dans le noir

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three

Le silence fut ta réponse.

Tu ne savais pourquoi mais ta voix refusait de se réveiller, tes larmes refusaient de couler, ton corps refusait de bouger.

Tu n'avais guère réfléchi à ce que tu allais lui dire, la seule image qui t'était venu lorsque tu traçais ton chemin était ses bras autour de toi et ta tête cachée dans le creux de son cou, mais maintenant que tu trouvais face à lui cette image trop simple disparu, te faisant réaliser que tu devais t'expliquer.

Tu étais partie sur un coup de tête, ne regardant quelle heure il était, ne réfléchissant à ce que tu allais dire à Jungwoo qui attendait toujours ta réponse, une mine inquiète sur le visage.

C'était la première fois que ce dernier te voyait ainsi, et il voulait déjà que ce soit la dernière fois.

Toi qui était la plupart du temps si souriante, te voir en larme à la porte de chez lui lui donnait des frissons.

Et son inquiétude grandissa suit à ce manque de réponse de ta part, restant droite les doigts tremblants maladroitement liés, ton nez rougi tout comme ton regard vitreux et tes joues trempées.

Il était hors de question pour lui que tu partes sans qu'il ait de réponses et surtout sans que ton sourire soit revenu.

Comprenant qu'il fallait éviter de te brusquer, il tendit son bras vers toi d'un geste doux pour ensuit prendre l'une des tes mains gelées, t'adressant un sourire rassurant qui fit battre ton petit coeur encore plus rapidement.

Te faisant tirer vers lui lentement, tu te laissais emporter dans son appartement, et c'est une fois la porte fermée et ses mains posées sur tes épaules que sa voix refait surface.

- Qu'est-ce qui se passe mon ange ?

Mon ange, ce n'était pas la première fois que tu entendais ce surnom sortir de sa bouche et pourtant il te faisait toujours de l'effet, et cette fois là encore plus.

- Jun- Jungwoo je...

Ses mains passèrent de tes épaules à tes joues froides et mouillées, pour venir caresser celle de droite avec son pouce, te procurant une once de chaleur dans ton corps entier, sensible de ses gestes.

Ses yeux te scrutaient de près du à cette proximité entre vos deux visages installée par lui, voulant voir ton visage en détaille.

Tu voulais tellement tout lui dire, que tu étais désolée de venir aussi tard ainsi, ce qui s'est passé avec ton patron aujourd'hui, cette impression d'être seule face au monde entier qui t'empêchait de vivre pleinement ta vie, une vie où tu ne trouvais plus de bonheur depuis quelques temps déjà...

Mais les seuls mots qui passaient entre tes lèvres sous la forme d'un faible chuchotement furent :

- J'en peux plus, Jungwoo...

Deux trois larmes coulèrent sans que tu ne te rendes compte une nouvelle fois sur tes joues, coulant le long des mains de Jungwoo dont l'inquiétude se fesait plus grande en lui, et l'envie de te prendre dans ses bras aussi.

Et c'est ce qu'il allait faire.

Sans un mot, il enleva doucement ton écharpe, la déroulant tout en regardant ta mine surprise sur ton visage.

Une fois l'écharpe enlevée, il attrapa la fermeture de ton manteau pour la descendre et donc ouvrir ton vêtement chaud, tandis que tu ne faisais aucun mouvement, le regardant fair comme si tu étais sa petite protégée.

Tu te sentais si gênée, mais le fait qu'il soit aussi proche de toi ne te dérangeait guère et au contraire t'apaisait.

Une fois ton manteau enlevé par lui-même et tes chaussures retirées par tes soins pour ne pas salir le sol de son appartement, il reprit possession de ta main qui avait gagné en chaleur, pour t'inciter à le suivre tout en murmurant un petit "viens".

Vous traciez lentement votre chemin, ce dernier vous emmenant vers la chambre du garçon.

Les questions fusèrent dans ta tête tandis que tu essayais d'observer sa chambre malgré les lumières de celle-ci éteintes, afin ne pas rencontrer le regard du jeune homme qui lâcha lentement ta main, faisant disparaître cette once de chaleur naissante en toi.

Mais lorsque Jungwoo alluma la lampe de chevet posée sur une simple table de nuit, ton coeur brûla.

Ton corps ne pouvait rester neutre face à sa beauté, cette dernière faisant papillonner tes yeux et créant des papillons dans ton ventre, rougissant violemment tes joues et affolant ton coeur déchaîné et peiné.

Tu le regardais, admirais son visage illuminé par la faible lumière qui installait la pièce dans une ambiance intime.

Il s'asseyait sur son lit, te regardant l'observer, et un sourire apparu sur ses lèvres rosées, te voir aussi perdue ne pouvait que te rendre mignonne.

Ne pouvant attendre plus longtemps, il prit tes deux mains dans les siennes de nouveau afin de te tirer lentement vers lui, jusqu'à t'asseoir sur ses genoux, face à lui.

Sentant ton coeur lâcher face à cette proximité entre vos deux corps, tu plongeais tes yeux dans les siens voulant lui montrer ton étonnement.

Et c'est après t'avoir observé et passé quelques mèches de cheveux derrière ton oreille qu'il plongea sa tête dans ton cou, et enroula ton corps frêle de ses bras.

Ses bras chauds dont tu avais tant besoin.

- Tu peux pleurer Y/N, pleurer n'est pas un crime et avoir besoin de quelqu'un encore moins.

Silence.

Tu éclatas en sanglot.

𝘂𝗻𝗲 𝗺𝗶𝗻𝘂𝘁𝗲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant