Sur le chemin du retour à la maison mon sac pèse lourd, mes jambes luttent pour me soutenir, mes yeux sont rouges et me piquent à force d'avoir pleuré.
En arrivant devant le portail je m'arrête, prends une grande inspiration et entre. Je dis bonjour à mes parents et monte en courant à la douche, je reste dessous une bonne demi-heure. Mon corps me démange, je le frotte, le gratte, l'écorche mais rien y fait... la sensation de sa langue reste encrée sur ma peau.
Une fois nettoyée j'enfouis ma tête dans un oreiller et me laisse aller dans les bras de Morphée.( maman ): Ma chérie, c'est l'heure de manger. Tu t'es couchée tard hier soir ?
( moi ): Non non ne t'inquiètes pas on a juste beaucoup travaillé, j'arrive.
Ma mère quitte la pièce et la réalité me rattrape au triple galop, je me suis fait violer.
Je descend dans la cuisine avec cette idée en tête. Pendant le repas tout le monde parle dynamiquement sauf moi, je reste tête basse à regarder mon assiette en attendant que ça passe.
Devrais-je leur en parler ? Non, ils me regarderaient bizarrement et me renieraient peut-être.
( papa ): Et toi Vic qu'as tu fais aujourd'hui ?
Je relève la tête et affiche mon sourire le plus convaincant.
( moi ): Oh, rien de spécial, les cours quoi.
Le repas ce termine dans la bonne humeur et je monte me coucher directement.
Merde mes devoirs, aucune importance je demanderais à Lydia demain.
La matinée est longue, trop longue, les cours ce terminent et tous les étudiant sortent du lycée pour profiter de leur après-midi. J'ai dis à mes parents que je passais l'aprèm avec des potes.
Je sors du lycée, laisse tomber mon sourire de façade, rabat ma capuche et avance tête baissée vers la pharmacie de la ville. Une fois mon tour venu, je m'approche et retire mon couvre-chef.
( pharmacienne ): Bonjour, que puis-je pour vous ?
- Bonjour, je viens chercher une pilule du lendemain.
La personnes autour de nous me dévisage comme une bête de foire, je déteste ça.
- Très bien, il me faudrait une preuve que vous aillez 16 ans minimum.
Je sors ma carte d'identité et la lui tend, elle l'observe et va chercher ma demande.
- Et voici, prenez vous la pilule classique ?
- Oui mais je veux être certaine
- Je vois, ce n'est jamais sûr à 100% je vous conseille d'aller consulter votre gynécologue pour une analyse plus poussée.
- Merci, combien vous dois-je ?
- Rien du tout, elle est prise en charge à 100% ! Pensez tout de même à vous protéger la prochaine fois.
Je la remercie et part le plus loin possible de tous ces regards dégoûtés qui me filent la chaire de poule.
Une idée me vient en tête et la peur me tord le ventre : ce porc pourrait avoir des ist.
J'entre dans le bus en direction d'un planning familial et m'assieds le plus à l'avant possible pour sortir rapidement.
La salle d'attente est constellée d'affiche de prévention et d'information sur divers sujets. Une femme m'appelle et m'accueille dans une pièce adjacente.( Médecin ): Pourquoi viens-tu me voir ?
- J'aimerais faire un dépistage complet d'ist.
- Comment ça se fait ? Vous ne vous êtes pas protégés ?
Mes yeux se plantent dans les siens, je n'ai aucune envie de parler de ce qu'y est arrivé. Elle se sentira obligée de prévenir mes parents et il en est ors de question.
Mal à l'aise face à mon mutisme, elle se lève.- Très bien, je vois, peux-tu me suivre ?
Je lui emboite le pas dans les couloirs. Elle me mène dans un petit espace avec du matériel médical, je m'assieds sur le fauteuil.
Elle effectue de nombreux prélèvement sanguins et me demande également d'uriner dans un petit pot.
Les tests terminés, j'enfile mon manteau m'apprête à partir.- Les résultats arriveront dans 3 heures environ, peux tu me laisser ta carte vitale ? Je te la rend quand tu reviendra si tu es pressée.
Je la remercie et sors du bâtiment pour me rendre au commissariat.
La chance est avec moi, il n'y a personne au guichet. Je m'avance prêt du gars et attend qu'il me remarque.
( policier ): Qu'est ce que tu veux petite ?
- Je viens signaler un viol.
- Ah oui ? Et celui de qui ?
- Je viens signaler mon viol.
Le policier me regarde, perplexe. Il se penche et sort une feuille.
- Lis ce papier et signes en bas.
J'effectue ce qu'il me demande et relève la tête.
- Tu m'expliques ce qui c'est passé ?
- Un homme m'a suivie en sortant du lycée, emmenée dans une ruelle et violée. C'est un trentenaire aux cheveux bruns et aux yeux marrons, je dirais qu'il mesure environ 1m80, il a une corpulence assez forte et a une cicatrice sous l'œil droit.
Il a abusé de moi sans mon consentement hier dans les alentours de 17h.- Pourquoi tu t'es pas débattue et n'as pas appelé à l'aide ?
- Je l'ai fait mais il m'a menacé avec un couteau !
Ma voix se perd dans ma gorge et je retiens mes larmes.
- Comment étais-tu habillée ? Tu as peut-être fait quelque chose qui lui a fait penser que...
J'écarquille les yeux, toute la colère enfouie en moi refait surface et se déchaîne contre lui.
- ALORS COMME ÇA UNE JEUNE LYCÉENNE QUI PORTE UN SWEAT EXTRA LARGE ET UN JEAN AURAIT AGUICHÉ UN MEC EN MARCHANT ?!
NON MAIS SÉRIEUX VOUS VOUS ENTENDEZ ? UNE FEMME QUI PLEURE ET QUI SUPPLIE D'ARRÊTER EST UNE FEMME QUI EN DEMANDE ENCORE ??- Calmez vous, je demandais seulement.
Un rire nerveux me secoue, je dois avoir l'air folle à m'exclaffer de cette manière au beau milieu du commissariat.
- Nous essaierons de créer un portrait robot à partir de ce que vous nous avez dis. Bonne journée mademoiselle.
Il se retourne et me laisse là, seule, encore une fois. Il va dresser un portrait robot ? Mon cul ouais je ne lui ais pas dis grand-chose et ça lui a suffit. Pourquoi ne m'entend t-il pas ? Pourquoi ignore t-il ma détresse ? Qu'il aille brûler en enfer.
Je sors du commissariat et vais chercher mes résultats qui ce trouvent être négatifs, au moins une bonne nouvelle aujourdhui. Je soupire et prends le chemin de la maison, les pensées brumeuses.
----------------------------
VOUS LISEZ
Le jour où tout a basculé
General FictionVickie est une lycéenne on ne peut plus normal. Un jour, en sortant du lycée, elle va vivre un évènement choquant qui va la bouleverser et entrainer des catastrophes. ------------ [Faite le 4 Mai 2020 mais corrigée les années suiviantes]