Les flots fusionnent sur le désert océanique
Ses phalanges anguleuses qui caressent ma peau
Sont aussi douloureuses qu'un baiser d'adieu sur une chaire arsénique
Que ne savent emporter les tourments de nos pacifiques eaux
Les violons sanglotent des mers amères
Qui croupissent et gouttent à mes lèvres bleues
Se hissent au mât les voiles noires dans les airs
Pour hurler dans le courant nos amours écumeux
Il faut noyer les mots échoués que le vent n'a pas su emporter
Nos tristesses mouillent le bois des ponts
J'ai le vague à l'âme les soirs de brume d'été
Et j'étanche une soif d'eaux empoisonnées comme un misérable écrivaillon
La lueur crépitante de l'aube me rappelle sa bouche goutte de sel
Qui perle sur les terrains vagues de mes seins
Tout dégouline de misère et le saint ciel
Crache l'encre des tumultueux embruns