iii

140 30 10
                                    

ANA, elle portait toujours de ces salopettes amples, de celles qu'on met pour le bricolage, la peinture ou le ménage. Jamais je l'ai vu sans, avec des mots, des heures de colles, parce qu'en sport "faut venir en jogging miss", oui, mais jamais sans sa salopette.

ANA, elle en avait de plein de couleurs, une rose, l'autre grise, celle la bleue, même une noire pour les jours de pluie, ANA elle s'habillait de temps, de nuage et d'ouragan, elle est tout ça à la fois, ANA.

ANA, chaque mois, elle trouvait des chaussures différentes, des sabots, des baskets, ou des ballerines, ça lui allait bien, à ANA, mais elle les usait jusqu'à la corde quand venait le trente-et-un.

ANA, elle mettait des vieux t-shirts délavés, le genre de trucs piqués aux grand-pères, quelque sois la saison, elle arrivait tranquillement en manches courtes pour s'arrêter devant la grille, l'air rêveur à chercher les ouvriers qui l'ont construite entre ses barreaux.

ANAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant