Yumi Naoko et Bloody Amaya, les origines

Chapitre 3: Poveglia

Ringaround the rosies...
Pocket full of posies...
Ashes...Ashes...
We all fall down...

L'aubepointait le bout de son nez sur Venise. Le ruissellement de l'eau etles vaguelettes s'écrasant sur les bâtisses, les mouettes hurlantdéjà au dessus de la ville, et les fers des chevaux claquant surles rues pavées , furent les seuls sons que perçurent Maudet sa fille. Après une nuit de calèche avec les trois médecins dela peste, les deux jeunes femmes arrivaient au bout de leurspériples. La blanche n'avait pas pût fermer l'œil durant letrajet. Même si Yumi avait pût s'endormir paisiblement, Maud, elle,préférait rester sur ses gardes. Inconsciemment, elle se doutaitque quelque chose d'horrible allait se produire, une fois sur l'île.Non pas qu'elle devenait paranoïaque, au contraire. Habituellement,elle était une personne calme et raisonner, mais, elle sentait quetrois de ces hommes n'étaient pas ici avec de bonnes intentions.Bien évidemment, les adieux avec Jack furent des plus douloureux,puisque Yumi devait voir disparaître la seule figure paternelqu'elle avait jusqu'ici, et sa mère quittait un homme dont elleétait tout de même tomber amoureuse et de qui elle avait prit soinjusqu'à son départ. Elle pouvait se rassurer, le chasseur nerisquerait plus rien et vivrait désormais protéger de tout cequ'elle avait pût provoquer. Tout ce qu'elle espérait, c'est que lamaladie ne l'emporte pas avec lui lorsqu'elle disparaîtrait.
Lessix passagers descendirent de la calèche, posant pieds sur le Lidode Venise. Malheureusement, la peste n'avait pas épargner l'une desplus belles villes d'Italie. Mais, contrairement à la ville oùvivaient Maud, les cadavres ne jonchaient pas le sol, en revanche ily avait tout de même des bûchers le long de la route principale,ainsi que quelques pauvres personnes, aux portes de la mort,attendant qu'on les embarques pour l'île de Poveglia. Les filesétaient longues, on y voyais beaucoup de personnes âgées, deshabitants fatigués, abîmés par la peste. Leurs peaux étaientaussi noires que celle de l'enfant de la blanche, et ils avaientsurtout la peau sur les os. Mais ce qui horrifia le plus Maud etYumi, c'était les jeunes enfants, agrippés à leurs mères, et desorphelins, sûrement, qui perdaient leurs regards dans la lagune.Savaient-ils seulement où on les embarquaient ? C'était unspectacle horrible, tout êtres humains devenaient méconnaissable,défigurés, épuisés...

Mort del'intérieur...

Poveglia.Cette île où l'on envoyais les malades au casse-pipe, étaitdésormais visible aux yeux des deux jeunes femmes, ainsi qu'auxautres malades. Le brouillard s'était levé, les gondolesrepartaient de plus belle vers cet enfer, et le vent portait jusqu'àeux les cris de douleurs, de peur, et les pleurs ayant déjà poserpieds là-bas. Seulement quelques mètres de lagune séparaient lesdeux jeunes femmes de cet endroit. Tremblante, et les larmes auxyeux, Yumi attrapa la main de sa mère.

-M...Maman,je ne veux pas mourir ! J'ai peur !

Lamère fixa longuement l'île, le regard vide, comme si elle réalisaitenfin dans quel pétrin elle avait entraînée sa fille. Déglutissantet serrant doucement la main de la petite, Maud baissa son regard surla brune, s'agenouilla et remit en place une mèche de cheveux de sonenfant. La petite avait le visage à moitié noircit par la peste, etseul l'éclat de ses yeux verts venaient apportés un minimum decouleur à ce visage attristé. Mais même dans cette situation, lajeune femme s'efforçait d'être rassurante et d'aborder un sourireréconfortant, malgré la boule qui s'était formée dans sa gorge,étranglant sa voix.

-Net'inquiète pas ma chérie, tu ne va pas mourir ...

Elleregarda sa main et celle de Yumi, et fit s'accrocher leurs petitsdoigts, signe de promesse qu'elle lui avait appris depuis sa plustendre enfance. Tendrement, elle embrassa son front, sous les yeuxchoqués de certaines personnes, ne comprenant pas pourquoi ellesuivait sa fille, alors qu'elle, au contraire, ne portait aucunssymptômes. Certains auraient pût dire qu'elle était folle, mais aucontraire, elle était la plus courageuse.