Il Etait Une Fois New York

◉ Chapitre 04 ◉

                        
   C'est fou comme le son de la pluie qui tombe peut être reposant. J'étais dans la voiture de Jake.  Tête posé contre la vitre, je regarde le paysage défiler devant moi sans pour autant admirer la vue qui s'offrait à moi. Je réfléchis à la situation  dans laquelle je suis. Durant ses deux dernières années, ma vie me plaisais. J'avais rien à me rapprocher. Je me sentais vraiment chez moi à Brownsville.  Et je considérais ce groupe de jeunes comme ma vraie famille. J'aimais Jake, enfin je l'aime toujours autant. Mais maintenant, quelque chose qui m'est inconnue a fait qu'on s'éloigne de plus en plus avec le temps. Seule sa présence me comblait,  alors pourquoi son absence ces derniers jours ne m'a pas affectée? Pourtant, je jurerais que si le même cas se serait produit, avant cet été, j'aurais remué ciel et terre pour le retrouver et savoir la cause de cet éloignement brusque. 

    Pour les autres, leur réaction face aux rumeurs bidons de Dan m'a déçue, je dois dire. Moi qui ( comme j'ai cité un peu plus tôt)  les considérais comme ma famille,  je viens de réaliser que je n'avais même pas leur confiance totale. Tout ça me fait me poser pleins de questions.  Parce-que, oui,  deux ans que je fais partie de leurs vies, deux ans que je suis dans la merde avec eux, deux ans que je suis à leurs côtés,  pour les bons et les mauvais moments. Et qu'à la fin,  réaliser qu'on doute toujours de toi et de ta loyauté,  qu'on te considère toujours comme la nouvelle de la bande. 

   Tout ça ne fait que confirmer ma décision: je n'ai plus ma place parmi eux, ni dans leur univers. Après tout,  Qu'est-ce que je fais là, merde?  Je suis fille de bons citoyens américains,  pas vrai? Issue d'une famille aisée, J'ai presque fini mes études supérieures,  j'ai une amie en or, prête à tout pour moi. Quoi demander de plus?  Je me dis que, peut être, j'ai juste connue la mauvaise personne au mauvais moment. 

    J'avais 19 ans, je me sentais perdue. Je n'avais pas de but précis à accomplir, pas de parents pour me guider et me conseiller, et ce, depuis mon plus jeune âge. Apparemment, leur absence m'a beaucoup affectée par rapport à ma soeur. Le fait de les voire toujours à leurs occupations,  sans me donner aucune attention ni affection, m'a fait me sentir seule et délaissée. J'ai donc grandi avec ce sentiment de solitude niché au plus profond de moi et qui,  malgré la présence de mes amis ( surtout Kira),  se faisait toujours ressentir. 

     J'ai connu Jake dans, ce qu'on pourrait appeler, une période de faiblesse. Il m'avait donné toute l'affection et l'Intérêt dont j'avais besoin,  à croire qu'il lisait en mon coeur comme dans un livre. Je commençais à l'aimer et à m'attacher à lui de plus en plus. Son attention m'était à présent  indispensable. Bien-sûr, comme toute belle chose, cela n'avait pas duré. Avant son changement, il avait réussi à me faire rentrer dans son monde. J'ai connu les personnes avec qui il vivait,  et m'ont adoptée comme l'une des leurs. C'est après ça que,  entre moi et Jake, c'est devenu tout autre chose: attention,  affection et intérêt ont été remplacé par l'habitude. On s'était habitué à notre relation,  on se voyait plus pour le boulot que pour avoir des moments pour nous. Je ne m'étais pas plainte,  Je me disais qu'après tout,  l'important c'était qu'on soit ensemble. 

       Et depuis quelques temps, cette situation ne me plaît plus. J'ai comme ouvert les yeux. C'est pas de cette vie que Je veux!  Au diable l'amour et au diable la famille! Je voulais accomplir quelque chose dans ma vie, quelque chose qui me rendra fière et qui me fera briller et sortir de l'ombre sans l'aide de personne. Juste grâce à ma volonté et mes capacités. Et pour cela Je dois m'éloigner de Jake,  Balazaar et toute la compagnie. 

      Le son de mon téléphone me fait sortir de mes pensées. C'est un message de Nate qui dit:  

   "bonsoir! Quelqu'un aurait-il donc des nouvelles de la Blonde de Manhattan? Aucun signe de vie de sa part depuis hier,  et j'avoue que pour une pipelette comme elle, ce silence est louche"