Chapitre 2

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Un matin. Encore. Je suis réveillé depuis déjà plusieurs minutes, mais je ne bouge pas. J’attend encore le moment ou ma mère passera la rideau qui me sert de porte, et qui caressera mon dos en me chuchotant qu’il faut que je me lève. A ce moment là je ferai semblant de dormir encore un peu, jusqu’à céder par ma bonne conscience.

Et, oui, malgrés mon âge ma mère continue de venir, car dans sa tête je ne suis pas capable de me réveiller tout seul. Mais elle se trompe; J’arrive à me réveiller, mais pas à me lever, surtout quand je sais que je vais passer une journée interminable dans un lieu que je hais. Encore une fois, comme tout les jours, je fréquentais des gens que j’appel “amis”, alors que je n’ai aucun attachement particulier. Je sais, c’est méchant de ma part. Mais quand on s’est fait rabaissé, utiliser, manipuler, insulté, frappé, et fait croire à de fausses choses, alors ouais, je limite mes relations à “connaissance”.

“-Grey? C’est l’heure de se lever.”

Je ne bouge pas. J’ai pas envie de bouger. J’ai pas envie d’aller dans cette prison ou on reste assis pendant des heures, et ou les seuls moment dehors sont agité et bruyant. Plus les secondes passe, plus ma mère essaie de me secouer. C’est à ce moment ou je cède, et ouvre les yeux. Je grommele.

“-C’est bon, j’arrive…”

Je la sens partir, et quitter la pièce. Je me lève, le corps mou, et cherche mes vêtements dans cette pièce plongée dans le noir. Quand je les trouve, je les prend et va vers ma salle de bain. Je ne me regarde pas dans le miroir, sachant d’avance que, comme tous les matins, je me trouverais hideux.
Mes proches me disent que j’ai un corps de rêve, de mannequin, que je suis magnifique. Mais moi je me trouve horrible. Mes cheveux partent dans tous les sens, et mon visage est cerné, accompagné de taches de rousseurs ignoble. Je me hais tellement que je ne prend plus soin de mon corps. De toute façon, les autres continueront de le critiquer.

Chaque matins, j’ai trente minutes pour me préparer et rejoindre l’arrêt de bus. Et chaque matin, ils passent trop vite. Sans que je me rende compte de rien, je suis dans le transport, les écouteurs dans les oreilles. Un arrêt passe et de nouveaux élèves montent, puis un autre, un dernier, et on arrive.
Je suis toujours à l’avant du bus, car au fond il y a trop de bruit. Pourtant, même à cette place je fais toujours en sorte de sortir dans les derniers. Je regarde par la fenêtre; La nuée d’adolescent marche vers le portail grand ouvert. Ils sont joyeux. Je me demande comment ils font pour être si heureux, d’entrer dans ce genre d’endroit. Certains diront <<C’est parce qu’on est content de voir nos amis!>>. Sauf que, moi, j’ai pas d’amis. Rien ne m’attache à cet endroit déjà bien lugubre à mes yeux.

Je descend, et marche comme les autres vers l’entrée, en prenant mon temps. Je me sens vide, sale, perdu. Je ne me sens pas humain. Mon coeur bat et mon corps fonctionne, car il à était conçu pour ça, pas parce qu’il en a envie. Je suis une machine, un objet. J’ai été programmé pour me lever et aller ici tous les matins.

J’entre, et mes amis me saute dessus en riant. Je souris, comme j’ai maintenant l’habitude de faire. Je souris, je ris, je parle. Je joue si bien mon rôle d’acteur, que même mes parents ne voient rien quand je fais semblant. Dois-je être fier? Je ne sais pas. Je ne ressens aucune fierté à ma vie car quoi que je dise ou fasse, tout semble nul, moche, ridicule et inutile.

Je dois sans doute être destiné à être sous-coté, pour refléter la lumière sur les autres.

Ils étaient des masquesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant