Chapitre 2 : L'avion.

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Dans la salle d’embarquement, il n’y a presque personne. Ce qui me fait peur encore plus, parce que déjà que je ne supporte pas un avion plein alors un avion vide je ne vous dis pas. J’aurai voulu tous pleins de bébés qui pleurent même si je m’en plains toujours. Mais là c’est différent, parce que j’ai besoin d’être distraite et avec la chance que j’ai, je ne vois aucune distraction autour de moi. Je suis placée en classe économie et attend mon tour. Les portes pour accéder à l’avion sont toujours fermés, et j’envoie mes derniers messages avant d’éteindre mon téléphone et le ranger dans la poche de mon jeans. Je fouille mon sac à la recherche d’un papier et d’un stylo mais rien, alors j’abandonne l’idée de dessiner. Oui parce que j’adore dessiner, et sans vouloir me vanter, on me dit que j’ai un réel talent. Je vide mon sac, le range, le vide et le range à nouveau. Je stress, mes mains tremblent et je suis nauséeuse. Alors je retourne aux toilettes pour la quatrième fois en moins de trente minutes. Je m’enferme dans la cabine et rallume mon téléphone, appelle Jordan, mais rien. Il m’envoie sur la messagerie et mon coeur rate un battement. Je ne sais pas comment il va, sûrement mal mais j’ai besoin qu’il me le dise, pas qu’il se renferme. Je le rappelle et là son téléphone est éteint. Il a dû se douter que j’allais l’harceler. Après le « bip » de la messagerie je lui laisse un message, qu’il me rappelle quand il se sent mieux. Que je l’aime et qu’il me manque déjà. Je raccroche et la seconde suivante un homme parle dans le micro nous avertissant que les portes sont ouvertes maintenant et que l’embarquement dans l’avion peut se faire. Je sors de la cabine, vérifie que mon rouge à lèvre a gardé sa couleur vive, ajuste ma chemise blanche coincée dans la ceinture de mon slim et sort des toilettes. Je vais vers l’hôtesse, pour qu’elle scanne mon billet et en voyant ma main trembler, elle me sourit chaleureusement.

« Voyagez-vous pour la première fois mademoiselle ? » Son sourire est beau, voir même magnifique. Ses dents sont proportionnellement alignées et ... Wow Jillie ressaisit toi. « Euh ... Non mais seule, oui. » Elle scanne mon billet et me le rend « Tout se passera bien. Je ne veux pas vous inquiétez plus mais l’ordinateur me dit qu’il y a déjà une personne qui a réservé votre place dans l’avion. » Ok ça doit être une blague. Une blague vraiment pas drôle mais une blague. Si je rate cet avion, je rate ma rentrée. « Quoi ? » Elle ne sourit plus, murmure dans l’oreille de son collègue, reprend mon billet et disparait derrière les portes. Wow x2. J’ai vraiment la poisse, ce n’est pas possible. Alors j’attend dans un coin, et dix minutes plus tard, il ne reste plus personne dans la salle d’embarquement mais le problème c’est que l’hôtesse n’a toujours pas ramener mon billet. Quinze minutes avant le décollage, rien. Dix minutes, toujours rien. Les portes s’ouvrent seulement les cinq dernières minutes et je me relève directement. Elle arrange sa jupe et vient vers moi. « Il y a juste un problème d’emplacement. Mais le problème devrait être réglé. Suivez moi s'il vous plait. » Et son sourire réapparait sur son visage et je soupire, soulagée, récupère mes sacs et la suit. Elle marche beaucoup trop vite, ses talons hauts claquent le sol violemment et prie pour elle qu’ils ne se cassent pas.

Je rentre dans l’avion et elle me montre un siège de la classe buisness et me demande de m’asseoir, je fais ce qu’elle me demande.

« Madame, je n’ai payé qu’un billet classe économique, je n’ai pas les moyens pour -» Le rire du garçon assis à la même ranger me fait taire directement. La ferme Jillie, tu t’enfonces. « Je sais mademoiselle, mais il n’y a pas de place en éco donc vous voyagerez ici. » Cette femme sourit toujours je crois. Je l’imagine entrain de pleurer et me mord la lèvre pour ne pas rigoler. Je lui dis oui de la tête, pour lui faire comprendre que je suis d’accord et elle va dans la cabine. J’enlève ma veste, me relève, prend mon sac et pose le tout dans le porte bagage au dessus de ma tête. Je me rassois, attache ma ceinture et prend deux médicaments, pour éviter le plus possible mes crises et dormir tout le voyage. Les hôstesses décrivent le vol pendant que le pilote démarre les moteurs. J’arrête de respirer. Je ferme les yeux et prie que tout se passe bien. Je sens l’avion tourner à gauche sous moi et ferme mes doigts autour de mes genoux. J’essaye de repenser à tous mes bons souvenirs en France, avec mes parents, ma soeur, London ou encore Jordan ; mais rien ne me vient à l’esprit. L’avion accélère, tout comme ma fréquence cardiaque et je ferme fort les yeux, je remonte mes mains sur mes cuisses et les griffe à travers mon jeans. En fait je ne ressens pas la douleur mais je sais juste que je dois me compresser au maximum pour ne pas pleurer ou crier. Je suis comme ça, j’ai pas toujours été comme ça en fait. Seulement depuis l’age de mes dix ans quand on avait prit l’avion avec mes parents et qu’il y avait des orages ce jour là. L’avion était en turbulence et les cris des enfants m’avaient effrayés. Je pleurais me disant que l’avion allair se crasher et qu’à 99% on allait tous mourir. Puis j’ai grandi  mais ma peur n’a pas changé. J’ai toujours autant peur de l’avion et me sentir a des km au dessus du sol me rend folle. L’avion va de plus en plus vite sur la piste, et je me mord la lèvre. A la seconde où je nous sens quitter le sol, je lui tiens le poignet. A l’homme qui est assis à côté de moi je lui tiens le poignet sans contrôler mes gestes et quelques secondes plus tard, je sens sa main tourner sous la mienne et il lie nos doigts. Je ne ressens rien, juste que je dois encore plus serrer sa main dans la mienne pour ne sentir que cette douleur à la main et non l’avion monter dans les airs...

L’avion commence à se stabiliser, sa poigne sur ma main se fait moins dur et j’ouvre lentement mes yeux, je regarde nos mains puis lui. Je la retire directement et regarde sa main. A cause de la marque de mon ongle, il saigne. Je sens son regard sur moi et m’excuse sans le regarder. « Ce n’est pas grave » Sa voix est douce. Je relève doucement mes yeux et le regarde. « Je ... Je suis vraiment gênée. Pardonnez moi de vous avoir fait mal, vraiment. » Il sourit et mon estomac se retourne. Il a un sourire, plus beau que celle de l’hôtesse. Je détourne vite le regard et me lève, prend mon sac du porte bagage et me rassoit. Je l’ouvre et en retire une petite boîte de pansement. J’en sors un et le colle sur sa petite blessure. Je n’ai pas le temps de réaliser qu’il se met à rigoler. Je regarde la boîte et me demande comment je peux sauter le plus rapidement possible de l’avion. Bordel. Les pansements sont roses avec des pancakes de toutes les couleurs dessus. Je n’ose même pas le regarder, range ma boîte et ferme vite mon sac. « Ne sois pas timide, je l’aime bien. » Je le regarde, je veux lui demander si il est sérieux mais l’hôtesse met sa main sur mon épaule et je tourne la tête pour la regarder. « Mademoiselle, il y a une place de libre en économie qui se libère, un passager ne se sent pas très bien donc on prefère le mettre à votre place si ça ne vous dérange pas. » Et il intervient, à ma place. « Elle ne se sent pas bien non plus, vous n’avez qu’à lui trouver une autre place. » Je reste bouche bée. L’hôtesse est mal à l’aise et je peux m’empêcher de lui sourire. «  C’est correcte madame, je vous suis. » Elle me regarde timidement puis l’homme assis à côté de moi. Il ne dit rien et regarde par le hublot. Je prend mes sacs et va au fond de l’avion, m’installe et après quelques minutes, les écouteurs à mes oreilles, je m’endors.

« Je n’aurai jamais cru qu’un pansement rose allait changer ma vie. » -Lui.

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