Chapitre 3 - Fuir

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Albus était confortablement assis sur la balancelle du jardin. Il lisait "Le sorcier de 1920", de Malvada Stone, un roman qu'il découvrait et appréciait beaucoup.

Son frère, James, jouait à la course avec sa sœur, plus loin dans l'herbe. La famille profitait des derniers rayons de soleil avant l'hiver.

Ginny Potter, la mère d'Albus, vint s'asseoir à ses côtés.
- Qu'est-ce que tu lis mon chéri ?
Albus lui présenta la couverture de son livre.
- Ça, dit-il.
- C'est bien ? Questionna la jeune femme.
- Oui.
- Tu me le prêteras ?
- Si tu veux.

La mère de famille soupira avant d'exposer d'une voix douce :
- Albus, tu n'as pas l'air dans ton assiette en ce moment. Quelque chose ne va pas ?
- Non. Tout va bien.
Harry apparut dans l'encadrement de la porte du jardin.
Ginny reprit alors.
- Ton père et moi savons que quelque chose ne va pas Al. Tu n'es pas comme ça d'habitude.
- Et bien maintenant je suis comme ça. Répliqua l'adolescent.
- C'est à Poudlard c'est ça ? Les élèves ne sont pas gentils avec toi ?

Albus fut pris de panique. Il se leva rapidement et maugréa :
- Je te dis que tout va bien ! C'est fini l'interrogatoire là ?!

Il s'échappa et se réfugia dans sa chambre.

Ses parents se doutaient de quelque chose, et pire, leur idée était la bonne. Albus n'avait plus qu'à nier en bloc. Il était hors de question qu'il évoque avec ses parents le comportement des élèves de son année. Le jeune garçon le savait : ils allaient lui crier dessus pour je ne sais quelle raison, et essayer de lui extorquer des informations pour en savoir plus, un très mauvais moment qu'Albus n'avait pas envie de passer. De plus, ils allaient s'inquiéter, et lui envoyer des quantités de lettres qui ne lui feront que ressasser les pires moments de ses journées. De toute évidence ils essayeraient sans cesse de lui donner des conseils ou de le réconforter. Enfin, Albus ne voulait surtout pas que James, élève de troisième année, se mêle de ses histoires.

Ces idiots d'enfants lui gâchaient déjà la plus grande partie de son temps à Poudlard, Albus n'allait pas traîner ces soucis jusque sa maison.

Lorsqu'il redescendit un peu avant l'heure du dîner, il entendit une conversation glaçante entre son père et sa mère.
- Écoute, Harry, nous allons lui dire que Rose nous a tout dit. Il ne peut pas continuer à nier comme ça et à nous montrer que sa mauvaise humeur à longueur de journée. Après tout on ne veut que l'aider.

Albus en avait assez entendu. Il monta quatre à quatre les escaliers et claqua violemment la porte de sa chambre.
Le jeune garçon s'effondra sur son lit. Rose lui avait promis de ne pas inquiéter ses parents. De ne rien leur dire, et de ne rien dire à Ron et Hermione. Il se souvient de ce soir là où elle le lui avait juré. Les deux cousins étaient tous les deux dans la Salle-Sur-Demande. Ils s'y rendaient souvent pour passer du temps tous les deux, à l'abri des regards évaluateurs des élèves de première année de Gryffondor, qui grouillaient à la bibliothèque.

Si elle aussi l'avait trahi, qui restait-il ? Mary et Harold ? Ses amis de Serdaigle. Tous deux étaient des personnes formidables, passionnées tout comme lui de lecture. Souvent, le jeune garçon regrettait de ne pas être à Serdaigle. Les élèves y étaient très aimables et il y avait trouvé des amis. Certainement qu'Albus y aurait été bien, mais il devait enfermer au plus profond de lui le courage des Gryffondor, et le Choixpeau l'avait détecté.

C'étaient les élèves de première année de Gryffondor, les plus terribles. Ils ne l'insultaient pas, du moins pas vraiment, mais ils le rejetaient. Ils l'excluaient. Alors bien que solitaire, lorsqu'il voulait ou devait être avec du monde, Albus ne savait jamais où aller, avec qui aller. Cela avait démarré quelques semaines après la rentrée. Ses camarades de dortoir avaient commencé à se moquer de lui car il travaillait beaucoup et avait souvent le nez dans ses livres. C'était Alexis qui avait lancé la première remarque. Puis toute la bande des Gryffondor de première année avait pris parti.

Les garçons ne lui parlaient pas. Dans le dortoir, ils se réunissaient souvent tous les quatre, sous les yeux d'Albus. Bien que cela arrivait parfois, il était rare qu'ils parlent de lui, mais ce qui faisait le plus de mal au jeune Potter est que lorsqu'il souhaitait se joindre à eux, ceux-ci ne l'acceptaient pas.

Les filles suivaient la tendance. Elles avouaient ne rien avoir contre lui, elles ne l'aimaient pas, c'est tout. Pourtant, certaines avaient l'air très sympathiques comme Lucy et Diane. Dona et Angela semblaient plus profondément désagréable.

Alors oui, malgré la carapace qu'il s'était construit, Albus se sentait détruit. Il ne cessait de se demander pourquoi lui n'avait pas le droit à une adolescence banale, à participer à l'ambiance de sa maison, à chahuter avec ses camarades de dortoirs et à dévorer des paquets de Dragées Surprises de Bertie Crochue aux détours des couloirs de Poudlard.

La trahison de Rose était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Bien qu'il sache qu'elle devait penser que c'était pour son bien, elle avait juré de ne rien dire.

Alors il allait partir. Partir pour fuir le présent. Partir pour fuir Poudlard. Partir pour fuir sa vie. Albus se leva, saisit sa valise qui gisait sur le sol, grande ouverte. L'adolescent y déposa quelques vêtements, beaucoup de livres, plusieurs petites plumes d'oiseaux en tous genres et sa majestueuse plume d'aigle, un encrier, de nombreux rouleaux de parchemins et une photo auquel il tenait beaucoup. Elle représentait sa famille au grand complet. Les quelques personnes, qui, il l'espérait l'aimait encore vraiment. On y voyait Molly Weasley et Arthur, son mari, Charlie, Bill, Fleur et leurs enfants, Percy et sa famille, George, Angelina, Fred et Roxanne, Ron, Hermione, Rose...

Rose. Albus avala amèrement sa salive. Il ferma la lourde malle, et tout en faisant un moulinet avec sa baguette, les yeux clos, il dit :
- Wingardium Leviosa.

Qu'importe que le ministère le recherche, de toute manière, il ne le trouvera pas.

La valise entra en lévitation, Albus sortit discrètement de sa chambre, descendit les escaliers, et quitta la maison en claquant la porte d'entrée.

Il se mit à courir, aussi vite qu'il n'avait jamais couru. À chaque intersection, il ne prenait pas le temps de réfléchir quelle rue prendre. Il irait où le hasard l'emmènerait. Car son but n'était pas qu'on le retrouve.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 02, 2020 ⏰

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