Chapitre 2

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Je m'appelle Camille, je n'ai pas une grande famille puisque j'ai qu'un frère qui s'appel Yanis. Il est né quelques années après moi. Il a 7 ans. Quant à moi, je suis tout ce qu'il y a de plus ordinaire : j'ai les cheveux bruns et lisses, mes yeux sont aussi brun noisette et deviennent un peu plus clairs au soleil. Je ne suis ni petite ni grande. J'ai la peau pâle si bien qu'on croit souvent que je suis malade. Je suis assez discrète et timide avec les gens que je ne connais pas. J'ai tendance à faire passer mes amis et ma famille en premier. J'aime la pluie. J'aime son odeur, sentir les gouttes d'eau s'écraser sur ma peau, j'aime son bruit si relaxant. La saison que j'aime le moins est l'été. Je n'aime pas avoir chaud même si je ne bouge pas. La chaleur de cette saison m'empêche de dormir. Je n'aime pas devoir porter des shorts car on voit mes cuisses et je déteste cette partie de mon corps.

Un léger sourire se forma sur mes lèvres. Visiblement je me souvenais de tout. Au moins une bonne nouvelle dans ce cauchemar que sont devenues mes vacances. Je me mets à slalomer entre les arbres et les pierres recouverte d'une légère mousse. Il devait pleuvoir souvent ici pour que la végétation soit aussi verte et belle. Une idée me traversa. Et si j'allais cueillir cette mangue en haut de l'arbre ? Ça aurait pu être une bonne idée si je n'étais pas aussi mauvaise en grimpe. À peine arrivée à la deuxième branche, mon pied glissa et je perdis le peu d'équilibre que j'avais. En moins de deux secondes je me retrouvai allongée par terre, le souffle coupé et le dos en miette. Je restai un bon moment sans bouger à observer le fruit qui me narguait du haut de son arbre avant de me redresser. J'aurai bien voulu recommencer encore et encore jusqu'à que je puisse l'attraper et croquer dans cette mangue certainement juteuse pour atténuer ma soif. Mais malheureusement l'énergie me manquait et je ne pouvais pas me permettre de la gaspiller. Je ne voulais pas rester ici, sans énergie à voir la mort arriver. Je pris une grande bouffée d'air et fus surprise par toutes ces odeurs inconnues. Je continuai donc mon exploration. Il devait forcément y avoir de l'eau ici sinon comment les animaux pourraient y vivre ? Suite à cette pensée je m'arrêtai et fronçai les sourcils. Je tendis l'oreille pour entendre un petit bruit de la forêt mais rien. Que le silence. Il n'y avait pas un oiseau qui chantait, pas un battement d'ailes, pas une brindille qui craque sous le poids d'un animal. Pas le bruit d'une petite rivière qui coule à travers les roches pour rejoindre l'océan. Rien. Mon cœur se mit à battre de plus en plus vite. Je le sentais cogner contre ma poitrine si bien que j'avais l'impression qu'il allait sortir. Et s'il n'y avait pas d'animaux ? Et si j'étais seule ?

C'était la première fois que j'envisageais cette possibilité et ça me fit un choc. Je sentis le peu d'espoir en moi partir. Le vide en moi grandissait. J'avais peur. Je me mis à regarder autour de moi, à tourner sur moi-même, à marcher vite puis à m'arrêter pour tendre l'oreille puis je recommençais. Je sentais la panique prendre possession de moi au fur et à mesure que les secondes passaient. Ma respiration s'accéléra. Je suffoquais et mes mains tremblaient comme des feuilles. Je m'assis par terre et serra mes jambes contre moi. Il fallait que je me calme. Je fermais les yeux et pris de grandes inspirations. Je me forçai à faire passer de beaux souvenirs devant mes yeux. Quelques minutes plus tard j'ouvris les yeux en espérant me réveiller chez moi dans mon lit. Mais non. J'étais toujours sur cette foutue île.

le naufrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant