Ma déclaration

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"Bon... j'emménage quand, alors?"

Chris se retint à grand peine de sourire, ravi que Pichit ait cédé à sa demande, bien qu'elle fut totalement improvisé. Il était sorti, une quinzaine de minutes plus tôt de son cours de langue, et était arrivé plus vite que prévu à la patinoire. Quand il avait entendu la conversation entre l'Italien et le Thaï, en particulier la fin, il avait vu rouge. Il n'avait pu s'empêcher d'intervenir, rongé par la jalousie, de proposer au plus jeune de venir cohabiter avec lui.

"Tu peux venir quand tu veux, petit hamster.. répliqua-t-il au bout de quelques secondes. Tu as beaucoup d'affaires à transporter?"

Pichit se tourna un bref instant vers Celestino, qui haussa les épaules.

"Faut voir.. de toute façon, tu n'as plus rien chez tes parents, non? s'enquit le coach. On est mercredi... que dirais tu de samedi, le temps de ranger tes affaires? On peut reporter l'entraînement, exceptionnellement.."

"Oui, si vous voulez, Celestino, enfin... marmonna Pichit. Ça te vas comme ça, Chris?"

Le Suisse hocha brièvement la tête en guise de réponse, les mains dans les poches, le regard pétillant.

"C'est parfait... murmura-t-il. Je suis rav.. rassuré d'avoir pu t'aider avec ma solution.."

"Oh, tu plaisantes, tu m'enlèves une sacré épine du pied, Chris! s'enthousiasma le brun, se calmant immédiatement en se rendant compte de sa joie trop évidente. J'veux dire... ajouta-t-il, les joues roses. Il n'y a pas besoin d'en parler à mes parents, n'est-ce pas, Celestino?"

Le ton presque suppliant ne passa pas inaperçu pour le blond, qui fronça les sourcils, ennuyé. Lui aussi avait bien remarqué, que ce soit à leur première rencontre ou après, le comportement désagréable des adultes Chulanont. Entre leur façon d'empieter, et de bloquer, la vie privée de leur propre fils, et leur gérance de la vie de leurs autres enfants. Ils semblaient particulièrement le mépriser, préféraient discuter avec Celestino quand il s'agissait de l'entraînement et des compétitions de Pichit, ignorant toutes remarques ou paroles qu'il prononçait.

"Eh bien... je peux très bien oublier de leur en parler.. suggéra l'Italien. Tu es majeur, tu n'es pas obligé de tout leur dire, et moi aussi... Bon.. conclut il, tapant dans les mains pour réveiller son élève et Chris, dont le lapsus peu de temps avant ne lui avait pas échappé. On a pas fini tes enchaînements, bambino, on y retourne!!"

Quelques jours plus tard...

"Bon, alors.. On a tout emmené, c'est bon? Tes hamsters sont.."

"Dans ma chambre, dans leur cage.. répliqua Pichit en montrant la dite pièce d'un mouvement de la tête. Je déballerai les cartons tout à l'heure..."

Pichaï alla déposer le carton restant dans la chambre indiquée par son petit frère, eut un léger sursaut en voyant l'animal posé sur le lit.

"Petit frère ? demanda-t-il, incertain, en thaï. Le chat près de tes hamsters.."

"Nina ne leur fera rien... intervint Chris, à qui Pichit venait de traduire la remarque, en anglais. C'est une bête tranquille, qui ne s'intéresse pas aux rongeurs.."

Il alla récupérer le félin, la portant délicatement jusqu'au salon, où Pichit et Celestino discutaient avec animation. Il fut rejoint par le frère aîné du patineur peu après, qui accepta le verre de jus de fruit proposé par le plus jeune.

"Enfin terminé.. grommela-t-il, les yeux rivés sur son petit frère. J'avais oublié à quel point tu pouvais accumuler les affaires..."

Pichit fit la moue, sous le regard confus du Suisse, et le rire tonitruant du coach qui avait comprit l'insinuation.

Last Friday NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant