V.

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Ce soir-là, il y avait une fête et Edith décida que c'était ce soir, qu'elle devait lui dire. Alors la jeune femme lui annonça que c'était fini, parce qu'elle ne l'aimait pas. Elle s'en voulu atrocement mais elle devait le dire, le faire, pour qu'il comprenne ce qui allait suivre.

Devant cette annonce, Gally resta hébété, muet, et face à cela, Edith s'en alla dans les bois. Le jeune homme ne le suivit pas, toujours figé. Il y avait cru, avait espéré qu'elle pourrait l'aimer. Son cœur se fissura sous ses pensées noires. Un verre à la main, le regard posé sur le sol, il se sentait malheureux, vidé, de bonheur, d'espoir. Autour de lui, les gens dansaient, riaient, vivaient. Bientôt quatre ans qu'il ressentait de l'amour, de la passion, du désir envers cette fille, cette fille que personne n'aimait réellement, que tout le monde trouvait étrange, voire totalement tarée. Mais lui, son silence, ses yeux sombres terrifiants, ses lèvres, ses cheveux, tout ça, il l'adorait. Tout cet être plein de pensées étranges, d'actes irréfléchis, elle le fascinait. Après de nombreuses années de fidélité amoureuse, elle venait de lui dire qu'il devrait, qu'il devait, tourner la page.

Vingt minutes passèrent puis il décida de rejoindre Edith, se doutant d'où elle était, c'est-à-dire l'arbre auprès duquel ils faisaient l'amour. Il marcha jusqu'à cet endroit.

Puis, avec un spasme, il vut un mollet, une cuisse, un ventre, une poitrine, un visage. Des yeux noirs fixant le ciel. Un cou ensanglanté avec, au milieu un poignard enfoncé dans sa peau blanche.

Gally s'accroupit, larmes aux yeux. Durant une demie-heure, il regarda le sol, en essayant de ne pas pleurer.

Puis, il redressa et observa quelques secondes le corps sans vie puis se mit à vomir. Quand il s'arrêta, il constata qu'entre les mains d'Edith se trouvait une enveloppe, tachetée de son sang, et, avec une inscription en ce liquide dessus, "À Gally, pour qu'il sâche pourquoi, car il est le seul à mériter mes explications". Il la prit puis examina le visage de la brune. Elle avait sur le visage une expression entre l'exaltation et l'horreur, que Gally considérait comme terrifiante, parce qu'il ne savait pas si elle était heureuse ou non de mourir.

Folie Amoureuse |Gally X oc | LE LABYRINTHE |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant