La dresseuse de dragons

Chapitre 8 ~ Derney

Nyck cligna des paupières, abasourdi. Pourquoi ? Et surtout comment ? Lorsque Derney avait fouillé ses poches, le médaillon ne s'y trouvait pas et voilà que Nyck le retrouvait exactement au même endroit ! Mais s'il pouvait s'en servir pour communiquer avec Lysian, alors il ferait mieux de se poser les bonnes questions.

Le jeune voleur tenta de rassembler toutes les informations qu'il possédait. Un certain Derney l'emprisonnait en compagnie d'étranges créatures. Il avait procédé à un « test » et sa main s'était éclairée en bleu avant de se faire conduire vers une nouvelle cellule. Sa seule chance de s'échapper était cet étrange médaille magique qu'il avait volé à la princesse Tennia.

Ça ne l'avançait en rien. Exaspéré, Nyck entreprit d'observer les occupants des cellules voisines. Celle en face de lui était d'une étrange teinte rouge sang. Elle n'avait pas de dents ni d'yeux, mais à part ça son visage était humanoïde.

Derney créait-il des monstres à cet endroit ? Nyck allait-il finir sa vie affreusement déformé, contraint de se battre pour un inconnu ?

Il frissonna. Le poids rassurant du médaillon le calma peu à peu. Il ignorait pourquoi cet objet lui inspirait autant de calme, mais cela l'aidait beaucoup.

Quelques heures plus tard, une des hideuses créatures se présenta à lui. Il grogna quelques mots et sortit Nyck de la cellule. Le monstre le conduisit jusqu'à la même salle que quelques heures auparavant. Derney s'y trouvait, une longue lance à la main. Ses longs cheveux bruns étaient retenus sur sa nuque.

-Bonjour, Nyck, dit-il de son insupportable voix mielleuse. Ne t'inquiète pas, je ne vais rien te faire. ( Il se tourna vers le monstre ) Gernek kelru !

Celui-ci sortit une épée de son fourreau et la tendit à Nyck tendit que Derney faisait tournoyer sa lance. Le voleur comprit avec horreur qu'il allait devoir le combattre.

Derney attaqua le premier et Nyck para maladroitement. Il tenta alors un coup que Derney évita d'un bond sur le côté. Nyck haletait déjà. Son champ de vision rétréci par son unique œil ne lui permettait pas de prévoir les attaques de l'ennemi, mais il était lui aussi à moitié aveugle. Derney se mouvait avec une grâce et une rapidité déconcertante. Il ressemblait à un chat dans sa manière d'éviter les coups et dans sa souplesse.

Au bout de quelques minutes, Nyck ne vit pas la lame de Derney fendre l'air vers sa droite et celle-ci s'enfonça dans sa chair. Le voleur poussa un cri de douleur et posa ses mains sur la plaie. Le sang coulait abondamment.

Derney éclata de rire et Nyck le haït plus que jamais. Mu par une énergie soudaine, il empoigna fermement la garde de son épée et s'élança vers l'ennemi en poussant un cri de rage. Derney évita le premier coup, mais le deuxième était si précis que l'épée s'enfonça dans son thorax. Nyck lâcha alors son épée, abasourdi. Que venait-il de faire ?

À sa grande surprise, Derney éclata de rire et sortit la lance de son torse d'un coup sec.

-Oui quelques expériences me rendent plutôt résistant !

Soudain, Nyck sentit sa tête lui tourner et sa vue se brouilla. Sa blessure le faisait souffrir.

*****

Derney ordonna à un garde de s'occuper de lui. Il lissa ses cheveux de la main et s'éloigna à grands pas. Il marcha quelques minutes avant d'arriver dans une petite salle.

Les murs en pierre étaient étaient arrondis, de sorte à donner une impression d'enfermement, renforcé par l'absence de fenêtres. Seules un table et une chaise constituaient le mobilier.