Prince Caspian

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S'il doit s'enfuir, envoyez le ici. Il sera en sécurité...

Ces deux phrases traversaient l'esprit du précepteur alors qu'il se glissait dans la chambre du prince, le réveillant d'une main sur la bouche pour l'empêcher de crier. Caspian se détendit rapidement en voyant l'homme, ignorant ce qui se passait réellement.

-Encore cinq minutes, marmonna-t-il en se retournant.

-Nous n'observerons pas les étoiles ce soir mon prince, répondit Cornélius d'un ton inquiet. Allez, nous devons nous hâter !

Caspian fronça les sourcils en se levant, observant l'homme agité.

-Mais, Docteur Cornélius, que ce passe-t-il ? s'inquiéta Caspian alors que l'homme le tirait vers son armoire.

-Votre tante vient de donner naissance à un fils, répondit le Docteur alors qu'il ouvrait l'armoire pour dévoiler un passage secret derrière.

Caspian essaya de comprendre ce que cela signifiait, avant de reporter son regard sur son précepteur.

-Venez !

Le prince se hâta de le suivre en voyant des ombres s'approcher de la porte de sa chambre. Il assista aux tirs de plusieurs soldats sur le lit dans lequel il était endormi à peine cinq minutes plus tôt, avant de suivre le Docteur Cornélius dans l'escalier en colimaçon du passage secret. Ils arrivèrent à la salle d'armes, où il attrapa une armure ainsi qu'une épée alors que le précepteur le couvrait d'une cape noire. Ils se glissèrent dans les écuries adjacentes, où Destrier était déjà scellé, et Caspian l'enfourcha.

-Vous devez gagner les bois, lui dit Cornélius. Ils ne vous suivront pas là-bas.

Le Docteur souhaitait de tout cœur avoir raison, quand les paroles de Brocéliande résonnèrent à nouveau dans son esprit.

-Lorsque vous traverserez la rivière, tournez vers le sud, vous apercevrez après un moment deux très grands arbres, allez toquer à la porte cachée dans les racines. Dites que vous cherchez Brocé. Celui qui vous répondra saura comment vous aider.

Caspian hocha la tête, la peur l'envahissant très rapidement. Il allait partir au galop, mais le Docteur retint la bride en lui tendant un paquet soigneusement enveloppé.

-Il m'a fallu tant d'année pour retrouver cet objet... murmura le précepteur alors que Caspian le glissait dans sa sacoche. Ne vous en servez pas, excepté en cas de grande nécessité.

-Vous reverrai-je un jour ? demanda Caspian, inquiet.

-Je l'espère de tout mon cœur mon prince. Il y a encore tellement de chose que j'aimerais vous dire... Tout ce que vous savez est sur le point de changer. N'oubliez pas, au sud après la rivière jusqu'à de très grands arbres. Et dites Brocé.

-Remontez le pont levis ! cria un soldat, poussant Caspian à se reprendre.

-Maintenant, partez !

Destrier partit au petit galop, et Caspian évita les soldats. Il décolla au grand galop lorsqu'il vit ses poursuivants. Il traversa la vallée éclairée par la pleine lune et s'engouffra dans la forêt sans s'arrêter. Il arriva à la rivière qu'il traversa à gué malgré le courant et la profondeur. Il s'engouffra à nouveau dans la forêt, tournant au sud, cherchant de grands arbres du regard. Il jeta un coup d'œil à ses poursuivants, et se prit un tronc qui était tombé en plein visage. Caspian tomba du cheval, mais son pied resta coincé dans l'étrier. Destrier le traîna un long moment, et passa près d'une hutte d'où sortit un petit homme qu'il entr'aperçu à peine, occupé à essayer de se décoincer. Sa jambe fut finalement libérée plusieurs vingtaines de mètres plus loin, et il resta un moment sonné, avant qu'un petit homme n'arrive vers lui, le menaçant d'une épée. Caspian jeta un regard à la trompe, tout comme le nain, avant de se jeter dessus pour souffler à l'intérieur.

BrocéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant