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« Li..vi.. Livi... »

« ... A... Aneki... »

« Livi !!!! »

Un cri s'échappa de ma bouche et je me réveillai en sursaut, couverte de transpiration, une fois de plus. Je ne comptais plus les fois où j'avais hurlé ce mot : « Livi » avant de me réveiller en sueur, le corps tremblant. Qu'est-ce que ce mot signifiait ? Que voulait dire ce rêve surtout ? S'agissait-il d'une personne que je connaissais ou avais connue dans ma vie ? Pourquoi me surnommait-elle « Aneki » ? Et pourquoi tout était-il toujours si sombre dans mon rêve ? Mon cœur battait à toute vitesse, mais après plusieurs grandes inspirations, ses battements rapides se calmèrent. Je regardai par la fenêtre de ma chambre et passai une main dans mes cheveux. Mes draps étaient trempés, comme à chaque fois que je faisais ce rêve.

« Génial. Tu vas encore avoir de la lessive à faire Nora... Au moins, ça occupera ta journée.»

Les rayons du soleil traversèrent ma chambre pour venir caresser ma peau basanée et une sensation de bien-être envahit immédiatement mon corps, ce qui me fit un bien fou. Depuis plusieurs jours, je faisais le même cauchemar en boucle. Je voyais cette petite fille crier dans le noir et j'entendais une voix l'appeler « Aneki ». Également, le visage d'une magnifique femme aux longs cheveux noirs apparaissait dans mes rêves, toujours accompagnée d'un jeune garçon faible et amaigri, aux cheveux noir ébène et au visage marqué par des années de souffrance. Elle me regardait avec un sourire compatissant, mais les larmes aux yeux. Elle ne disait jamais un mot dans mes rêves. Son regard exprimait de la tristesse et de la mélancolie, me donnant l'impression qu'elle cherchait à s'excuser.

Mais s'excuser de quoi ? Pourquoi m'apparaissait-elle si souvent dans mes rêves ? Qui était-elle et que cherchait-elle à me dire ?

Après avoir passé mes mains sur mon visage et m'être habituée à la clarté de ma chambre, j'ai décidé de me lever et d'aller me débarbouiller avant de descendre prendre mon petit-déjeuner. J'entendais déjà mon père m'appeler. Il n'allait pas tarder à partir travailler visiblement.

« Eleonor ! Viens vite s'il te plait. J'ai quelque chose d'important à te dire. »

« J'arrive papa ! »

Je soupirai, puis, après m'être habillée à la vitesse d'un escargot, je descendis les quelques marches qui séparaient ma chambre de la pièce principale de la maison et me rendis là où se trouvait mon père. Il était assis sur un petit banc en bois à côté de la table de la cuisine, en train de lire le journal du jour. À en juger par son expression ravie, les nouvelles du jour devaient être bonnes.

« Hahaha ! J'en étais sûr ! Mon échoppe est en train de faire des merveilles ! J'ai fait plus de 30% de chiffre d'affaires en à peine quelques mois ! Je ne suis pas surpris, étant donné que la viande devient une denrée de plus en plus rare à cause des murs et des titans, les gens se rabattent sur le poisson. C'est parfait pour moi tout ça. »

Je le regardais du coin de l'œil, secouant ma tête doucement.

Mon père était un homme assez imposant physiquement. Il mesurait environ 1m90. Il avait des cheveux noirs, courts mais bien rasés sur les côtés. Il avait également une peau très mate qui lui avait valu plusieurs insultes par le passé. Notre couleur de peau à mon père et moi était très rare, surtout dans un district comme celui dans lequel nous vivions. Mais il ne se souciait plus des moqueries des gens, et vu son statut, il était plus respecté qu'autre chose aujourd'hui. Quant à moi, j'avais appris à vivre avec. J'avais toujours été la plus "bronzée" de mes camarades de classe, mais j'avais eu quelques amis par le passé. C'est en grandissant que ma vie sociale s'est compliquée. Plus les années passaient, moins j'avais d'amis et de personnes à qui me confier. J'avais même fini par me retrouver seule pendant mes heures de pause et de déjeuner. Comme mon père n'aimait pas me voir souffrir, il m'avait permis de rester à la maison pour que je puisse apprendre mes cours. Je ne subissais plus les railleries des autres, et je pouvais me concentrer sur ce que j'apprenais.

SHINGEKI NO KYOJIN - LA DESTINEE D'ELEONOR WILLIAMSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant