Eclats

3.

La musique couvre tout le reste. Le son pulse dans sa tête, dans sa poitrine, dans son corps tout entier. Elle se sent bien. Dans le noir, elle hurle avec les autres des paroles qui n'ont plus aucuns sens, ils suffit juste de crier tout ce qu'elle ressent, de hurler à s'en briser la voix. Elle se laisse emporter, suit le rythme qui emplit toute la pièce. Il fait chaud, il fait sombre, elle n'a plus vraiment toute sa tête, elle heurte d'autres corps en sueur, aperçoit d'autres peaux qui brillent dans le noir, puis ferme les yeux pour ne plus rien voir, oublier. Se laisser aller.

Elle se retourne lorsqu'une main se pose sur son épaule, un garçon lui sourit et elle lui sourit aussi, il se rapproche et elle ne le repousse pas. Ils dansent serrés l'un contre l'autre, enlacés, de plus en plus proches, jusqu'à ce que leur lèvres se touchent. Elle ne connaît pas son nom, ne connaît pas son visage. Pourtant elle se laisse emporter, le laisse la toucher, l'embrasser à n'en plus pouvoir respirer. Elle perds la tête et ne se pose plus aucune question. Pour l'instant, seul compte le présent.

Elle se souviendra le lendemain, peut être avec un peu de honte. Elle se souviendra qu'elle a laissé un parfait inconnu coucher avec elle et dormir à ses côtés. Elle se souviendra de cette nuit chaude où le temps semblera s'être arrêté. Et elle ne regrettera pas, malgré tout.