Le dévoreur d'âmes [Hopekook]

Prologue

Des ténèbres.

La pénombre.

Des cris dans le lointain mais qui semblaient pourtant si proches.

C'était effrayant, son crâne cognait et c'était comme si tout autour de lui tournait sans qu'il n'en ait réellement conscience. Il n'arrivait pas à ouvrir les paupières, des visions qui mêlaient souvenirs et rêves lui donnaient ces maux de tête incessants. Un instant il crut se rappeler avoir été guidé par une voix rassurante sans en être sûr, une voix teintée de couleurs douces et rassurantes.

Il voulut appeler à l'aide mais tout ce qu'il put faire, ce fut pousser un pitoyable gémissement tandis qu'il reprenait peu à peu conscience. Son corps lui semblait d'une lourdeur atroce et un instant il chercha son souffle, haletant de façon angoissée. Il avait la sensation de n'avoir aucun contrôle sur lui-même.

« Chut, du calme, repose-toi. »

Alors qu'il s'agitait, ces mots s'élevèrent et une main se posa de façon tendre sur son torse, le maintenant sur ce qui lui sembla être un matelas moelleux. Parce qu'il n'avait toujours pas trouvé la force d'ouvrir les yeux, il ne fut pas en mesure de s'en assurer. Tout à coup effrayé à l'idée d'être potentiellement en danger, le jeune homme essaya de se débattre et sentit son être s'enflammer sous l'effet de l'adrénaline qui se mit à couler dans son corps.

Son rythme cardiaque s'accéléra et il agrippa entre ses poings fermement serrés le matelas sous lui. Ses muscles se contractèrent comme seule réponse à cette volonté de repousser de son corps cette paume étrangère. Il était faible, complètement impuissant.

« Eh, calme-toi sinon tu vas empirer les choses, d'accord ? Laisse-moi faire et détends-toi. »

Cette voix, grave et rassurante, ne fut néanmoins pas capable d'apaiser son esprit. Ce fut alors que la main jusque là posée sur son torse s'enleva. Il crut un instant que celui qui se trouvait avec lui allait s'en aller, mais au contraire le matelas s'affaissa au niveau du haut de son corps.

Sa peur grandit.

Alors même qu'il n'arrivait pas à ouvrir les paupières, il sentit des larmes perler lentement et tenter de lui échapper. Son cœur battait trop vite, tous ses sens étaient en alerte, tentant de saisir la réalité pour comprendre le danger imminent auquel il faisait face. Il esquissa un dernier mouvement en sentant la personne avec lui se placer juste derrière sa tête et poser les mains sur ses tempes avec délicatesse.

Tout à coup l'impression d'une agréable chaleur se diffusa doucement en lui, une chaleur qui le rasséréna peu à peu. Ce fut comme si ses muscles se détendaient et que ses craintes lui échappaient complètement. Apaisé sans même comprendre pourquoi, il ne lui fallut que quelques instants pour se rendormir.