BEDLAM (fr.)

7.

Je me rappelais vaguement m'être réveillé plusieurs fois dans la nuit à cause de voix en bas, mais elles étaient trop éloignées pour me tirer complètement de mon sommeil. J'aurais dû me rendre compte que quelque chose n'allait pas. Nous étions maintenant tous dans la pièce principale. Enfin, la plupart d'entre nous. Il était bien plus tôt que l'heure à laquelle nous voulions nous lever, mais Dustin nous avait réveillé de façon urgente.

« J'arrive pas à croire à cette merde ! » il cria, cognant le mur avec ses poings.

Gage, Austin, Elle et Caleb étaient partis. Mon cœur palpitait, mais j'essayais de calmer la situation. « Dustin, on doit garder la tête haute. Calme-toi. »

« Je ne vais pas rester calme parce que je sais que tu ne l'es pas non plus. Ils se sont foutus de nous. »

Otto était visiblement énervé. « J'arrive pas à croire que Gage est parti aussi. Il les connait à peine. »

« Je sais que c'est peu probable, mais ils sont peut-être partis chercher de la nourriture sans nous ? » demanda Xander innocemment.

« Mais, règle numéro une, ne pars pas sans le dire à quelqu'un ! Ça n'a aucun sens de partir sans nous le dire s'ils ne faisaient pas quelque chose de mauvais. » Dustin était échauffé. « Ils ont pris nos armes, nos bidons, notre nourriture, et la grenade, ils n'ont pas l'intention de rentrer. Ils ont le SUV et assez pour arriver où ils comptent aller. »

Otto frappa le baril de feu. Ash se dispersa. « J'arrive pas à croire qu'il soit parti comme ça ! Ça n'a aucun sens. C'est mon ami depuis des années ! »

Ava n'avait pas dit un mot. Elle était aberrée.

« Je déteste Elle, je déteste Austin, et je déteste Caleb ! Et que Gage aille se faire foutre ! » cria Riley. Ses mots résonnaient dans la pièce.

Voilà où nous en sommes, notre groupe réduit à six. Nous avions été trahis par nos propres amis. Par des gens dans la même situation mais si égoïstes qu'ils oubliaient l'éthique, nous laissant mourir. Nous avions à peine de la nourriture. Ils avaient seulement laissé le couteau de Ava, et deux armes : la mienne et celle de Xander. J'étais proche de la rupture. Ce serait quoi ensuite ? Tout était maintenant fichu ; faibles en nourriture, faibles en armes, faibles en moral. Je savais qu'une fin dramatique arriverait, mais je n'envisageais pas une fin comme celle-là.

Nous allâmes dehors à l'avant. Il restait toujours un petit espoir dans mon esprit, pensant qu'ils rentreraient peut-être, mais aussi tôt que je vis la porte d'entrée, je su que j'avais tort. L'énorme entrée en métal était détruite. Ils avaient foncé dessus avec la voiture, décidant d'ajouter de l'huile sur le feu en nous laissant complètement vulnérables.

« ... C'est pas croyable. »

Otto me réconforta, mais je savais qu'il était tout aussi touché. « Je vais enlever cette porte. J'aurai besoin d'aide, mais ça ne sera pas très compliqué vu que les charnières sont cassées. »

J'étais ailleurs, fixant la barrière cassée. Je n'arrivais pas à comprendre le niveau de méchanceté qu'il fallait pour faire ça. Je n'avais jamais eu un bon pressentiment sur chacun d'entre eux, mais je ne m'attendais pas à ça, surtout après que les choses se soient si bien passées hier soir.

Nous enlevâmes la porte en métal de la structure. Nous la renforçâmes avec des plaques de métal attachées avec des chaines. Ce n'était pas aussi solide qu'avant, mais c'était réparé. Dustin, Otto, et moi transpirions. Nous rentrâmes à l'intérieur et mîmes de l'eau à bouillir. La moitié du récipient était vidé du vol de la veille. Il n'y avait toujours aucun mot venant d'Ava, qui était assise dans un coin, mangeant une conserve d'haricots sans réel enthousiasme. Riley était à l'opposé, les bras tenants ses genoux. Xander pris les matelas improvisés de la chambre des traitres et les déplaça dans notre chambre – les coussins supplémentaires étaient un moyen de rattraper le confort qu'ils nous avaient volé.