La mort dévoile une vie

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Les vacances de Carnaval viennent de commencer. Cela fait depuis quatre jours qu'elle n'est plus là.

Il m'arrive encore de rêver d'elle, comme l'autre nuit.

J'ai remarqué une chose, sachant que je m'étais rapproché d'elle durant ces derniers mois.

Dès qu'elle n'était plus, beaucoup de personnes sont venues me parler, je n'étais plus le garçon timide que tout le monde ignore, non. Maintenant c'est le garçon timide que tout le monde adore et respecte.

Dans les couloirs, à côté de son mémorial, certes les mémoriaux sont plus pour les soldats, mais elle a vécu une guerre, c'était sa confrontation intérieure. Une guerre discrète, secrète et meurtrière.

Mais son mémorial était entouré de personne qui lui crachaient dessus, je crois qu'on appelle ça des faux-culs ? Ou Focus ?

Je passe chaque jour devant cet édifice, chaque jour devant son casier, qui dans un mois servira à un autre élève qui ne saura même pas qu'il appartenait à une fille talentueuse morte, à un fille talentueuse.

Chaque jour aussi, je dois me confronter avec plein de discours similaires de soutient par des personnes qui s'en foutaient de moi et qui s'en foutent toujours de moi, ils veulent limiter les dégâts, car deux en ferait trop de paperasse !

Mais contre toute attente, il s'avérait que dans ce tas d'humains voulant limiter les pertes, il y en avait un, un seul qui s'intéressait vraiment à moi. En tout cas il avait l'air plus sincère que les autres. Etienne, il s'appelle Etienne. Il était depuis le début dans ma classe. Mais moi qui me force à regarder le sol, je ne l'avais pas remarqué. Il est sympa, on a discuté des heures et on a bu un verre, enfin moi un café et lui un...une boisson aux couleurs tropicales. C'était un simple jus de fruit avec du sirop.

C'était un bon et beau garçon, il pensait en faisant ça me changer les idées, mais malheureusement, c'est ce qu'on faisait chaque après-midi avec Aniela. Ça a empiré les choses.

Je me retrouve à la case départ, là où toute course commence. Dans ma chambre.

Être le centre de toutes discussions, de tout regards et même consacrer un cours où on doit se libérer où encore bien sûr, plein de regards se tournaient vers moi.

Je suis épuisé comme si j'avais participé à une course que je n'ai même pas courue.

A la fin, si je voulais que les gens s'intéressent à moi, j'aurais voulu qu'ils s'intéressent vraiment à moi.

Parce que maintenant, mon prénom est raccordé au sien.

Helian l'adolescentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant