Dream about you - DRARRY • PANSMIONE

Idiot, Ronald !

À l'échelle des choses détestables, il y les détraqueurs, Lucius Malefoy, les philtres d'amour et tout en haut, il y a Lavande Brown. Lavande Brown est le cauchemar de toute personne normalement constituée, et principalement celui de Ron Weasley. En effet Miss Brown voue un amour indéfinissable pour le jeune homme depuis quatre ans déjà. Un amour qui n'a jamais déchanté. Et malgré le dégoût évident du cadet de la famille Weasley envers la jeune femme, l'amour de celle-ci pourrait bien lui être utile pour tester Hermione. Car malgré le refus clair de sa meilleure amie quant à ses sentiments pour elle, Ron croyait tant en leur amour qu'il voulait user de tous les stratagèmes possibles et imaginables pour qu'Hermione se rende enfin compte de l'évidence de leur idylle. Et en ce mardi matin, il allait mettre en place la première étape de son plan, le flirt.

Enfin...plus facile à dire qu'à faire. Le roux avait d'abord proposé à Lavande de s'asseoir à ses côtés, ce qu'elle s'était hâtée d'accepter, avant de lui proposer diverses choses peu sensées :

« -Tu veux un verre d'eau ? » Avait-il demandé, peu sûr de sa manière d'approche

« -Hm...oui. » Avait-elle simplement répondu, mal à l'aise

Cependant Ron Weasley, fidèle à lui-même, avait renversé toute l'eau de la carafe dans le plat d'Hermione, ne me demandez pas comment, ce mec a deux mains gauches.

« -Ron, enfin ! » S'était énervée Hermione, agacée de la maladresse du jeune homme

« -Heu...p-pardon. » Avait-il bredouillé, rouge de honte

« -Tais-toi ! J'en ai assez de toutes tes maladresses, de tes colères sans queue ni tête, j'en ai assez de tes regards tueurs au moindre garçon qui s'approche à moins de deux mètres de moi, par Merlin tu avais un regard de tueur en série hier quand Harry m'a emmenée un peu plus loin, c'est Harry, Ron ! » S'était écriée Hermione, à bout de nerfs.

Cela faisait un moment qu'elle gardait toutes ses choses enfouies au fond d'elle-même, et cette énième maladresse était celle de trop, sans compter le fait qu'elle avait très bien compris que sa galanterie envers Brown était uniquement pour la rendre jalouse. Ron était absolument insupportable, elle en avait assez.

Suite à l'emportement d'Hermione, toute la salle s'était tue dans un silence surpris. Hermione Granger, la Miss-je-sais-tout, la sainte nitouche par excellence venait de littéralement hurler sur Weasley ? C'était absolument insensé.

Hermione, ne supportant plus l'air blessé de Ron, pas plus que les regards de l'entièreté de la pièce pesant sur elle, s'enfuie à grandes enjambées. Elle ne se rendit même pas compte qu'une autre personne avait pris la même direction qu'elle, elle ne su pas non plus qu'en faisant cela, Pansy Parkinson venait de faire éclater de dévastatrices rumeurs au sein de Poudlard.

« -Hey... » Souffla Pansy, ne voulant pas brusquer la Gryffondor

« -Qu'est-ce que tu fais là ? » Demanda Hermione, gênée par la façon dont elle s'était emportée, surtout devant elle

Pansy reste muette quelques instants. Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Elle se le demandait également. Après avoir remarqué l'état d'Hermione à sa sortie de la salle, une sorte de réflexe l'avait poussée à la suivre. C'était comme un besoin en fait.

« -Je...ne voulais pas te laisser seule. » Bredouilla la Serpentarde, prise de court

« Merci... » Murmura simplement Hermione, se laissant aller à la douce étreinte que lui offrait son ennemie de toujours.

Mais était-elle encore son ennemie, en réalité ?

Elle n'avait pas le temps d'y penser. Ou peut-être bien que si, peut-être qu'elle ne voulait pas y penser. Tout s'emmêlait sans sa tête. La culpabilité par rapport à ce qu'elle avait crié à Ronald, sa satisfaction d'avoir enfin pu exprimer ses sentiments, sa perdition quant à ses sentiments envers la jeune femme qui la tenait dans ses bras, sa honte compte-tenu de son scandale dans la Grande Salle. Plus rien n'avait de sens, ou peut-être qu'elle ne s'était jamais sentie aussi apaisée de la façon dont les choses se déroulaient. Peut-être que tout se construisait de la manière dont cela devait se construire. Et peut-être qu'elle en avait peur. Non, ça c'était certain. Les choses changeaient, et ce serait sûrement un gros raté, parce qu'après tout, elle n'y était pas habituée. Mais elle avait besoin de ce changement. Elle voulait grandir, évoluer, elle voulait avancer. Faire l'impasse quant à la guerre qui l'avait poussée à voir des horreurs dont jamais elle ne saurait se défaire, tenter d'oublier les nombreux traumatismes qu'elle avait vécu, se reconstruire, loin de son passé. Et si ce cher Ron Weasley tenait tant à rester dans le passé, elle devrait l'oublier, lui aussi.