1. Soirée ennuyante

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Héléna :

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Héléna :

Passant une dernière fois une main dans ma longue chevelure rousse, j'examinai mon reflet dans le grand miroir qui trônait dans mon immense chambre. La robe moulante que je portai épousait à la perfection chaque centimètre de ma peau, m'offrant une silhouette séduisante.

Je vérifiai une énième fois que tout était impeccable dans ma tenue pour éviter les réprimandes incessantes de ma chère mère, adepte de l'ordre et de la discipline. Rien que de penser à l'environnement cadré dans lequel je survivais, un goût amer se manifesta dans ma gorge.

- Ashley, chérie ? Es-tu prête ?

Ma mère venait de faire irruption dans ma chambre. Élégante comme à son habitude, elle portait une robe rouge en satin qui lui donnait une silhouette digne des plus grands top models. Ses longs cheveux blonds soyeux étaient relâchés -ce qui était rare-, la rajeunissant de quelques années. On aurait facilement pu la confondre avec une actrice hollywoodienne des années quatre-vingt.

Clarisse Moore était resplendissante, même si tout était trop superficiel dans son apparence, trop artificiel.

- Tu ne veux pas changer de robe ? Je suis sûre qu'une robe bleue t'irait à merveille, au lieu de ce noir qui te donne triste mine. On dirait que tu vas à un enterrement.

L'enterrement de ma tranquillité, oui.

- Maman, quoique tu dises, je garderai ma robe. Et puis d'abord elle n'est pas noire, mais bordeaux. Tu vois ? Je fais des efforts, comme tu me l'as si gentiment demander la dernière fois.

Feignant un faux air innocent, je battis rapidement des cils pour me donner une allure d'ange. Un ange aux ailes noires.

J'adorais les couleurs sombres. Pour la plupart des personnes, elles reflétaient la mort, les ténèbres ou encore la tristesse. Mais ce n'étaient que des idées reçues sur ces magnifiques tons de couleurs qui garantissaient un charme, une élégance mais aussi une simplicité à celui qui savait les regarder autrement.

Dans ma famille, j'étais une tâche d'huile sur une route de bien bétonnée et lisse. Mes parents adoptaient une attitude classe, presque divine , et n'aimaient pas qu'un obstacle se mettent en travers de leurs plans déjà tous tracés.

Il fallait croire que le fameux «positif + positif  =positif » ne fonctionnait pas à tout les coups. Ma franchise, ma spontanéité et mon insolence n'étaient pas aimés de mes géniteurs. Je ne savais pas tenir ma langue dans ma poche -ce qui a valu plusieurs humiliations à mes chers parents- et mon art du sarcasme n'était malheureusement pas bien apprécié de tous. Mais que vouliez- vous? Les génies étaient souvent incompris.

Je me rappelais qu'à mes cinq ans, mes parents avaient organisé un goûté avec les filles de leurs amis pour me familiariser aux personnes de la haute bourgeoisie.

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