau, et à une armure.

– Touché.

Le plan pour « faire quelque chose » avait parfaitement fonctionné. La création du design avait été d'une productivité surprenante et plaisante. Elles avaient eu douze bonnes idées, et Marinette allait créer deux de celles-ci. L'imagination de Kagami était exacerbée par son absence de vue, et elle n'avait besoin que d'un petit coup de pouce pour rester sur le bon chemin – bien que Marinette ait laissé Kagami faire quelques erreurs sur quelques designs, laissant des patterns discordants et des parties découvertes, pour rendre la leçon plus compliquée, mais plus éducative.

C'était beaucoup mieux, il n'y avait plus de silences gênants. Les deux avaient presque toujours quelque chose à demander. Quand ce n'était pas le cas, Marinette retournait à son carnet à dessin, et Kagami à son livre, Les trois Mousquetaires, et les sons du crayon sur le papier et des doigts sur le braille rendait le silence moins oppressant.

– Bien. C'est fait. Je peux t'envoyer des photos des sketchs pour que tu puisses les regarder quand tu retireras ton bandeau ?

– Ça me paraît bien.

– Certains sont plutôt basiques. Et si tu aimes n'importe lequel, je peux te le faire, ça ne me posera aucun problème.

Kagami fixa le vide, au-dessus de l'épaule de Marinette. Ou alors elle me regarde et m'a ratée ? Se demanda Marinette.

– Au nom de notre amitié, je vais décliner cette proposition. Répondit finalement Kagami.

– Non, je le pensais. Ça ne me pose aucun problème !

– Ça te posera problème. Dit Kagami. Ma seule opportunité de porter n'importe laquelle sera un gala de charité au Grand Paris, qui arrive bientôt.

Marinette était humble à propos de la plupart des choses (Sans compter Mecha Strike), mais elle avait de l'ambition.

– Honnêtement, je tuerais pour avoir une chance de montrer mon travail à un public aussi prestigieux.

– Le gala aura lieu samedi soir.

Marinette sortit légèrement la langue entre ses lèvres fermées et était plongée dans des calculs.

– Non, ce n'est pas un problème. Mon carnet de commissions est plutôt vide en ce moment.

– Adrien y sera.

– Je...Oh.

– Ainsi que nos parents. Qui vont vouloir que l'on danse.

– C'est donc ça...

Se voir l'une l'autre - Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant