Oneshot numéro 1

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Salut salut, l'inspiration m'a rendu visite hier donc voilà un petit oneshot qui a germé dans ma tête à mon plus grand plaisir

Bonne lecture <3

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Artémis arpentait de long en large son jardinet à flanc de colline, faisant craquer sous ses pas la mousse défraichie et les branches sèches. Le paysage, sous ses pieds, était désolé, désolant. Ses tons jaunes et orangés faisaient penser à un lac de soufre, ou à la maigre végétation de la toundra. Coloré, mais désolant.
Ce devait aussi être l'avis des petites bêtes, à part peut-être celui des araignées que la jeune femme voyait courir sur le sol couvert de mousse.

Pourtant, elle n'avait qu'a lever le nez du sol pour découvrir, sur un coteau, une véritable forêt vierge d'herbe soyeuse, d'un vert pétillant, à quelques mètres seulement de l'endroit où elle se trouvait.

Elle marcha vers cette verdure qui attirait son regard, escalada la pente du coteau pour se retrouver près de la haie qui bordait le jardin. De là, elle pouvait voir tout son petit domaine, du moins, sa partie visible. Nue, défraichie, désolée, couverte de mousse, à défaut de gazon.

Se retournant vers la haie, elle écarta deux branches feuillues et se glissa entre les troncs noueux des buis entourés de lierre. Elle se retrouva ainsi dans un petit chemin caché dans les fourrés, si petit et si étroit qu'elle devait ramper en prenant garde à ne pas se faire happer par des ronces, présentes en abondance à cet endroit.

Le petit chemin sauvage l'amena bientôt au fond du jardin, dans sa partie la plus secrète car étant cachée par les buissons et les arbustes, elle était invisible depuis le bas de la petite colline.
Artémis se redressa, contemplant le paysage autour d'elle. L'herbe verdoyante lui caressait les mollets, autour, d'elle, aubépines, sureaux et merisiers montaient la garde, gracieux, formant comme un rempart autour de son petit sanctuaire privé.

Un éclat blanc, dans l'herbe, attira son regard. Se baissant, elle découvrit une pâquerette, petite fleur blanche et fragile au cœur d'un jaune d'or, plein de vie et de gaieté, tel un œil pétillant de malice qui semblait inviter la jeune femme à le cueillir.

Ce qu'elle fit, répondant à l'appel muet de la fleur. Son regard tomba sur une autre pâquerette un peu plus loin, puis une autre, et encore une autre. Invisibles depuis la position debout, elles étaient des dizaines ici, cachées entre les brins d'herbe, constellant le sol d'une myriade de flocons blancs et dorés.

Cédant à la tentation, Artémis en cueillit d'autres, et se trouva bientôt en possession d'un petit bouquet. Elle se releva, le serrant contre elle, et son regard azur se perdit dans l'immense ciel bleu, de la couleur de ses yeux. Au-delà du jardin, des branches de sureau toutes fleuries de blanc, il vagabondait, libre comme l'air.

Une corneille passa alors dans le champ de vision de la jeune femme, brassant l'air de ses ailes noires et poussant des croassements joyeux, brisant ainsi le silence jusqu'à présent total du petit jardin.
Et alors, ce fut comme si toute la nature se réveilla, d'un coup.

Les gazouillis des oiseaux se firent entendre dans le feuillage des arbres, et les bourdonnements des abeilles occupées à chercher du nectar se firent entendre près de ses oreilles.
Des petits papillons blancs papillonnaient, pour le dire ainsi, au-dessus des fleurs, jouant avec les doux rayons du soleil. L'air était stable et chaud, mais pas trop, pas comme en été, aux canicules. Agréable, en un mot.

Artémis ferma les yeux pour profiter de ce moment, laissant la douce tiédeur de l'air lui caresser les joues. Autour d'elle, le silence, sublimé par les doux et mélodieux bruits de la nature. Les rares sons humains qu'émettait encore la campagne s'étaient tus.

Alors que depuis le début de ce confinement, villes et villages semblaient s'endormir, leurs rues vidées de leurs habitants, la nature, elle, se réveillait, libérée des humains et plus belle que jamais.

Le printemps battait son plein. Chacun reprenait ce qui lui appartenait : la nature reprenait ses droits et la vie, son cours. Comme rien ne s'était jamais passé.

Comme si tout n'était qu'un mauvais rêve.



ArtBook du confinementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant