Numéro 7

回憶10

"L'absence de l'être aimé laisse derrière soi un lent poison qui s'appelle l'oubli."
-

Claude Aveline -

Cette rivière n'avait rien demandé, ces cailloux non plus. Pourtant, le garçon ne pouvait s'empêcher de les balancer un à un avec toujours plus de haine dans ces gestes décalés. Pourquoi faisait-il ça ? Aucune idée. Allait-il bien ? Sûrement pas. Etait-il même conscient de qu'il faisait ? Absolument pas.

Depuis ce matin-là, il n'avait adressé la parole à personne. Ses parents comprirent bien vite que leur fils n'était pas d'humeur et son laisser-aller concordait avec la peine que son cousin ressentait également.

Tout le monde savait, il n'avait pas fallu une semaine avant que les parents ne soient mis au courant. La jolie brune était partit dans une autre ville pour suivre ses études et sa mère paraissait très fière. Du moins c'est ce qu'elle montrait, et ce que tout le monde pensait.

Le brun faisait la tête à tout le monde et à personne. La faute à qui de toutes façons ? Son cousin allait mal, ses amis souriaient moins, les esprits de chacun n'était plus à la fête et les vacances d'été n'y changeaient absolument rien.

Mais tandis que la peine générale continuait de subsister, un nouveau sentiment avait envahie le plus jeune. La colère. La haine. La rage.

Un caillou.

Pourquoi ne lui avait-elle rien dit ?

Un autre caillou.

Pourquoi être partit comme une voleuse ?!

Un autre.

Son cousin le savait il en était sûr, les autres aussi puisque Minseok lui avait donné cette lettre.

Une poignée entière.

Alors pourquoi lui avait-il été ignorant jusqu'au bout ?! Pourquoi avoir changé de numéro ? Pourquoi dire que sa mère contrôlait tout mais être partit dans une école que celle-ci voulait ? Et bordel qu'est-ce que le silence de son cousin, pire, de celui qu'il considérait comme un frère, le tuait ! Il voulait la revoir, les morceaux brisés de son organe vital principal la réclamait. Mais il saignait, et ce goût amer le rongeait au plus profond de son être. On lui cachait des choses et ça ne lui plaisait pas du tout. Alors il avait arrêté.

Sa main retomba lourdement sur la rambarde, là où il s'était perché pour jeter tout ce qui lui tombait sous la main, dans l'eau de la rivière Han qui ne comprenait pas pourquoi ce garçon qui autrefois l'admirait tant suivis de ses amis, s'acharnait sur elle aujourd'hui.

Il faisait beau pourtant, les gens sortaient, les petits jouaient au ballon ou dans l'aire de jeu. Mais pour lui tout paraissait fade. Un puissant orage tonnait dans sa tête et sa vision était brouillée de nombreux nuages gris. Bientôt la pluie s'accompagna à cette météo maussade. Le mate essuya ses joues d'un geste rageur, il ne voulait plus pleurer, mais elle lui manquait tant...

Quand pourrait-il s'en remettre ?

Quand saura-t-il la vérité ?

Elle avait dit l'aimer, mais pourquoi couper les ponts si brusquement ?

Où était-elle ?

Broyait-elle du noir comme lui depuis quatre jours ?

Tant de questions mais si peu de réponses. Jongin ne s'en remettra peut-être jamais. Quand tournerait-il la page ? Un jour ? Mais quand ?

Personne ne pouvait prédire l'avenir.

Mais un rayon de soleil traversa ce torrent qui l'engloutissait toujours plus vers le fond. Il renifla et se retourna pour voir un mec plus grand que lui. Le brun mit très peu de temps à le reconnaître, et sachant le rôle que celui-ci avait, une partie de lui souffrit un peu plus, mais il était peut-être la dernière personne qu'il s'attendait à voir.