Chapitre 3 : Lynn

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Je m'effondrais dès que j'atteignis le sous-plafond, et, dans une panique complète, ramenais mes jambes tremblantes contre moi et posais ma tête sur mes genoux. Mon crâne me faisait un mal de chien, et j'avais la vue brouillée. Alors que Léandre s'asseyait doucement à un mètre de moi, je crispais ma main droite sur mon poignet opposé, serrant de toute mes forces. Jamais je n'avais perdu tant de sang, la panique n'ayant rien arrangé, et quand Léandre m'avais saisie par le poignet, un éclair de douleur m'avait traversée comme jamais auparavant.

Je lui rendais son sac sans chercher à parler, sachant que d'un l'intrus pouvais très bien se trouver un étage sous nous, et que quand bien même personne ne nous entendrait, ma voix me lâcherais au bout de trois mots. J'observais mon sauveur un instant, et je n'avais pas besoin de lumière pour savoir qu'il était tout aussi affolé que moi.

Sentant soudain un liquide poisseux dégouliner sur ma main, je compris que si je ne me soignais pas tout de suite, j'étais mal. Alors je tournais un peu plus le dos au jeune homme afin qu'il ne puisse pas entrapercevoir mes poignets tailladés, et sortait de mon sac un long bandage et du spray désinfectant. Je vaporisais de liquide sur mon bras, serrant les dents pour ne pas réagir à la brûlure causée par le mélange du soin aux profondes plaies, et enroulait d'une main experte le bandage autour de mon poignet, avant de recouvrir le tout de mon pull.

À croire que le destin n'avait pas voulu que je meure.

Puis, seulement, je m'appliquais à respirer et me calmer, et me retournais vers Léandre, qui regardait le vide, avant de murmurer à son intention :

« Merci... »

Ce simple mot sembla le sortir de son mutisme, et il se tourna vers moi, l'écran de son smartphone se reflétant dans ses yeux marrons foncés. Alors, il lâcha un petit sourire.

« De rien... Je n'allais pas laisser quelqu'un se faire tuer par un salaud pareil. »

Il n'est pas sincère, c'est forcé. Personne ne s'est jamais soucié de moi. Tout le monde s'en fous que je disparaisse.

"Se faire tuer... Tuer..."

Mon cœur rata un battement, et une minute passa dans le silence, alors que Léandre me fixait toujours et qu'une image macabre se créait devant mes yeux. Des corps de lycéens et de professeurs jonchant le sol, une mare de sang glissant sous les cadavres aux yeux révulsés d'horreur. Et au milieu, un homme tout de noir vêtu, achevant les derniers survivants d'un coup de feu.

À nouveau prise d'une angoisse sourde, je prenais ma tête entre mes mains, alors que mon estomac se retournais, et je tentais de chasser le scène glauque issue de mon esprit. Je tentais de reprendre mon souffle, mais malgré mon hyperventilation j'avais encore la sensation d'étouffer. Mon dos appuyé contre le mur, seule sensation me reliant au monde réel, je retenais un sanglot. J'avais déjà pleuré aujourd'hui.

« C'est pas eux qui devraient mourir... »

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Alors voila, j'espère que ce début vous plait ^^ hésitez pas à me dire si il y a des incohérences, des erreurs etc. et bisous à vouuuus <3

Une luciole dans ma nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant