24 heures plus tôt

34 10 8
                                    

PDV ALEXIS

Vingt-quatre heures plus tôt.

" Je vais payer pour lui aussi, dis-je au serveur en sortant deux billets que je dépose sur le bar, Merci, il était super le service."

Je me lève, attrape la veste de l'ivrogne que j'enfile sur moi avant de pousser la porte pour sortir du bar.

Il fait toujours aussi froid, c'est incroyable même moi, je me demande comment je fais pour réussir à vivre dans de telles conditions, rien est réuni pour me donner l'envie de continuer à vivre.

C'est vrai quoi je suis un meurtrier et un voleur, je dirais même fugitive, mais la police préfère me faire passer pour un martyr plutôt qu'un coupable. " Oh, le pauvre Alexis, sa maladie ne fait que de lui gâcher la vit, si seulement il y avait un remède afin de le libérer de ce fardeau, on lui donnerait tout de suite." Je sais pas si c'est ce que pensent les policiers mais en tout cas je suis sûr que c'est ce que Clavinsky dirait à mes parents si j'étais encore là.

D'ailleurs ces deux la, on dirait qu'ils commencent à me manquer, j'ai une photo d'eux rangée délicatement dans mon passeports que j'ai glissé dans la poche de la veste que j'ai piqué à l'ivrogne. Je sais, vous me direz que voler, c'est mal. Mais quand on a qu'une seul chose à faire dans sa vie c'est à dire survivre le reste on s'en fou. De plus il m'a laissé son porte-monnaie avec quelques billet à l'intérieur de quoi tenir quelques temps. Il faut que je me trouve un hôtel afin de pouvoir passer la nuit au chaud et avoir un peu de baume au cœur, ça serait comme une étincelle dans le néant éternelle.

Ça fait déjà presque trois heures que je marche et la faim, la soif, la fatigue, le froid, plus le temps passe et moins je supporte. Je me bats pour survivre, mais au fond, j'espère que la mort viendra me chercher comme ça je ne ferait plus de mal aux autres et tout se passera pour le mieux sans moi.

Enfin, une lumière ! Je ferais bien de me rapprocher pour savoir ce qu'il en est. J'avance de quelques pas et l'espoir de trouver un hôtel fut réduit à néant, c'était qu'un vulgaire endroit ou il servait des boissons chaudes et des oeufs au plat réchauffé au micro-ondes avec une tranche de bacon et une saucisse tellement horrible qu'elle donne l'impression d'avoir déjà été mâché.

J'allais souvent dans ce genre d'endroit avant avec mes parents, c'est peut-être pour ça que je ne supporte plus le fait de les voir. Je suis resté dix bonnes minutes à regarder l'enseigne du café en train de briller. On était en hiver et donc le soleil se couche-tôt, j'adore la nuit. Même s'il fait froid la beauté du ciel et de toutes ces étoiles qui brilles simultanément ça ne me laisse pas indifférent du tout.

Une grosse voix grave retentit de derrière moi alors que j'ai repris mon chemin. Je me retourne vite fait pour voir qui m'appel. J'hésite, mais cet homme me rappelle quelqu'un, pourquoi il court vers moi. Bordel, c'est l'ivrogne, le Barman à dû lui dire que je suis partie avec sa veste. Mon Dieu si il me rattrape je vais passer un sale quart d'heure, quoi que en vrai je m'inquiète beaucoup plus pour lui que pour l'œil au beurre noir qu'il pourrait me faire.

Je me mets à courir à toutes vitesses pour tenter de semer ce pauvre gars, mais l'imbécile que je suis trébuche sur un caillou et tombe la tête la première. Je me protège le visage avec les mains, mais je me demande ce qui va protéger se type... De moi.

"Bon, je ne vais pas te faire de mal gamin, je vais juste récupérer ma veste et tout ira bien ! Il tire violemment la veste que je lui tends timidement. Et refait plus ça, voler, c'est mal trouve toi un travail plutôt."

Ce vieux con est repartie aussi vite qu'il est arrivé, il est remonté dans sa vieille bagnole et à démarré sans se retourner.

Putain, on se caille ici, je vais dormir dehors une fois de plus, il faut juste que je me trouve un coin tranquille.

Aïe, mon dos. J'ai passé la nuit sur un banc très peu confortable, j'ai dormi maximum trente minutes. Oh ! Le soleil me brûle les yeux en plus j'ai la dalle. Je vais retourner dans ce café devant lequel je suis passé hier, certes je n'ai pas envie de retrouver mes anciens fantômes, mais le mieux si je veux vivre plus longtemps, c'est de manger quelque chose et vite.

Arrivé dans ce fameux café, j'ouvre la porte et une odeur caresse mon nez aussitôt, c'est un mélange d'œuf et de steak, parsemé de café. Je regarde et l'endroit est vide, il n'y a littéralement personne. Je prends une des place vide et soudain une serveuse arrive vers moi." Bonjour, bienvenue au Coffee N Chiks que puis je vous servir ", c'était le genre de phrase appris par cœur qui me rendait dingue, sans compter le sourire béa sur sa figure qui me donne envie de lui planter la fourchette devant moi entre ces deux yeux.

" Je prendrais un menu du jour et un jus de fruit, merci."

Elle s'en va et je me retrouve à nouveau seul. Je sais, je pourrais passer pour un mec méchant, mais ce n'est pas le cas. La vie a juste fait que les choses qui semblent banales au premier abord et bien elles me rendent dingue.

Un vieil homme rentre, dieu merci. C'est la première fois que j'ai autant ressenti le besoin de vie humaine. Il a son journal entre ces mains et s'assied sur le bar, ça se voit que c'est un habitué.

Il dit à " Miranda ", c'est comme ça qu'il appelle la serveuse, il lui dit d'allumer la télé pour savoir ce qui se passe dans notre ville. J'ai un scoop, il se passe jamais rien à Fixiburg, enfin, il ne se passait jamais rien juste avant que j'apprenne ma mort à la télévision.

"C'est triste, dit le vieillard en me regardant, ce pauvre homme à fait un accident de voiture et le verre l'a défiguré, il était impossible à reconnaître. La seule chose qui a aidé les policiers à l'identifier, ce sont les papiers qu'il avait dans sa veste. C'est tragique comme fin."

Je fais un semblant d'air gêner à l'homme qui retourne comme ci l'air de rien à la lecture de ce journal.

Cet homme qui était dans la voiture, si on pense que c'est moi, ça veux dire que je n'ai plus besoin de fuir, ils me pensent tous mort maintenant alors que c'est cet imbécile d'ivrogne borné qui a choisi de prendre le volant alors qu'il était encore bien saoule. Pourquoi je l'ai pas empêché de partir ? Arrête Alexis, pour une fois cette mort n'est pas de ta faute, tu ne peux pas sauver tout le monde. D'ailleurs en mourant cette homme m'offre une porte de sortie, il faut que j'en fasse bonne usage.

La dernière secondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant