Tyler souriait moqueusement en m'empêchant d'entrer dans la salle de bain. J'avais envie de rire devant son petit manège mais je m'en mordais les lèvres pour ne pas céder.
- Laisse tomber, dit-il en m'écartant une fois encore de la porte. Les dégâts que tu as faits sur mon sublime visage sont plus urgents.
- Ah ouais ? me moquai-je en jugeant son visage parsemé de traces de farine.
Sérieusement, on aurait dit de la coke.
- J'ai du lait dans les cheveux, terminai-je. Alors, tu me laisse passer !
J'essayai de forcer le passage mais il me retint avant de me faire reculer contre le mur. Ben voyons...
- Je me suis toujours demandée pourquoi les mecs aimaient tant plaquer les gens aux murs, murmurai-je pour éviter notre échange de regards pesant.
Il sourit légèrement. Des fois, il arrive à avoir l'air très froid et sérieux même quand il rigole et c'est l'un des trucs qui peuvent le rendre limite effrayant. Mais là, ça allait encore, il souriait un peu...
- Si tu vas dans la salle de bain, lança-t-il, je te préviens : je te suis à l'intérieur.
J'haussai un sourcil. Il oserait ?
- Tu me crois pas capable de le faire ? me défia-t-il.
Je ne cherchai pas à retenir mon sourire moqueur.
- Et bien... Non.
Il bluffait. C'était évident.
- C'est ce qu'on va voir.
Aïe. C'était pas la réplique du mec qui bluffe, ça.
Il fit un pas en arrière pour me libérer. Je le contournai après un court instant sans le quitter des yeux - une manière un peu naïve de le surveiller - et entrai dans la salle de bain. Mais avant que j'ai pu fermer la porte, il était déjà entré à ma suite.
- T'étais plus rapide, quand t'étais gosse, commenta Tyler avec un sourire narquois.
- Toi, t'as réussi à devenir encore plus con en grandissant.
Il leva les yeux au ciel.
- Arrêtes, tu vas me faire rugir. Bon, tu te casses et je prends la salle de bain ?
- Tu rêves ! C'est toi qui sors !
Finalement, avoir la salle de bain en premier ou non n'avait pas tant d'importance pour moi tant que je pouvais y accéder à un moment donné. La seule raison qui me poussait à batailler avec lui était la satisfaction que je tirerais d'avoir eu le dernier mot avec à lui.
On commença à s'engueuler. Quelque part, je n'avais même pas vraiment besoin d'écouter pour répondre, tellement nos disputes étaient toujours les mêmes. Insulte, pique, sarcasme, insulte de nouveau, accusation, sarcasme, pique et on recommence. Quelle douce symphonie à mes oreilles.
Alors, j'observai brièvement la salle de bain tout en lui renvoyant ses insultes. Elle n'était pas très grande comme la cuisine et il y avait notamment une grande cabine de douche avec des vitres qui paraissaient permettre un peu d'intimité comme elles étaient un peu opaques. Au milieu de tout ça de cette douche, du lavabo et des placards, que se trouvait-il ? À peine plus d'un mètre carré d'espace vivable et nous étions en train de nous chamailler dedans.
Tyler était se tenait bras croisés dos à la porte et, moi, j'étais plantée devant la cabine de douche comme si je gardais un trésor. On enchaînait toujours les insultes, inlassables, et je repassai aux commandes de mon cerveau.
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Attention, Je t'aime
RomanceCela fait un peu plus d'un an maintenant qu'Adèle n'a plus revu celui qui était à la fois son partenaire de crime et son ultime rival, son meilleur ennemi en quelque sorte. Fut un temps, elle avait l'habitude de le croiser en permanence chez sa mei...