Qu'est-ce que j'avais honte ce jour là.
C'était la semaine chez ma mère, je devais avoir onze ans et comme tous les jeudis, ma classe finissait à quinze heure. Nous avions un roulement avec trois amis, chaque semaine une maman différente nous ramenait dans notre village. Ce jour là c'était à ma mère de venir nous chercher. Elle m'avait prévenu le matin qu'elle emmènerait sa voiture au garage et que de ce fait, on lui en prêterait une pour la journée.
Qu'est-ce que j'avais honte quand elle s'est garée devant nous avec cette antiquité nauséabonde.
J'étais à l'arrière, Aurore au milieu, Mathilde à gauche et Léo à l'avant. Je me souviens encore du nuage de poussière qui s'était échappé du siège lorsque Léo s'était assit. Ma mère s'était excusée de nombreuses fois mais ce n'était que le début des problèmes. En effet, c'étaient les sept kilomètres les plus longs de toute ma vie car en plus d'être une antiquité nauséabonde, cette "voiture" était un véritable cimetière à taons. Il y en avait littéralement partout et je pense que ce mot est faible pour exprimer la quantité de bêtes mortes ou à l'agonie.
Qu'est-ce que j'avais honte quand Aurore s'était mise à hurler lorsqu'un insecte rescapé lui grimpait sur la jambe.
Ma mère s'était arrêtée sur le bas côté, nous ne risquions rien seuls sur une route de campagne. Elle s'était occupée de l'insecte et une fois de retour sur son siège et pour nous soulager de la chaleur, elle avait activé la ventilation. Grave erreur dont nous nous sommes rendus comptes lorsque la colonie a commencé à s'envoler à travers les bouches d'aération. Léo et moi nous étions jetés dans le fossé tandis que les autres avaient traversé la route pour leur échapper.
Qu'est-ce que j'avais honte quand je voyais mes amies pleurer, effrayées.
Nous avions attendus une dizaine de minutes puis une fois tous les insectes partis, nous étions remonté en voiture. Ma mère avait conduit vite pour tous les ramener chez eux et en finir avec ce cauchemar.
Qu'est-ce que j'avais honte quand le lendemain ils racontaient cette mésaventure à tout le collège.
Qu'est-ce que j'avais honte quand ils m'ont dit qu'ils ne voulaient plus rentrer avec ma mère.
Qu'est-ce que j'avais honte à la réunion parents-profs quand les adultes nous dévisageaient.
VOUS LISEZ
Pensées libres d'une fille perdue
SonstigesTout le monde s'en fou du random. C'est chiant de lire la vie des autres alors qu'on a assez à faire avec la sienne. Alors pourquoi j'en ai écrit un sachant que personne ne va le lire? Peut-être parce que c'est la forme d'écriture la plus libre? Je...