une glace à l'italienne

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C'était les vacances et elle était partie en Italie avec d'autres adolescents de son âge, trois semaines pour s'échapper de ses parents, de ses obligations, des cours, bref, c'était son moment de paradis annuel.

A force d'y aller chaque année, elle croisait toujours les mêmes têtes et s'était faite des amies qu'elle ne voyait et à qui elle ne parlait qu'à ce moment-là de l'année. Elles n'avaient même pas partagé leurs numéros de téléphone et c'était loin de les déranger. C'était une période de trois semaines totalement hors du temps où leurs téléphones restaient dans leur sac, sauf quand ils voulaient prendre des photos. Ils avaient appris à se connaître, avait instauré des petites règles rien qu'à eux et qu'ils imposaient aux nouveaux, qu'ils le veuillent ou non, le privilège d'être un ancien répétait souvent Jenny. Tout le monde se connaissait plus ou moins et Andromeda avait la chance d'être amie avec cette Jenny, elle n'avait jamais connu de fille aussi passionnée par les ragots. Le dernier en liste qu'elle avait retenu était que Jane et Guilbert s'étaient embrassés hier soir derrière l'hôtel où ils résidaient, et ça avait fait le tour du camp sans que les deux personnes concernées ne le remarquent, jusque quand une amie à Jane lui demande si c'était vrai.

Bref, c'était les vacances et cela rendait Andromeda heureuse.

La jeune fille était couchée sur le sable de cette plage italienne, sous un soleil de plomb pour essayer de colorer sa peau blanche, peut-être un peu trop blanche pour un soleil un peu trop agressif.

Jenny, Emily et Tatiana discutaient tout en lisant tranquillement ou bronzant simplement pendant qu'Andromeda essayait de dormir tout en glissant un ou deux mots dans la discussion de temps en temps.

Sur la plage, il y avait quelques petits groupes, des plus jeunes, des plus vieux et le groupe des gars « bégés » et très bêtes, enfin sauf deux-trois qui avaient encore quelques neurones.

Andromeda n'avait jamais été d'accord avec elles. La beauté a toujours été catégorisée par la mode, il faut être fin, il faut être grand, il faut être parfait, il faut être intelligent. La jeune fille n'aimait pas ces préjugés, la beauté ressortait de façon différente chez chacun et ne devait pas être caractérisée par un idéal, tout le monde était différent alors pourquoi la beauté devait être la même chez tout le monde ? En plus d'être totalement inégal, cela enlevait la confiance en eux-mêmes chez certaines personnes. Puis le physique seul ne faisait pas non plus la beauté d'une personne, cela dépendait aussi de votre esprit, de votre façon d'agir...

L'intelligence ne devrait pas être caractérisée, elle aussi. Comme le dit très bien Einstein : « Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en pensant qu'il est stupide. »

Et il avait totalement raison, si vous jugez un littéraire à sa capacité de résoudre un problème de mathématiques, lui aussi passera sa vie à se croire stupide, le tout est de trouver son domaine de prédilection, une fois qu'on l'a, on pourra passer une vie à faire quelque chose qui nous convient et à ce moment-là on peut dire que l'on est intelligent.

Si la jeune fille pensait comme ça, c'était pour une raison bien précise. Toute sa vie on lui a répété qu'il fallait qu'elle fasse de grandes études pour qu'elle devienne avocate ou chirurgienne, elle gagnera bien sa vie comme ça. Ses parents la trouvaient jolie, cheveux de blé coupés aux épaules, yeux verts d'eau presque bleu, peau pâle, peut-être un peu petite mais ça allait donc elle avait des chances de trouver un mari, de se marier, d'avoir des enfants et une vie bien tranquille et toute tracée à l'avance.

La plupart des gens qu'elle connaissait rêveraient d'une vie comme ça et Andromeda en avait fait jalouser plus d'un d'avoir une vie « aussi facile. »

ANDROMEDAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant