Chapitre 8

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Ève 

Je n'ai pas réussi à dormir correctement, pas après ce que Derek m'a dit. Même après de longs moments à avoir tourner en rond dans mon lit, je n'ai pas réussi à trouver un sommeil profond. Le pire est que j'ai rêvé de Derek et de Mauve, vivant leur amour pleinement, mais ils se font tuer pour un dinosaure comme dans Jurassic Park.

Quel rêve ! Je devrais devenir écrivaine.

Mais l'idée que Derek ait perdu sa petite amie me scinde le cœur. D'un côté je l'envie d'avoir eu cette relation, un amour d'une si grande puissance, mais de l'autre ça me pique le cœur.

Après que je me suis étirée les bras, je prends mon portable et remarque directement qu'il y a un problème. Je vois des dizaines de messages de Zack et de Cassidy. Mon cœur ne pourra pas supporter encore des révélations douloureuses, j'ai eu ma dose hier soir.

« Ève ! Mon dieu... dis-moi que ce n'est pas vrai ! »

« Comment il a pu ?! Il a embrassé une autre à cette saleté de soirée ! Putain mais quelle conne je suis ! »

Oh.

Non.

J'hésite à regarder les messages de Zack, mais vu qu'il est presque dix heures, je sens qu'il ne sera même pas réveillé vu la gueule de bois qu'il aura. J'appelle donc Cassidy et la retrouve en larmes. J'essaie de la résonner, mais je me surprends à insulter Zack de tous les noms qui existent. Je sens soudain une présence dans ma chambre, mais pas besoin d'être un génie pour savoir que c'est Derek. Je me retourne, toujours à l'écoute de Cassidy, et lui demande discrètement ce qu'il veut.

_ Ève ? Tu m'entends ?

Elle renifle comme une enfant qui venait de perdre son jouet préféré.

_ -Oui, pardon. Écoute, passe chez moi et nous en discuterons de tout ça.

Derek semble sourire aux mots « chez moi », mais j'essaie de ne pas y prêter attention. Après la discussion qu'on a eue, j'ai du mal à me tenir tranquillement à côté de lui. Alors je commence à ranger nerveusement ma chambre. Il reste encore planté là devant ma porte.

_ Mate mon cul pendant que tu y es.

_ J'y travaille, ironise-t-il.

Je lui jette un de mes cousins à la gueule et nous rions, ce genre de petits moments, ces rires, j'aimerais les entendre plus souvent. Il a un rire magnifique, mais il passe son temps à le cacher, comme s'il n'avait pas le droit de respirer.

La seconde d'après, son sourire s'assombrit, la lumière qui figurait sur son visage a disparu et il s'en va sans un mot. Il n'a rien dit, mais à son regard j'ai tout compris, un simple regard et nous nous comprenons. Ça a toujours fonctionné comme ça entre Derek et moi, même quand nous étions petits, les autres croyaient que c'était de la magie, qu'on avait une sorte de pouvoir pour communiquer sans se parler. Peut-être que cela est vrai, peut-être qu'il y a bien une magie, une force qui nous unit, qui nous lie.

Après une heure à tout bien ranger dans ma chambre et avoir pris une douche, je descends dans le salon en attendant Cassidy. Je commence à préparer deux chocolats chauds et des mouchoirs. Je sens qu'elle en aura beaucoup besoin de ce dernier. Mais merde, pourquoi il a fallu que Zack gâche tout comme ça ? Il l'aime pourtant...

Laurène vient de partir pour aller faire les courses et me conseille de garder Cassidy aujourd'hui. Après tout, une soirée entre filles lui remonterait bien le moral. Pendant ce temps, Derek, sur son portable, descend les escaliers.

S'il se ramasse les escaliers, je rigole.

Un sourire s'affiche malgré moi qu'il remarque.

Deux cœurs pour une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant