Chapitre 9 : Un environnement hostile

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Je me suis endormi sur la rive, à cause de toute cette fatigue. Lorsque je me suis réveillé, il m'a fallu du temps pour retrouver mes esprits et me rappeler où j'étais. Le soleil semblait amorcer sa descente, je devais avoir dormi environs trois heures. Difficile de se repérer dans le temps comme ça, à l'instinct. Mes vêtements n'étaient pas encore secs... Je ne pouvais pas les laisser la... 

Mais la nuit allait tomber et je devais trouver à manger. J'ai décidé de les plier et de les mettre dans le sac. Je les ferai sécher demain avec les vêtements qu'ils auront éventuellement humidifiés. 

Je me suis levé, ai pris le sac, et je me suis dirigé dans le sens opposé du courant. En remontant la rivière, je devais bien arriver à un endroit où cette falaise s'arrête. Et donc je me suis mis à marcher. Par précaution j'avais le poignard dans la main gauche. Et donc, pendant une durée qui me sembla extrêmement longue, j'ai longé la falaise par en bas, sans jamais en rencontrer la fin. 

Le soleil se couchait doucement, le soir tombait lentement et des bruits bizarres commençaient à envahir les environs. Les monstres se réveillent ? Merde. Je devais me dépêcher. J'ai augmenté la cadence, même si ça drainait beaucoup de mon endurance. Puis à un moment, je me suis dit... Cette île est aussi large que l'Europe. Cette falaise peut faire une centaine de kilomètres de long. Je pouvais ne pas y arriver aujourd'hui. Devais-je alors remonter la paroi et chercher à manger dans la forêt peu accueillante ? Non. 

Descendre à été très pénible mais si je dois me hisser pour monter je n'y arriverai probablement pas, je ne pourrai pas soulever mon poids. Ma seule option était de continuer d'avancer. Au fur et à mesure que je marchais, je jetais un œil à la rivière, et il me semblait qu'elle s'élargissait, que le courant devenait de plus en plus violent (il était déjà puissant, mais là c'était autre chose. On aurait dit une chute à l'horizontal)et le fond était encore moins visible. Et je ne voyais aucun poisson ni aucune forme de vie à l'intérieur. 

Et là, stupeur. Vision de cauchemar. Effrayé, je me suis adossé à la paroi et me suis aplati au maximum, tentant de cacher ma présence. Dans l'eau... Posé paisiblement... Il y avait un crocodile... UN PUTAIN DE CROCODILE. Mais genre pas comme les nôtres, qui faisaient 6 à 10 mètres. Non, là on parle facilement de 15 mètres et plus. La peau et les écailles noires, une mâchoires gigantesque. Il occupait tout le fond de la rivière et était quasiment irrepérable. Il semblait assoupi. Son corps massif devait faire 5 ou 6 mètres de largeur. Ce truc me boufferait tout cru dans efforts. 

J'ai eu un frisson. C'était pour ça qu'il n'y avait aucune forme de vie aux alentours. Ce truc les avait tous dévorés. Je devais m'éclipser au plus vite... Doucement Blake. Marche doucement. Toujours collé à la paroi, j'ai marché le plus silencieusement possible pour m'éloigner de ce mastodonte. Arrivé hors de sa portée, je me suis mis à courir, courir sans m'arrêter. J'avais déjà perdu mon souffle au bout d'une vingtaine de mètres, mais je continuais de courir. Parce que j'avais toujours cette impression de danger imminent dans la poitrine. Y avait pas moyen que ce truc soit le seul de son espèce. Ni même le seul qui soit dans cette rivière. 

Connaissant le Laurus, il doit même pas être un des plus gros. Si c'est le cas, je pourrai pas faire de la pêche une de mes sources de nourriture. Je devais définitivement arriver à la fin de cette falaise et trouver un terrain de chasse. Lorsque j'ai arrêté de courir, je tenais à peine debout. Endurance niveau 0. J'ai quand même continué de marcher. 

Et victoire !! La falaise a commencé à disparaître, pour laisser place à la forêt que j'avais vue auparavant. Maintenant les deux rives de la rivière étaient au niveau de celle ci. Et elles étaient devenues plus spacieuses. Je pourrai facilement y faire un feu. Sauf que les crocodiles géants pourraient me repérer... Pas le moment de penser à ça. Manger d'abord. Je devais m'enfoncer dans la forêt, alors que le soir était tombé. Et que c'était la principale source de bruits bizarres et menaçants. J'ai regardé le poignard : j'étais pas du tout rassuré. Mais j'y suis allé. J'ai traversé les buissons, les lianes (j'en ai pris quelques unes au cas où). 

J'ai amassé les branches que je trouvais, pour le feu. Les arbres, l'humidité, la chaleur excessive, les insectes. Tout me semblait hostile. Les végétaux énormes ne laissaient pas entrer la lumière déjà très faible de la Lune. 

Il faisait entièrement noir. Cette atmosphère pesante m'angoissait vraiment. J'ai commencé à suer. J'ai alors senti quelque chose de rond et dodu sur mon coude. Surpris, je me suis brusquement retourné : il a fallu du temps à ma vision pour reconnaître des fruits. Des fruits semblables à des mangues, sauf qu'ils étaient violets. Il devait y en avoir cinq. J'avais deux options alors :cueillir ces fruits et les manger pour mon dîner sans être sûr qu'ils soient comestibles, ou m'enfoncer encore plus dans cette forêt sombre et menaçante à la recherche de gibier sachant qu'elle pouvait abriter des monstres aussi grands que ces crocodiles.

 Mon choix n'a pas été difficile. Je suis revenu près de la rivière, avec les fruits. Cette fois-ci, la forêt avait gagné. Je reviendrai quand il fera moins sombre, demain. C'est là, alors que j'allais faire bouillir l'eau de la rivière, que je me suis rendu compte que je ne savais pas faire de feu. 

Putain. Comment ils font dans les films ? Frotter deux bouts de bois ne semble pas suffire. Après maints et maints essais peu fructueux, j'ai abandonné. Cette première journée de survie solitaire était vraiment un échec cuisant. J'ai goûté les fruits. Ils étaient tellement acides qu'ils en devenaient amers, mais ils me semblaient comestibles. Je les ai alors mangés, pour me remplir le ventre. Mais j'avais extrêmement soif. Je me suis alors réduit à boire l'eau de la rivière sans la purifier. Je sais, c'est peu recommandé, mais... On verra bien. Il me resta deux fruits, que je laissai pour le lendemain. 

J'ai pris la couverture, dans le sac, et je me suis endormi sur la rive gauche, près à mi chemin entre la rivière et la forêt, me servant du sac comme oreiller. 

Lorsque j'ai rouvert les yeux, j'étais dans un paysage entièrement blanc, l'horizon était blanc, le sol blanc, tout. Un rêve ? Un rêve conscient ? Ça ne m'était jamais arrivé...
-C'est ton subconscient. dit une voix extrêmement grave, que je n'ai pas reconnue.
-Quoi ?
Un œil s'ouvrit . Sauf que cet œil, qui était entièrement bleu avec une pupille verticale noire, faisait trois fois ma taille. Une silhouette se dessina alors. Celui d'un dragon, un dragon aux écailles blanches pointues, telles des épines, des ailes, quatre pattes, une mâchoire et des dents acérées. Il était énorme. Même pas, plus que ça. Il devait pouvoir manger le crocodile géant en une bouchée, même pas. Il était grand comme... Je dirai comme Avendor. Face à lui j'étais insignifiant.

 C'était quoi ce rêve... Un cauchemar ?? C'est quoi cet enchaînement de monstres démesurés ??
-Je ne suis pas un cauchemar. Ceci n'est pas un rêve. J'existe réellement, toi et moi sommes en train de communiquer pendant que nous sommes inconscients.
-Attends... Comme de la télépathie ?
-Si c'est le nom que tu veux donner à ce processus, soit.
-Mais...Qui es-tu ? Et pourquoi tu es dans mon subconscient ?
-Je suis Selem, le dragon blanc de l'éternité.


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Et bam dragon blanc de l'éternité dans sa face ! Blake va-t-il encore faire des rencontres étranges ? Comment son entraînement va-t-il évoluer ? Sera-t-il capable de vaincre Euthania ? Ou même de survivre tout seul ? Et bien vous verrez ça dans les prochains chapitres ! En attendant j'espère que vous avec apprécié celui là !
PS : 2 chapitres longs, kiffez bien les gens ;-)

Les Immortels : Le gardien de la destruction, Tome 3 [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant