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Les timides rayons du soleil et le roucoulement des oiseaux m'éveillèrent tout doucement. C'était la première fois depuis 5 ans que je n'avais pas fait de cauchemar et que j'avais pu passer une nuit à peu près tranquille. Je frottai mes yeux puis m'étirai en sortant un profond bâillement. Je sortis de mon lit puis partis prendre une bonne douche avant d'attaquer la journée. Malgré la fatigue, j'étais prête à entamer cette journée qui promettait d'être riche en émotions et en rebondissements. Une fois que j'eus terminé de me préparer, je m'attaquai à mes cheveux qui m'en faisaient voir de toutes les couleurs. Ils avaient de gros nœuds et mes boucles n'étaient plus aussi bien dessinées qu'avant. Leur longueur commençait à me poser problème mais je ne voulais pas les couper. Je les aimais comme ils étaient et je ne voulais pas que cela change. La douleur que je ressentis à cause d'un noeud me fit presque crier. Je soupirais d'exaspération et de fatigue. Le pendentif de mon père bougeant légèrement à chaque passage de la brosse.

Cela faisait 5 ans que mon père était porté disparu. 5 ans que le mur Maria était tombé depuis l'apparition du titan colossal et du titan cuirassé. 5 ans que ma vie avait basculé et que j'avais du fuir avec le peu de survivants restants. Et surtout, cela faisait 5 ans que les titans n'étaient plus réapparus.

J'avais tout fait pour sauver mon père ce jour-là et pourtant j'avais échoué. J'avais échoué et je me détestais. Je savais au fond de moi que je n'y étais pour rien dans sa disparition et que je n'avais rien à me reprocher mais c'était difficile. Ce sentiment de culpabilité ne me quittait presque jamais. J'avais tout perdu et plus important encore, je l'avais perdu LUI. Je n'avais jamais pu le retrouver parmi les décombres, les corps, les titans, toute cette panique...
C'était un soldat de la garnison qui m'avait sauvé, ainsi que cette petite fille, et qui avait tout fait pour que je puisse monter sur l'une des embarcations afin que nous puissions rejoindre la ville. Depuis ce jour maudit, ma haine des titans n'avait fait qu'accroitre. Je les haïssais plus que tout au monde et je voulais tout faire pour m'en débarrasser et venger la disparition de mon père.

Je sortis de ma chambre, habillée et prête. Ma veste sur le dos, comportant à plusieurs endroits, l'insigne symbolique que je chérissais depuis quelques années maintenant. Celui des « ailes de la liberté ». Je marchais dans les couloirs du QG en saluant mes collègues du bataillon d'exploration qui s'attelaient déjà aux préparatifs du jour. Cela faisait maintenant 3 ans que j'avais rejoint le bataillon d'exploration. Après la disparition de mon père, j'avais décidé de me relever et de me battre pour lui, mais surtout pour moi. Je voulais faire tout ce qui était en mon possible pour le venger et je voulais qu'il soit fier de moi. C'est pour cela qu'à mes 17 ans, quelques jours après avoir erré dans la ville, j'ai rejoint les brigades d'entrainements pour pouvoir faire partie du bataillon d'exploration par la suite.

En continuant de longer le couloir, je tombais sur une partie de l'escouade du Caporal-chef Livaï. Petra Ral, Auruo Bosard et Erd Gin. Ils étaient tous les 3 enjoués et discutaient de tout et de rien. Comme d'habitude à chaque fois que ceux-ci avaient un peu de temps libre. Certains étaient mieux lotis que d'autres visiblement. Ils avaient de la chance d'être aussi appréciés par leur chef. Il ne leur faisait jamais de remarques désobligeantes. C'était pour cela que ce petit groupe se permettait ce genre de plaisir. Erd était le seul que j'appréciais au sein de cette escouade. On s'était bien entendu dès le premier jour. Il avait su voir le bien en moi et ne m'avait pas mis de côté à cause de ma teinte de peau. Et puis, il n'était pas hypocrite contrairement aux deux autres. Je n'arrivais pas à saquer cette Petra et encore moins Auruo. Lors de la soirée de présentation des nouvelles recrues du bataillon d'exploration, la miss aux cheveux blond vénitien s'était prise pour mon chef et m'avait fait une remarque qui ne m'avait pas plu et donc je l'avais envoyé chier devant ses collègues et les chefs. Auruo s'en était mêlé et évidemment, personne n'avait pris ma défense. Il n'y avait que Erd qui était venu me voir dans ma chambre après cette embrouille pour voir comment j'allais. A chaque fois que je les voyais, mon visage changeait, tout comme mon humeur.

SHINGEKI NO KYOJIN - LA DESTINEE D'ELEONOR WILLIAMSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant