Chapitre 5 : vous avez dit psychopathe ?

1.4K 60 7
                                    

J'ai passé tout mon weekend à la bibliothèque et lorsqu'elle fermait, je me réfugiais au restaurant, dans un recoin. Le bruit ne m'a pas empêchée d'étudier mais mes pensées vont tellement vers Sasuke que j'ai assimilé la matière très lentement.

C'est lundi matin, je suis réveillée depuis plus d'une heure alors que mon réveil doit sonner dans trente minutes. Je l'éteins et me lève du pied gauche : je suis fatiguée, j'ai peur de rater mon examen et je ne sais pas du tout comment je vais faire face à Sasuke, que ce soit à l'école ou au restaurant. Je me traine jusqu'à la salle de bain où je me débarbouille le visage et m'habille. Je prépare un petit-déjeuner pour Sasori et moi - des tartines et maïs grillés et un bol de soupe - et recouvre son repas afin qu'il reste au chaud. Je fais tout à la vitesse d'un escargot mais finis quand même par partir trente minutes à l'avance. L'école n'est pas encore bondée et il n'y a que les courageux qui sont présents, déjà occupés à réviser. Je m'installe et fais de même. J'enfonce mes écouteurs afin d'éviter le monde entier - oui, c'est une manière de fuir - et je m'y mets, très concentrée pour le coup. J'entends quelques bruits mais je ne relève pas la tête pour autant jusqu'à ce qu'on me tapote l'épaule. Hinata me salue discrètement avant de me laisser tranquille. J'aperçois alors Sasuke assis près de moi mais il n'a pas un regard pour moi (normal, hein). Naruto me fait un signe de tête pour me dire bonjour alors que le prof entre. On se lève pour le saluer et deux minutes plus tard, l'examen commence.

Sasuke et moi sommes les derniers à partir, comme d'habitude. J'aurai une moins bonne note pour cet examen mais je pense avoir la moyenne. A cause de la fatigue, je range mes affaires très lentement, à l'opposé de mon voisin qui est dehors trente secondes après avoir rendu sa feuille. Je réprime un soupir et sors, les pieds aussi lourds que du plomb. J'ai l'impression d'avoir définitivement cassé quelque chose avec Sasuke et je m'en veux terriblement. Je devrais juste lui courir après et dissiper le malentendu mais je n'en ai pas la force. La fatigue, les examens et ce qu'il s'est passé à l'appartement ne m'incitent pas du tout à aller de l'avant.

L'école est déserte, je prends mon temps jusqu'aux casiers où j'échange mes chaussures. C'était le dernier examen et je n'arrive même pas à me réjouir. Je m'assieds sous le porche et pose ma tête sur mes genoux. Je n'ai aucune envie de rentrer, je ne veux pas aller au restaurant et encore moins à l'atelier.Je me rends compte que j'aurais juste voulu passer la journée avec Sasuke, à lui raconter des blagues pourries, à rire et lui balancer de la neige. J'entoure mes jambes de mes bras et me balance doucement. J'ai dû être autiste dans une autre vie. En attendant, je ne sais pas quoi faire de ma vie et c'est un brin pathétique. Des bruits de pas me parviennent et quelqu'un s'installe à côté de moi. Cher inconnu, tu as TOUT le porche, pourquoi venir t'asseoir à proximité de moi ? Je relève péniblement la tête pour intimer à ce camarade de bouger mais je me stoppe net dans mon élan quand j'aperçois la silhouette de Sasuke. Il me domine de toute sa hauteur tout en regardant devant lui. Je détourne aussitôt les yeux et m'appuie sur mes mains afin de paraitre un peu moins bizarre. Il ne pipe pas un mot et ça me fait presque peur. C'est habituel mais le contexte ne s'y prête pas. Ca serait le bon moment pour m'excuser, non ? Je respire un grand coup. Un, deux, trois ! J'ouvre la bouche et me tourne vers lui. Je me dégonfle ; il me fixe de ses grands yeux noirs.

- Je...je tente une première fois.

Je baisse les yeux face à son regard de pierre et son visage impassible.

- Je suis désolée pour ce weekend, c'est un malentendu. J'en avais pas contre toi. Vraiment, pardon, je murmure d'une traite, la tête face à mes pieds.

Contre toute attente, il se lève sans un mot. Je déglutis et ose relever la tête. Lorsque j'aperçois sa main tendue vers moi et son doux sourire, la fatigue et les mauvaises pensées disparaissent comme par enchantement. Un large sourire fend mon visage et j'attrape ses doigts pour me relever. J'adore ce garçon. Il a une communication non verbale totalement incroyable. Surtout qu'il ne lâche pas ma main. Je suis tellement soulagée et heureuse que je pourrais me laisser aller contre son épaule mais je me contente de sa main de géant. C'est déjà beaucoup venant de sa part. J'ai l'impression de vagabonder dans les rues et les parcs mais Sasuke finit par s'arrêter devant une sorte d'enclos. Je me résigne (malheureusement) à lâcher sa main et m'approche. Ma bouche s'ouvre sous le coup de la surprise et je trépigne comme une petite fille. Il y a des biches absolument partout et on peut entrer pour les caresser et les nourrir.

Flamant roseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant