Partie 13 - « Ouvrir son cœur »

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« Moi je t'offrirai des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas. Je creuserai la terre, jusqu'après ma mort, pour couvrir ton corps d'or et de lumière. Je f'rai un domaine, où l'amour sera roi, où l'amour sera loi, où tu seras reine, ne me quitte pas ... »

Le lendemain dans l'après-midi, je me réveille. J'ai un mal de crâne pas possible en repensant à la soirée d'hier, je m'étais amusée mais il s'était aussi passé beaucoup de choses qui m'avaient secoué. Entre cette scène dans les marches avec Yûnus et les différentes remarques de Sabrina qui tendait clairement à nous faire comprendre que Yûnus l'intéressait, c'est vrai que ça a été mouvementé.

Je me cloître dans la salle-de-bain afin de me remettre les idées en place. Je prends une bonne douche, je prie puis je m'assois quelques minutes par-terre. Je faisais souvent ça quand j'étais petite, j'avais arrêté parce que Huss' avait fini par croire que je fumais ou que j'avais un grand truc à cacher alors que tout ce que je recherchais et que je recherche toujours c'était un peu de solitude pour une meilleure réflexion.

Donc je réfléchis longuement, le dos contre la baignoire jusqu'à ce qu'on toque à la porte. Je me relève en sursaut, je respire et j'ouvre, c'était Yûnus. J'avais bien fais de respirer la seconde d'avant parce que celle-ci m'avait coupé le souffle. Il était torse nu, al hamdûlilah il avait un bas de jogging mais il était torse nu ! Je me retourne sur moi-même et cache mes yeux même si je lui faisais dos :

- Ya Rabbi starfa'Allah, va mettre un haut !

- Yûnus : Je compte prendre une douche là donc tu bouges ou ...

- Fais comme chez-toi, je t'en prie !

Je l'ai entendu rire, même doucement, je l'ai entendu :

- Yûnus : Vas-y tourne-toi.

Hamdûlah il avait mis un haut, j'en profite alors pour lui passer le salem, il me le rend et alors que j'allais sortir de la pièce, il me retint par le poignet :

- Yûnus : Et t'as vu hier, dans les marches ...

- Assez défoncé pour dire n'importe quoi mais pas assez pour oublier ?

- Yûnus : J'oublie jamais rien, clean ou pas, je vois tout - en pointant ses yeux du doigt - et ça reste là - en tapotant sur sa tempe -. Et si je te vois encore t'occuper de moi dans un état comme ça je vais te frapper Ihsâne, t'occupes pas de moi !

- Et ce point étant éclairci, il ne reste plus qu'à savoir pourquoi est-ce que tu te mets dans des états pareils.

- Yûnus : - en souriant - Ma parole t'es paro comme femme. Tu crois sérieusement que je vais parler de shit avec toi ?

- C'est pas ce que je te demande. Moi je te demande de me parler de toi et je prie pour que le shit ne résume pas tout ce que tu peux être.

Je sors de la pièce, pas peu fière de mes mots en espérant qu'il y réfléchira surtout. Je prépare le repas pour que la madré n'ait pas à le faire ; je fais quelque chose de simple pour que personne ne se plaigne et je réveille tout le monde parce qu'il faut bien qu'ils se lèvent un jour. Après que chacun ait fait ses affaires personnelles, on a pris le repas ensemble. Yemma a longuement sermonné Yûnus sur son état de cette nuit et il l'a laissé parler sans rétorquer. J'admirais le Respect qu'il pouvait avoir envers ma mère, ça me touchait.

Huseiyn et lui s'entendaient relativement bien, c'est là où je voyais la maturité d'Esprit ou la grandeur d'âme de mon frère, malgré ce que les gens du quartier pouvaient lui dire, il ne se montait pas la tête pour rien et je l'admirais beaucoup pour ça. Yûnus s'en alla en fin d'après-midi avec Huss', je suis restée avec les petits jusqu'à ce que la Yemma ne m'appelle dans sa chambre, elle s'apprêtait à sortir mais avant elle posa sa main sur mon menton et me dit :

« Chronique d'Ihsâne : Pour le cœur d'un homme. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant