chapitre IX

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Je me pose devant la plaque de cuisson en attendant que cela soit prêt et réfléchi à ce qu'il a dit. Comment on ne pourrait pas venir en aide aux autres après ce que j'ai fais, c'est comme un moyen de me racheter pour cette erreur qui m'est impardonnable. Chaque nuit, ça tourne en boucle dans ma tête sans pouvoir penser à autre chose.

Le minuteur sonne et me sors de mes pensées, j'éteins le feu et sers le plat dans deux assiettes puis met la table. Je me dirige vers ma chambre et toque à la porte, il répond d'une voix à moitié encore endormie.

- C'est prêt. Susurrais-je pour ne pas trop être brusque dans son réveil

Il acquiesce d'un hochement de tête et se lève doucement de mon lit puis vient me rejoindre à la cuisine. Le repas se fut dans le silence en s'adressant à peine un ou deux regards lorsqu'il casse soudainement le silence étouffant.

- Merci au fait. Personne n'aurait fait la même chose que toi surtout après le comportement que j'ai eu en vers toi. Tu ne le méritais pas mais je n'avais pas l'habitude que quelqu'un me résiste et-- 

- Faut croire qu'il faut bien un début à tout. Rétorquais-je en le coupant avec un sourire

- Oui mais ce n'est pas tout.

- Comment ça ? M'intriguais-je

- Les gars m'avaient lancé un pari, je devais te faire tomber amoureuse de moi. M'avoua-t-il

- Mmmmh, je vois. Et d'après toi, est-ce que tu étais bien parti ? Questionnais-je rhétoriquement

- Je sais que je ne suis qu'un connard pour toi pas la peine de le répéter, j'ai compris.

- Tu veux savoir pourquoi tu en ai un ? Tout d'abord car tu te crois supérieur aux autres et irrésistible. Mais la raison pour laquelle, tu es un connard fini, c'est que tu ai osé me manipuler pour arriver à tes fins en sachant très bien ce que j'avais subi ! M'emportais-je

- Bon d'accord, j'avoue que ce n'était pas très malin de te manipuler sur ça.

- Pas très malin ? Tu te fous de ma gueule ? Des fois, je me demande si tu sais vraiment ce qu'il s'est passé là-bas !

Il ne répondit rien et baissa la tête n'osant pas croiser mon regard.

- C'était du bluff, je ne sais rien de ce qu'il s'est passé, je ne sais où. Je me suis dit qu'une fille comme toi cachait forcément quelques choses et j'ai eu raison mais j'ai strictement aucune idée de ce qu'il t'est arrivée.

- Attends, tu me fais marcher ? Bégayais-je en lâchant ma fourchette

- Pas du tout. Je suis désolé de m'être servi de toi...

- Dégage de chez moi ! M'énervais-je

Une expression d'étonnement s'affiche sur son visage face à ma réaction. Il se lève et essaie de se rapprocher de moi me voyant trembler. 

- Je suis vraiment désolé, Mia. Je ne--

Je sens ma respiration se saccader et les larmes couler le long de mes joues. J'ai de plus en plus de mal à respirer et essaie de lui faire comprendre que je fais une crise d'angoisse. 

- Chris...crise...je fais...une crise d'angoisse. Essayais-je de parler

Il passe son bras sous mes jambes et mon dos et me dépose sur le canapé. Il s'agenouille en face de moi en me tenant les mains.

- Regarde-moi, respire doucement, fait comme moi. Répliqua-t-il en essayant de me calmer

Une fois la crise un peu près calmé, il me fait signe de m'allonger et se dirige vers la cuisine. Il mouille une serviette et revient vers moi pour me la poser sur le front. 

Après quelques minutes, je me redresse et voit qu'il est toujours là me fixant d'un air inquiet.

- Je suis vraiment désolé, j'ignorais que--

- C'est pas grave, personne n'est au courant... Répondis-je plus calme

- Tu devrais en parler à quelqu'un, je ne sais pas de quoi il s'agit mais ça à l'air de te ronger de l'intérieur et ce n'est bon pour personne de vivre comme ça.

- J'ai tué quelqu'un. Soufflais-je soudainement

Il me regarde à deux fois avec des gros yeux n'étant pas sûr d'avoir bien entendu.

- Ça s'est passé un soir de fête, une fête à laquelle je n'aurais même pas du être présente puisqu'elle était pour les terminales mais ma meilleure amie m'a convaincu d'y aller avec des amis à elle qui pouvait nous faire entrer. On y est donc aller, on a dansé mais on a aussi beaucoup bu jusqu'à ce que ce ne soit pas que l'alcool... Un mec de la soirée bien plus âgé que les autres avait mis de la drogue dans mon verre et m'a emmené dans une chambre à part pour me violer. Quand je me suis réveillé, j'étais nue et à bout de force. J'ai réalisé ce qu'il s'était passer et j'ai essayé de m'enfuir mais il m'a poussé par terre et a essayé de m'étrangler. J'ai rassemblé toutes mes forces pour le repousser et je lui ai mis un coup de pied dans le ventre. Mais sa tête a cogné contre le coin d'un meuble et il a fait une hémorragie externe. Il a suffit seulement de plus de deux minutes pour qu'il se vide de son sang et meurt... Clarifiais-je le cœur serré en me remémorant la scène

Les larmes coulaient le long de mes joues sans que je ne puisse rien contrôler.

Christoffer Schistad ~ Fanfict SkamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant