La Fusillade.

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   Lisbon était en train de remplir de la paperasse en attendant le mandat nécessaire pour arrêter le principal suspect de l'affaire en cours, Ilan O'Shain. Il était suspecté d'être le sniper qui avait tué une bonne dizaine de personnes ces dernières semaines. Les autres membres de l'équipe s'occupaient de la même manière et Jane, ben, personne ne savait où il était, comme souvent.

   Teresa fut tirée de son dossier au bruit d'un coup de feu. Sans hésiter une seconde elle sortit son arme et rejoignit son équipe dans l'open space.

<< C'était quoi ça ? Qu'est ce qu'il se passe ?, demanda-t-elle.

- Un coup de feu, et ça venait de cet étage., répondit Rigsby, sur le qui-vive.

   L'alarme retentit et d'autres coups de feu se firent entendre. Ilan O'Shain débarqua dans la salle en tirant sur tout ce qui bouge, fou furieux d'avoir été démasqué par le CBI.

   Lisbon se cacha derrière un bureau et vit Van Pelt tomber à terre, blessée. Elle chercha le suspect mais ne put qu'entendre d'autres coups de feu un peu partout autour d'elle. Elle chercha instinctivement Jane des yeux et c'est alors qu'elle commença à paniquer. Il n'était nulle part où des gens bougeaient encore.

   O'Shain continua son petit carnage dans d'autres pièces, il était un très bon tireur et les agents avaient du mal à se cacher de lui. Une ambulance fut appelée pour les quelques blessés et Lisbon, malgré le danger, se leva et commença à chercher son consultant dans tout l'étage, mais pas une trace de Jane.

   Des cris retentissaient de tous côtés et finalement Cho parvint à mettre un terme à cette horreur en touchant Ilan à la tête, malgré la blessure à la cuisse qu'avait reçu l'agent. Il tomba raide mort. Les autres agents se concentrèrent sur la vingtaine de blessés et la demi-douzaine de morts tandis que Teresa continuait de chercher, de plus en plus affolée. Ne faisant pas attention aux gens qui circulaient, elle se cogna à un homme qui semblait tout aussi désespéré qu'elle. Elle leva les yeux pour s'excuser et ne put contrôler la vague de joie et de soulagement qui s'empara d'elle en reconnaissant son consultant. Ce dernier en la voyant la serra fort dans ses bras, des larmes coulants à flot sur ses joues.

- Lisbon ! J'ai eu tellement peur ! J'ai cru que vous étiez blessée, ou pire, je vous ai cherchée partout!

- Et vous alors ! Je ne vous trouvais nulle part ! J'ai cru que j'allais finir par retrouver votre cadavre dans un coin, criblé de balles... Ne disparaissez plus jamais, vous m'entendez ?, dit-elle à moitié heureuse à moitié en colère.

   Le consultant ne put retenir un léger rire. Il était sorti se dégourdir les jambes et avait entendu des coups de feu provenant de l'intérieur du bâtiment. Il n'avait pas osé entrer avant la fin de la fusillade et n'avait pas trouvé Lisbon une fois retourné à l'intérieur. Il l'avait cru morte...

   Ils mirent fin à l'étreinte et se regardèrent un moment, assez gênés.
Puis Jane s'approcha de Lisbon et l'embrassa. Elle fut d'abord surprise mais répondit au baiser, elle avait attendu cet instant depuis longtemps et même si ce n'était pas le lieu ni le moment d'embrasser quelqu'un, elle était infiniment heureuse et rassurée de savoir Jane en vie.

   Ils se separèrent au bout de quelques instants. Ils en avaient oublié toute la scène de blessés et de morts, et de peur qui se déroulait autour d'eux. Ils n'y avait plus qu'eux, ces deux âmes tourmentées  qui ne pouvaient vivre l'une sans l'autre, qui s'étaient attendues pendant une éternité et qui enfin s'étaient trouvées.

- Lisbon... Je vous aime..., avoua Jane à voix basse.

- Moi aussi..., répondit elle avant de se coller au corps du blondinet de nouveau.

- Ne me faites plus jamais une peur pareille, Jane. Jamais.

   Il ne répondit pas. Entre eux, les mots étaient souvent inutiles. Jane avait ressenti le besoin de dire ces trois mots, mais tous deux savaient déjà ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre à partir du moment où Jane avait posé ses lèvres sur celles de Lisbon. Ils s'étaient tous deux rendus compte qu'ils auraient dû franchir cette ligne qui les séparaient de leur amour depuis des années.

   Aujourd'hui, ils auraient pu se perdre à jamais sans avoir exprimé à l'autre, que ce soit par les gestes ou par la parole, ce qu'ils ressentaient depuis trop longtemps.

   Aujourd'hui, ils avaient failli perdre leur amour.

OS THE MENTALIST Où les histoires vivent. Découvrez maintenant