En Eaux Troubles - (BXB) - [Terminée]

Chap 12

Ce qui devait arriver, arriva. Le président du Shinzō Abe avec l'accord du CIO a fait reporter les J.O à l'année prochaine. J'aurais aimé que ça se passe autrement, on a tellement bossé pour que Siebe revienne à son meilleur niveau. Il dormait natation, mangeait natation, respirait natation. Avec pour seul et unique but de retrouver les sensations qu'il n'arrive presque plus à se remémorer.

Quand on a appris la nouvelle, Ritchie et moi pensions que Siebe allait mal le prendre, qu'il allait s'énerver, et s'insurger. Mais non en fait, rien de cela.

«C'est pour le mieux, il faut penser à la sécurité de tout le monde. De plus, ça me laisse encore plus de temps pour peaufiner mon entraînement, et pour être certain de vraiment revenir au top. Honnêtement c'est une bonne décision ».

Ce gosse m'épate de plus en plus chaque jour, après tout ce qu'il a traverser, il a atteint un niveau de maturité phénoménal, qui lui est évidemment plus que bénéfique pour rester focaliser sur son objectif.

En parlant de ça,la vidéo de son exploit lors de la compétition universitaire, avait créer un véritable buzz. Elle a été visionnée des millions de fois, et encore à l'heure actuelle, les chiffres continuent de grimper. Bien évidemment un journaliste débile a tenté de le rabaisser, décrétant qu'il n'y avait aucune raison de s'extasier devoir un ancien drogué, battre des nageurs sous entraînés, dans une piscine miteuse. Et Travis cet espèce de grand fils de sa maman, la fille de joie, n'a évidemment pas hésité à écumer les plateaux de télé, pour rappeler que c'est grâce à lui si Siebe avaitre croisé mon chemin, et qu'il était fier d'avoir été l'instigateur de sa seconde chance

Mais Siebe ne s'est pas laissé déstabiliser par ces commentaires, il a appliqué le théorème de «Taylor Swift », et « shake it off », ces inepties d'un revers de la main. Il avait plus important à faire que de prêter attention à une énième personne qui ne croyait pas en lui. Il avait fait ça ces dernières années, il ne voulait pas recommencer.

A propos de confiance, ses parents ont repris contact avec lui. Par le biais d'une lettre tout d'abord, ensuite par des messages, et depuis quelque temps, ils appellent quasiment tous les jours. Je ne sais pas de quoi ils parlent, ça ne me regarde pas. Mais Siebe a l'air heureux, donc c'est le principal.

En avançant vers le petit balcon de l'appartement que je partage avec le jeune nageur, je le voyait perdu dans ses pensées. Appuyé contre la balustrade le regard pensif, fixant au point imaginaire au loin. Je me suis approché discrètement pour ne pas lui faire peur.

- Tu as la discrétion d'un éléphant Lowell ...

- Désolé, je ne voulais pas te déranger...

- Tu ne me dérange pas. Tu ne me dérangeras jamais.

- Qu'est-ce que tu fais là tout seul ? Un coup de blues ?

- Non, je réfléchissais. A tout ce qu'il m'est arrivé ces derniers temps ... j'arrive pas vraiment à réaliser. J'étais tellement certain que j'allais finir crever dans un caniveau ...

- Mais ce n'est pas le cas ! Tu es là, et tu vas bien.

- Tu sais je repense à ce qu'a dit ton ami Travis à la télévision il y a de ça quelques jours ...

- Ce n'est pas mon ami.

- Peut-être, mais il n'empêche qu'il n'avait pas tout à fait tord... Si il ne t'avait pas piégé, si il ne t'avais pas fait venir à cette soirée, ... je ....

En prononçant cette phrase, la voix du jeune nageur s'est brisée, et toute sa vulnérabilité s'est révélée. Mais qui peut l'en blâmer ? Ce n'est encore qu'un gamin, et il a vécu tellement de choses durant sa si courte vie, que je n'éprouverais toujours que tu respect à son égard. 

Instinctivement je l'ai pris dans mes bras, il a frissonné, surpris par la légère brise d'été. Quand nos lèvres se sont touchées, éclairées par la beauté du soleil couchant, quand sont regard s'est illuminé, quand il m'a murmuré un "je t'aime" plein d'incertitudes, c'est là que j'ai compris.

Peut importe ce qu'il adviendra de nous, peut importe ce qu'on écrira sur nous, je ne regretterai jamais rien. Ritchie ne va pas approuver, mon boss non plus, mais qu'importe ce qu'ils pensent. Ils ne savent pas ce qu'on a vécu tous les deux, ils ne comprennent qu'à la seconde où nos regards se sont croisés dans cette salle de presse, nos destins furent liés à tout jamais.

Et l'année prochaine, quand il sera debout sur se podium, penché par le poids de tout l'or qu'il aura autour du cou, et  qu'il en attrapera probablement une scoliose. Moi je serai là, dans les gradins, debout, les yeux embués, fier. Fier de lui, fier de son travail, fier de nous, et personne ne pourra jamais m'enlever le sentiment qui remplira mon âme à ce moment précis.

Mais en attendant, nous avons un an rien qu'a nous, 365 jours durant lesquels je profiterai à chaque instant de cet être formidable. Un an durant lesquels je suis prêt à naviguer à ses côtés, en eaux troubles.

FIN