Stop

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"Oui M'man..."

"Non on a besoin de rien"

"Mais Maman... Je ne suis plus un enfant, je sais m'occuper de moi tout seul"

"Je sais que tu resteras toujours ma mère et que tu t'inquièteras toujours pour moi"

Et ça avait continué comme ça pendant plusieurs minutes. Au moins la journée était terminée et je pourrais m'étaler dans mon lit comme la larve que j'étais.

La clé tournée dans la serrure, je tombai sur Taehyung. Nos yeux s'accrochèrent quelques instants avant qu'il ne se lève et prétexte avoir du travail dans sa chambre.

Je soupirai.

Taehyung et moi n'avions plus reparlé de cette nuit. Et depuis, il m'évitait clairement. Je ne voyais pas pourquoi. Ça arrive à tout le monde d'avoir besoin d'affection. Et ce n'était qu'un baiser, on s'était arrêté à temps.

Son comportement m'insupportait de plus en plus. Je devais déjà deviner les pensées de mes patients toute la journée, je n'allais pas faire pareil avec mon meilleur ami.

Je pris alors la décision d'aller le voir dans sa chambre.

Toc toc

Je peux entrer ?

- Euh... ouais

Je me permis donc de pénétrer l'endroit.

- Je dois te parler commençai-je

Il semblait gêné, comme s'il savait à l'avance de quoi je voulais discuter.

- Pourquoi tu m'évites Tae ?

- Je ne t'évite pas il commença avant de soupirer. Ouais je t'évite. Je suis juste encore un peu embarrassé par mon comportement de la dernière fois...

- Quoi ? Le baiser ?

- Si tu pouvais éviter de le dire comme ça rougit-il en triturant ses doigts.

C'était mignon

- Tu n'as pas à avoir honte avec moi idiot.

Je m'assis près de lui

- Tu n'embrasses pas si mal que ça, tu sais le taquinai-je

- Alors tu voudrais recommencer ?

Il était devenu encore plus rouge. J'étais supposé lui répondre quoi ?

- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée...

- Oublie ça s'empressa-t-il de répondre je crois que je suis juste un peu fatigué. Bonne nuit Kook.

Il se coucha dos à moi et ferma les yeux. Je caressai ses cheveux avant de me retirer.

***

Que les choses seraient simples si c'était Taehyung. Je ne comprenais tout simplement pas ce jeune homme.

Park Jimin

22 ans

Frère de Park Miyo

4e année universitaire

Taciturne.

C'est tout ce que je savais de lui.

- Vous avez dit que quelque chose dérangeait les autres chez vous la dernière fois, puis-je savoir de quoi vous parliez ?

Il ne réagit pas. Je changeai alors de sujet.

- Vous écrivez ?

Il semblait surpris par la question.

- Vous avez toujours un stylo sur vous.

Nos deux yeux se dirigèrent vers ce stylo.

- Est ce que je peux le voir ?

Il se leva, s'approcha de mon bureau jusqu'à poser le stylo qu'il avait en main sous mes yeux.

Il n'avait jamais été aussi proche.

Ses croissants de chair roses étaient illuminés par les reflets de la lampe qui ornait toujours mon bureau. Ses cheveux noirs recouvrirent ses yeux dont je ne voyais plus que des étincelles scintiller. Sa peau semblait en porcelaine et ma main entreprit l'action de la toucher avant de me reprendre, mes doigts près de sa joue.

- Mon indifférence lâcha-t-il son souffle s'échouant sur mon visage.

Les battements de mon coeur devaient se faire entendre tellement ils étaient forts.

- Vous voulez vraiment m'aider Docteur ?

Je hochai la tête, sentant son visage s'approcher du mien. Je ne bougeais plus et mes yeux étaient comme envoutés par son regard.

Ses lèvres n'étaient plus qu'à un faible centimètre des miennes quand il chuchota

- Si je vous embrassais là, tout de suite, me repousseriez vous ?

Je n'avais rien dit. Mon cerveau semblait avoir arrêté de fonctionner. Mes yeux faisaient des allers-retours entre ses lèvres et ses yeux qui semblaient emprisonner mon âme.

Il redressa son corps à l'aide de ses bras posés sur le dossier du bureau.

- Vous ne pouvez pas m'aider. Vous manquez d'objectivité

Il s'avança vers la porte de mon bureau avant de me jeter un dernier regard

- J'arrête nos séances.

J'étais sous le choc à cause de ses paroles, et surtout de la véracité de celles-ci. Mais j'étais aussi pétrifié de n'avoir pas pu bouger. J'avais réellement espéré que ses lèvres s'échouent sur les miennes.

Je manquais donc autant d'objectivité ?

C'est vrai que je voulais l'aider à tout prix. Mais était-ce comme un médécin aide son patient, ou plutôt comme un homme venant au secours de celui qui hante ses pensées depuis des années ?

Dépersonnalisation - JikookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant