chapitre 2

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Le Passé Sombre


Adèle se leva le lendemain matin, le cœur lourd d'angoisse. Les mots de Théo résonnaient encore dans son esprit, un écho de la nuit précédente. Elle savait qu'une tempête se préparait. Les visages des personnages de ses romans prenaient vie dans son esprit, mais cette fois, l'histoire qu'elle vivait n'était pas fictive. Elle était en plein milieu d'un drame, avec des émotions brutes et des vérités douloureuses.

Elle se prépara avec soin, mettant une robe simple mais élégante qui accentuait sa silhouette. Elle avait toujours pensé que la façon dont elle s'habillait était un reflet de son état d’esprit. Aujourd'hui, elle voulait se sentir forte, prête à affronter les tempêtes intérieures de Théo. En sortant, elle emprunta le chemin vers le café où ils avaient convenu de se retrouver. Chaque pas résonnait comme un battement de tambour, la tension montant à chaque instant.

Le café, habituellement un lieu de réconfort, était devenu un espace chargé d'attente. Elle se força à sourire en entrant, son regard scrutant la salle à la recherche de Théo. Quand elle le vit enfin, assis à une table dans un coin, son visage était sombre, l'esprit visiblement ailleurs. En s'approchant, Adèle sentit son cœur se serrer. Elle savait qu’elle devait l'encourager à parler, mais comment aborder une douleur si profonde ?

« Théo, » commença-t-elle, prenant place en face de lui. « Comment tu te sens aujourd’hui ? »

Il leva les yeux, ses prunelles sombres remplis d'un mélange de gratitude et de peur. « Ça va… je crois, » répondit-il, sa voix presque inaudible.

Adèle hocha la tête, cherchant les mots justes. « Je suis là si tu veux parler. Je sais que tu traverses une période difficile. »

Il soupira, jouant nerveusement avec la tasse de café devant lui. « C’est juste… tout cela est nouveau pour moi. J’ai toujours gardé mes émotions à distance. »

Elle le regarda avec une intensité douce. « C’est normal d’avoir peur, mais je veux que tu te sentes en sécurité avec moi. Je suis prête à écouter, vraiment. »

Après une longue pause, Théo finit par murmurer : « Il y a des choses de mon passé que je n’ai jamais partagées avec personne. Des choses qui me hantent. »

Adèle, touchée par sa vulnérabilité, lui prit la main. « Je te promets que je ne te jugerai pas. Nous avons tous nos démons. »

Il inspira profondément, comme s'il rassemblait son courage. « J’ai perdu des amis. Certains à cause de ma négligence, d’autres par des choix que j’ai faits. » Ses mots étaient pesés, chacun chargé de souvenirs douloureux. « Je faisais partie d’un groupe qui organisait des concerts underground. Au début, c’était amusant, mais ça a vite dégénéré. »

Adèle écoutait attentivement, absorbant chaque mot. « Qu’est-ce qui est arrivé ? » demanda-t-elle, sa voix à peine un murmure.

« Nous avons été impliqués dans des affaires de drogue, » avoua-t-il, sa voix tremblante. « Des gens sont tombés, et je ne pouvais rien faire. Je n’étais pas en mesure de les aider. »

Une onde de compassion traversa Adèle. « Ce n’est pas ta faute, Théo. Tu n’as pas le pouvoir de contrôler les choix des autres. »

Il la fixa, les yeux remplis de douleur. « Mais je m’en veux. J’aurais pu faire différemment. J’aurais pu les sauver. »

Adèle se pencha en avant, cherchant à établir une connexion plus profonde. « Les regrets ne te définissent pas. C’est ce que tu choisis de faire maintenant qui compte. »

Il acquiesça lentement, ses yeux se remplissant de larmes. « Je veux être meilleur. Je veux ne plus être cette personne. »

Elle lui sourit, pleine d’espoir. « Tu es déjà sur la bonne voie. Regarde à quel point tu es ici, maintenant. »

Le silence s’installa un instant, mais cette fois, il n’était pas lourd. C’était un silence de compréhension mutuelle, un espace où ils pouvaient laisser leurs émotions couler librement.

« Je sais que je dois affronter mes démons, » continua Théo, sa voix plus forte. « Mais je crains que cela ne te fasse du mal. Je ne veux pas te perdre. »

« Tu ne me perdras pas, Théo. Nous allons affronter cela ensemble. »

Ils restèrent là, leurs mains enlacées, unis par une promesse silencieuse. Ce café, qui avait été le témoin de leurs luttes, devenait aussi le lieu où ils commenceraient à bâtir quelque chose de nouveau.

Adèle savait que le chemin serait long et semé d'embûches, mais elle était déterminée à marcher à ses côtés. Ensemble, ils apprendraient à se relever de leurs blessures, à transformer leur douleur en force.

Au moment où ils sortirent du café, le ciel s’assombrissait, mais Adèle sentit un nouvel espoir naître en elle. Les ombres du passé étaient encore là, mais elles ne définiraient plus leur avenir.





















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