Héléna:
Adossée a mon casier, j'observai silencieusement les groupes d'élèves bruyants se pavaner dans les couloirs. C'était à la fois fascinant et désespérant de voir une diversité d'humains aussi variée.
Le lycée était l'endroit parfait pour analyser le comportement des êtres humains. On avait le choix entre ceux qui avaient le nez fourré dans les livres toutes la journée, ceux qui étaient comme des bébés qui découvraient la vie à expérimenter un tas de trucs ou encore, les pires, ce qui se permettaient d'écraser les autres avec leurs talons dorés.
La société était bâtie sur une hiérarchie où la loi du plus fort l'emporte. L'injustice régnait en maitre. Ceux qui savaient étendre leur pouvoir et inspirer la peur et la crainte chez autrui étaient placés tout en haut, éliminant quiconque voudrait s'approprier leur statut.
En plus de ça, ils étaient tous moches, pas un pour rattraper l'autre. Ils devraient investir de l'argent dans des chirurgies esthétiques plutôt que dans de la drogue et des strip tease.
Les plus faibles, eux, souffrait indéniablement.
On ne leur laisser aucune chance de s'exprimer et de s'affirmer. La peur leur cousait la bouche, telles de vulgaires poupées de chiffons.L'établissement dans lequel j'étais n'échappait pas au cliché des « différents groupes » d'élèves. C'était même pire. Étant dans un lycée de bourges, j'avais eu à faire a des lycéens pourris gâtés qui se croyait hauts comme le ciel mais qui était aussi bas qu'une fourmi.
La même concurrence présente dans le monde des adultes se reflétait dans l'établissement. On aurait dit une compétition pour savoir qui était le plus riche. Tous cherchaient à impressionner, à faire envier les autres. C'était si drôle de les voir se battre minablement pour de telles futilités. Plus qu'un podium et ce lycée devenait un défilé de dindons.
Dans les multiples cases où l'on pouvait ranger les élèves, je ne trouvai la place nulle part. La perspective d'appartenir à un de ces troupeau ne m'enchantais guère.
En réalité, personne ne devrait être enfermé dans une boite, sous prétexte qu'il se comporte d'une quelconque manière. Cette maudite société imposait des codes qui n'avaient ni queue ni tête et qui n'avaient aucune raison d'être. On est pas des objets bordel.
Cette fichue étiquette qu'on nous collait avec de la colle forte semblait plus importante que la personnalité. Aux yeux des autre, j'étais cette fille anormale, non-conformiste qu'il ne fallait surtout pas approcher au risque de se brûler les doigts. Cette fille qui intimidait par ses yeux sombres, son caractère et sa différence.
Et j'adorais ça.
Ça me donnait une certaine prestance, un certain charme et une supériorité qu'on ne pouvait pas m'enlever. Je me réjouissais de voir certains élèves baisser la tête dès qu'il me voyait. Je me démarquai du lot et j'en étais extrêmement fière.
Les gens avaient tendance à repousser ce qu'ils comprenaient pas, ce qu'ils trouvaient non-conforme. Je jouais avec l'esprit des lycéens comme une marionnettiste en plein spectacle.
J'avais ce don de pouvoir contrôler leurs pensées comme bon me semblait. Tantôt ils me jalousaient, tantôt ils me fuyaient.J'entrai en classe pour mon cours d'histoire. M'installant au deuxième rang, près de la fenêtre, je dévisageai les élèves qui entraient tapageusement dans la salle. Chacun s'installa tandis que le prof fit son apparition.
- Bonjour chers élèves, alors pour la séance d'aujourd'hui, nous allons procéder par binôme. Faites l'activité page deux cent cinquante en utilisant des repères, du vocabulaire et de la méthode. Vous avez jusque la fin de l'heure pour rendre votre travail.
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Intouchable
Teen FictionCynique, non-conformiste et franche, Helena Moore était la personnification du mystère. Ses yeux aussi sombres que les abysses cachaient mille et un secrets encore méconnus de tous. Elle se démarquait des élèves pourris gâtés de son lycée avec sa...